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Saint Étienne-Lyon : Journal 2009-2010

Les deux ateliers de pratique vocale collective retrouveront ici rassemblés les contenus, synthèses des samedis et dimanches, sur une même page, date par date.

Saint Étienne : 19 septembre 2009 – Lyon : 20 septembre 2009

La posture : un exemple visuel.

Paolino Marchelli, cousin germain de Vicenzo Marchelli (qui a enregistré “Querelle d’amour “, chanson du double CD Répertoire).
« Paolino Marchelli est né en 1931 à Alessandria, en Piémont et c’est là qu’il a toujours vécu. La famille du père de Paolino était une famille nombreuse : 3 filles et 3 fils (dont le plus jeune était le père du chanteur Vincenzo « Chacho » Marchelli et un autre, Barba Luigi était un bon musicien).
Tous chantaient et, encore de nos jours, on raconte que « quand les Marchelli chantaient pendant les travaux à la campagne, dans les alentours tout le monde arrêtait de travailler pour les écouter ».
Le répertoire de Paolino est donc un héritage de famille appris justement pendant les travaux. Le père de Paolino a toujours été jardinier dans les grandes propriétés de la noblesse piémontaise, tandis que Paolino a toujours travaillé dans un atelier d’orfèvrerie à Valenza. Aujourd’hui, à la retraite, il cultive son grand jardin potager, sa vigne et, à toutes occasions, il aime chanter. Sa puissance vocale naturelle fait la joie des sonorisateurs, car ils peuvent se reposer ! » (Liliana Bertolo)

Invité au cours de l’atelier chant du festival Ététrad, il chante ici avec une posture particulièrement fonctionnelle :


Paolino Marchelli

Tout le corps est enraciné, les deux pieds bien au sol, les épaules relâchées, le port tête très vertical.

L’intensité de l’interprétation provoque un appui sur l’arrière, les pieds toujours enracinés, le genoux un peu fléchi, le port de tête suit le thorax en arrière sans cassure.

Retour à la posture de départ avant de terminer la chanson : Paolino a l’habitude de finir le chant par un grand geste du bras, main ouverte, de haut en bas, qui ponctue la dernière note. Pendant toute la chanson les épaules sont restées relâchées.

Evelyne Girardon et Paolino Marchelli, 2009

Le bourdon

Sédiment (Michel de Lannoy) de l’histoire de la musique, présent dans les structures des répertoires chantés de la tradition orale, la continuité de son rôle se remarque dans nombre de répertoires et de pratiques des traditions orales rurales.
Se reporter au document suivant en cliquant ici

Une vidéo intéressante à visionner :

Interview de Jean-François Dutertre par Serge Hureau. Novembre 2008 © CNDP

Cette interview, par le biais des réponses données, est très claire et juste : Jean François Dutertre est l’un des grands interprètes du répertoire de la tradition orale en français. De nombreux CD sont à son actif.

Écouter des extraits de son dernier CD

Une vidéo avec un “exemple” d’explication à ne pas suivre :

Interview de Serge Hureau. Analyse musicale d’Olivier Hussenet (chant) et Cyrille Lehn (piano). Novembre 2008 © CNDP.

Dans cette vidéo, beaucoup de choses dites et exécutées sont à l’envers de ce que nous pouvons entendre sur les collectages et marque bien la volonté d’explication à partir des formes classiques :
1 : surarticulation des consonnes, aucun ornement (normal, ils ne sont pas notés sur la partition !),
2 : analyse littéraire du sens du texte qui ne tient pas compte de la fonction rituelle de ce chant (Quête de mai),
3 : absence de notes mobiles présentes dans le collectage (à propos de la “note altérée” dite “orientalisante” ou gamme “hongroise” que j’aurais ajoutée),
4 : rythmique surjouée en manque de souplesse
4 : et surtout tempérament égal du piano, la fonction du bourdon ne peut pas se faire entendre.

Et ben voilà, on saura ce qu’il ne faut pas faire …

Chanter un bourdon signifie investir une pose de voix particulière, repérable dans les collectages, ainsi que l‘écoute et le travail en profondeur de l’oreille (entendre les sons harmoniques).

Se reporter au document suivant (dimanche 5 octobre) en cliquant ici
Extrait : La première phase du travail consiste donc à affiner l’écoute, de manière à pouvoir peu à peu découvrir toute la richesse du contenu d’un son, et donc, à entendre plus précisément les sons harmoniques.

Les chansons

Dame Lombarde

Issue du recueil “Le livre des chansons” par Henri Davenson.
Son nom est en fait Henri Irénée Marrou(1904 – 1977).
L’analyse des chansons, dans cet ouvrage, est très controversée, reprenant d’anciennes thèses abandonnées par les folkloristes dont Patrice Coirault.

Dame Lombarde

« Allons au bois, charmante brune, allons au bois,
Nous trouverons le serpent verde, nous le tuerons. »

« Dans une pinte de vin rouge, nous le mettrons,
Quand ton mari viendra de chasse, grand soif aura. »

« Tirez du vin, charmante brune, tirez du vin. »
« Oh, par ma foi, mon amant Pierre, n’ya de tiré. »

L’enfant du brès * jamais ne parle, a bien parlé,
« Ne buvez pas de ça, mon père, car vous mourrez ! »

« Buvez le vous, charmante brune, buvez le vous ! »
« Ah, par ma foi, mon amant Pierre, n’a point de soif. »

Elle n’a pas bu demi-verre, s’est renversée,
Elle n’a pas bu le plein verre, a trépassé.

« Ah ! Maudit soit le fils d’un prince, le fils d’un roi !
Il m’a fait prendre un abrivage **, mourir me faut ! »

Berceau : *
Breuvage : **

MODE de SOL
SOL SI DO RÉ – MI FA MI RÉ SI – SI DO RÉ MI RÉ
SOL SI DO RÉ – DO SI RÉ SI SOLSOL SI RÉ DO

Une version du nord de l’Italie nous donne une clef de compréhension dès le début de la chanson (pourquoi cette volonté d’empoisonner son mari ?).

Donna Lombarda, Donna Lombarda,
Si tu veux venir avec moi.

Je viendrais bien volontiers
Mais j’ai peur de mon mari.

Et ton mari, fais-le mourir,
Fais le mourir, je te dirais comment.

Traduction d’une version de Ceriana rapportée par Guliano d’Angiolini dans Note sur la polyphonie de tradition orale à Ceriana, La vocalité dans les pays d’Europe méridionale.

*****

La délaissée aux trois robes (Là, j’ai rêvé)

“Le trésor des chansons folkloriques recueillies au pays de Guérande”
Version musicale : Fernand Gueriff (1914 – 1996)
Née à st Nazaire, il recueille des chants folkloriques depuis l‘âge de 16 ans, de nombreux volumes sont parus.

Las, j'ai rêvé

Version texte : Jérôme Bujeaud (1834 – 1880)
“Chants et chansons populaires des provinces de l’ouest.”
Abandonne la carrière de médecin pour se consacrer à la littérature.
C’est Mme Bujeaud qui note la musique.

Las ! j’ai rêvé l’autre nuit,
Las ! j’ai rêvé l’autre nuit,
Que ma mie était morte, lanlire,
Que ma mie était morte, lanla.

Sellez, bridez mon cheval,
Sellez, bridez mon cheval,
Que j’aille voir ma mie, lanlire,
Que j’aille voir ma mie, lanla.

En passant par bois et par champs,
En passant par bois et par champs,
De la Roche à Pouzauges, lanlire,
De la Roche à Pouzauges, lanla.

Mon cheval tombe à deux genoux,
Mon cheval tombe à deux genoux,
Sur trois boutons de rose, lanlire,
Sur trois boutons de rose, lanla.

Des trois j’en ai cueilli la fleur,
Des trois j’en ai cueilli la fleur,
Pour porter à ma mie, lanlire,
Pour porter à ma mie, lanla.

La vermeille, c’est votre beauté,
La vermeille, c’est votre beauté,
La verte, l’espérance, lanlire,
La verte, l’espérance, lanla.

L’autre, belle amie, c’est mon coeur,
L’autre, belle amie, c’est mon coeur,
Mettez le avec le vôtre, lanlire,
Mettez le avec le vôtre, lanla.

Une note mobile importante : la tierce.
Changement de mode entre la 1ère partie et la 2 ième partie.

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Le mariage tragique

“Chansons populaires de la Franche Comté”
Charles Beauquier (1833 – 1916)
Archiviste, paléographe et homme politique (de gauche, élu socialiste).

Le mariage tragique

Mode de Ré Fa, présence d’une sous tonique mobile.

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Lyon : 20 septembre 2009 – Saint Étienne : 3 octobre 2009

Mise en route

La tenue respiratoire

3 inspirations légères et courtes, par le nez, pour expérimenter l’ouverture respiratoire profonde qu’elles provoquent.
Son “SSSSSS” en remontant légèrement le diaphragme : imaginer que le son emplit le haut du crâne.

Si on se préoccupe de respiration, c’est que l’on cherche à mettre en place un geste corporel adapté au mieux à l‘émission du son.
Le milieu des ré-éducateurs de la voix insiste sur l’importance d’une respiration abdominale : rentrer le ventre pendant l‘émission de la voix, le dilater pour reprendre son souffle.
Celui des instrumentistes insiste sur la rétention de l’air à l’intérieur de soit : garder les côtes ouvertes pendant l‘émission de la voix.
Chaque chanteur peut travailler les deux systèmes en utilisant celui qui lui est le plus adapté.

Lire à ce sujet les deux ouvrages de Benoît Amy de la Bretèque
L‘équilibre et le rayonnement de la voix et À l’origine du son : le souffle

Pose de voix, résonance et ornementation

Il existe un lien fonctionnel puissant entre la pose de la voix (dans la mâchoire supérieure et le haut du palais), la sensation vibratoire du sons émis dans le haut du crâne, la production de sons harmoniques et la capacité à ornementer.

Les chansons

Ma mère, ma très chère mère (La danseuse noyée)

Cette version a été recueillie en juillet 1970 par Catherine Perrier et John Wright auprès de Mme Cléophée Boulanger (Beauce, Région du Québec) de Saint-Romain de Winslow (co. Mégantic), à l’occasion d’un échange dans un programme de l’Office franco-québécois pour la jeunesse.
Publiée dans le 33T Chant du Monde LDX 74759 “Chansons et Musiques traditionnelles du Québec”, Anthologie Vol. VII, 1983.
La transcription des paroles, d‘époque, est dûe à Robert Bouthillier.
Une version est interprétée par Catherine sur le LP de John Wright et Catherine Perrier : Traditional Music of France, Ireland & England” (1978)
Aussi au répertoire du Quatuor Fanfare et de Marc Malempré, chanson qui a leurs été transmise par Christophe Declercq violoniste.

Cléophée  Boulanger

Ma mère, ma très chère mère, m’y laiss’rais tu danser, (bis)
Ah non, ah non, Hélène tu n’iras pas danser.(bis)

Elle monte dans sa chambre, et ell’ se mit à pleurer,(bis)
Elle vit venir son frère qui venait du guerrier.(bis)

Mon frère, mon très cher frère, m’y mèn’rais tu danser ?(bis)
Ah oui, ah oui, Hélène, allez vous habiller.(bis)

Allez mett’ vot’ bell’ robe, de satin blanc brodé,(bis)
Pierrot sella son ch’val(e) tous deux l’ont embarqué.(bis)

En passant su l’ pont de l‘île, le pont leu-z-a manqué,(bis)
Malgré leur pèr’z et mère tous deux se sont noyés.(bis)

Tenez voilà l’exemple, des gens qu’ils vont danser,(bis)
Malgré leur pèr’z et mère tous deux se sont noyés.(bis)

Mode de Ré La, ambitus de sixte majeure.

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À l’abri d’une olive

(Chantée par Mme Zéphirin Dorion, de Port-Daniel, en 1922.), “Le romancero du Canada” de Marius Barbeau (1883 – 1969)

À l'abri d'une olive

À l’abri d’une olive, ya t un navir’ d‘échoué.
Trois jolies demoiselles s’en vont s’y promener.
Dormez, la bell’, chantez le jour
Nos jolies amourettes !
Chantez l’amour toujours !

La plus jeune d’entre elles, s’est mise à soupirer :
« Si j’avais ma colombe, je la ferais chanter. »

Parlant d’une colombe, la belle s’est endormie,
Le bâtiment au large, la belle se réveillit.

Demande au capitaine : « Ou sommes nous ici ? »
« Dessus la mer nous sommes, cent lieux de vos parents.

« Que va donc dire ma mère, à souper qui m’attend ? »
« J’vous servirai de mère, avec moi mangerez. »

« Que va donc dire mon frère, qui m’attend pour danser ? »
« J’vous servirai de frère, avec moi vous danserez. »

« Qu’est ce que ma sœur va dire, qui m’attend pour coucher ? »
« J’vous servirai de sœur, avec moi vous coucherez. »

« Ma robe est trop étroite, trois points faut dégrafer. »
« Mon épée sur la table, gardez de vous blesser. »

La belle a pris l’épée, au cœur se l’est plantée,
S’écrie : « Que j’ai de peine, ma mignonne s’est tuée. »

Mode de Sol Do

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Marius Barbeau : Anthropologue, ethnologue, folkloriste, il rencontra Marcel Mauss qui l’encouragea à étudier le folklore indien et Raoul et Marguerite d’Harcourt qui l’initièrent à la culture musicale des anciennes civilisations indiennes. En 1916, Barbeau partit en expédition d’enregistrement le long du fleuve Saint-Laurent afin de réfuter la rumeur voulant qu’Ernest Gagnon avait déjà épuisé le répertoire traditionnel des chansons françaises dans ses Chansons populaires du Canada (Québec 1865). « Chercheur infatigable, il fut le premier à ouvrir le champ de la recherche scientifique dans le domaine du folklore » (Réginald Hamel et autres, Dictionnaire pratique des auteurs québécois, Montréal 1976), c’est-à-dire à recueillir une documentation précise donnant l’endroit, la date et le nom du chanteur de chaque chanson recueillie; à transcrire de façon précise, à comparer les versions, à commenter la structure, la sémantique, la prosodie, etc. Il laissa derrière lui 13 000 textes originaux et des variantes de chansons indiennes et françaises, dont 8000 avec la mélodie.

Une vidéo craquante de Marius Barbeau chantant des chants indiens qu’il a collectés
Marius Barbeau

Définitions

Ambitus : désigne l‘étendue d’une mélodie, d’une voix ou d’un instrument, de la note la plus grave à la note la plus aiguë.
Dans la théorie des modes ecclésiastiques, c’est essentiellement l’ambitus qui permet de différencier un mode authente d’un mode plagal. (Vivement le stage avec René Zosso !)

Hétérophonie: dans le sens le plus courant, désigne une conduite musicale ou plusieurs exécutants chantent en une sorte d’unisson, et repose sur des décalages mélodiques ou rythmiques ayant pour effet de donner à la mélodie principale une certaine épaisseur. Dans d’autres cas, la superposition plus ou moins coordonnée de lignes mélodiques est pleinement intentionnelle et chaque intervenant cherche à enrichir la mélodie de base par sa propre contribution. Il s’agit de sentir la diversité des personnes en présence, les différents timbres et registres de voix. (chant berbère, lamentations roumaines, chants jivaros d’Équateur).

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CD de collectages à l‘écoute

Liste des chants :

Infanticide : Corrèze (Topic)
Flamande Allemande : Normandie
Noces, J’l‘attend : Berry (Thiaulins de Lignières)
L’autre ce jour : Berry (Thiaulins de Lignières)
Que fais tu là belle bergère : Berry (Thiaulins de Lignières)
C’est une fille en plaine : Berry (Thiaulins de Lignières)
La courte paille : Acadie Québec
Le Rossignol y chante : Ardèche
Rossignolet charmant : Corrèze (Topic)
Le Mari Assassin : Hte Bretagne
La belle est en prison d’amour : Ben Benoit Acadie Québec
Dariauagel-briolage-poitou (document Le Cerdo)
La chanson finie : Auvergne
Un soir je me promène: Ardèche collectage Sylvette Beraud William
Rossignolet du bois : Ardèche
Le Libertin Invitant La Mort À Dîner : Hte Bretagne (Grandes Complaintes De Haute Bretagne ) Dastum 44
La Fille Changée En Cane : Hte Bretagne (Grandes Complaintes De Haute Bretagne ) Dastum 44
Derrière chez nous : Haute Vienne, Madame Doudet
Les rosiers blancs : Val d’Aoste, Gimillan di Cogne
La bergère au pâturage : Ht Rouergue
Attends moi 6 ans : Ht Rouergue
Dans la ville de Nantes : Ht Rouergue
Chant D’Hommes, Tenore : Sardaigne Voices of the World 3, Anthology of Vocal Expression
Chant Himarioçe : Albanie, Voices of the World 3, Anthology of Vocal Expression

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Saint Étienne : 24 octobre 2009 – Lyon : 25 octobre 2009

Mise en route

La tenue respiratoire

Inspiration légère par le nez, cette prise d’air élargit notre taille.
À l’inspiration, ouvrir la mâchoire en laissant les lèvres closes, inspirer en dissimulant un bâillement. Sentir le passage de l’air dans le nez et les sinus jusque derrière les yeux, ainsi que l’ensemble de la cavité pharyngée grande ouverte.
Cette sensation d’ouverture du pharynx pendant l’inspiration permet d’inspirer par le nez avec l’appareil vocal détendu et prêt au chant.
En effet, l’inconvénient de l’inspiration par le nez peut avoir pour conséquence, si on n’y prend pas garde, un serrage vocal.
Expiration : la taille reste un peu dans la même ouverture à l’attaque du son.

Proposition de montage

« Las j’ai rêvé » et « Le mariage tragique »

Las ! j’ai rêvé l’autre nuit,
Las ! j’ai rêvé l’autre nuit,******J’ai fait un rêve cette nuit, que ma mie était morte
Que ma mie était morte, lanlire,*************************Oh beau rossignolet,
Que ma mie était morte, lanla. **J’ai fait un rêve cette nuit, que ma mie était
morte.

Sellez, bridez mon cheval,
Sellez, bridez mon cheval, ********Je m’en vais lui porter un frais bouton de rose,
Que j’aille voir ma mie, lanlire, *************************Oh beau rossignolet,
Que j’aille voir ma mie, lanla. *****Je m’en vais lui porter un frais bouton de rose,

La belle je m’y marie,
Viendrez-vous à mes noces ?
Oh beau rossignolet,
La belle je m’y marie,
Viendrez-vous à mes noces ?

Aux noces je n’irai pas,
Mais j’irai à la danse,
Oh beau rossignolet,
Aux noces je n’irai pas,
Mais j’irai à la danse,

La femme que vous prenez,
Est elle bien jolie ?
Oh beau rossignolet,************************Mon cheval tombe à deux genoux
La femme que vous prenez, *****************Mon cheval tombe à deux genoux
Est elle bien jolie ? ************************Sur trois boutons de roses, lanlire *****************************************Sur trois boutons de roses, lanla.
Pas si jolie que vous,
Mais elle est bien plus riche,
Oh beau rossignolet, *************************La vermeille c’est votre beauté,
Pas si jolie que vous, ************************La vermeille c’est votre beauté,
Mais elle est bien plus riche, ******************La verte, l’espérance lan lire, ******************************************La verte, l’espérance, lan la.
Des trois j’en ai cueilli la fleur,
Des trois j’en ai cueilli la fleur,
Pour porter à ma mie lanlire,
Pour porter à ma mie lanla.

L’autre belle amie, c’est mon cœur,
L’autre belle amie, c’est mon cœur,
Mettez le avec le vôtre, lanlire, ****Pour aller à la danse, la belle se fit trois robes,
Mettez le avec le vôtre, lanla. **************************Oh beau rossignolet, *****************************Pour aller à la danse, la belle se fit trois robes,
En la voyant paraître,
On dit : « c’est la mariée, »
Oh beau rossignolet,
En la voyant paraître,
On dit : « c’est la mariée. »

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Documents

Notion de registre
Les mécanismes laryngés qui permettent les importantes variations de tonalité que l’on peut observer dans la voix humaines sont complexes. On utilise habituellement le terme de registre pour définir la série de sons qui sont produits par le même mécanisme. Cette terminologie a d’abord été utilisée par les chanteurs eux-mêmes mais les études scientifiques ultérieures ont montré que les divers registres vocaux correspondaient bien à des mécanismes vibratoires laryngés différents. On peut décrire deux registres principaux : la voix de poitrine (mécanisme lourd) et la voix de fausset ou voix de tête (mécanisme léger). Guy Cornut, Moyens d’investigation et pédagogie de la voix chantée, Actes de colloque, Guy Cornut (Vocalidées), éditions Symétrie.

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Le tissu de la voix
Le problème des registres est au coeur de la voix humaine et de son développement. Tout se passe comme s’il y avait deux registres fondamentaux tout à fait étrangers l’un à l’autre, le grave et l’aigu, et comme si le développement de la voix exigeait que l’on apprenne à la fabriquer à partir de ces deux extrêmes. Le travail de la voix s’apparente ici à une sorte de tissage. C’est comme si au début on avait deux fils tout à fait différents : le grave, cassant et raide, l’aigu, léger et faible. À partir de ces deux fils, nous tissons le médium, registre original qui exclut la voix de poitrine pure et la voix de tête pure, mais se fabrique à partir de certains éléments des deux registres fondamentaux. Louis-Jacques Rondeleux, Trouver sa voix, éditions Seuil.

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La mue de la voix chez les petits chanteurs
La mue vocale est caractérisée par l’ensemble des changements qui ont lieu lors de l’adolescence et qui impliquent le domaine hormonal, psycho-affectif et bien sûr vocal. Au niveau anatomique, les changements corporels (thorax, poumons et tête) feront apparaître de nouveaux sons harmoniques dans la voix de l’enfant, par changements d’espace résonantiels. Tous les changements du larynx qui vont aider à une plus grande présence du mécanisme laryngé lourd (développement des fibres musculaires, croissance des cordes vocales et différentiation du ligament vocal) vont rendre possible ce mécanisme qui aboutira à l’aggravation de la voix de l’enfant d’une octave à la fin de la mue vocale. Ces changements vont s’installer de façon progressive, ce qui explique qu’au cours de la mue, l’enfant puisse utiliser sans pouvoir vraiment les contrôler, son mécanisme léger ou son mécanisme lourd. Pendant l’enfance, la voix de tête est la caractéristique principale de la voix chantée. L’apparition progressive de résonances de poitrine vont informer de l‘état de “virilisation” de la voix.
La mue chez les petits chanteurs
Cori Casanova, Moyens d’investigation et pédagogie de la voix chantée, Actes de colloque, Guy Cornut (Vocalidées), éditions Symétrie.

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Les castrats et le pouvoir de la voix
Dans le contexte de la musique baroque, la castration visait un objectif musical : prolonger la voix du jeune garçon dans l‘âge adulte, en lui évitant la mue. L’appareil phoniâtrique ne connaissait aucune descente du larynx, celui-ci restant directement en contact avec les cordes vocales de petite taille. D’ou cette limpidité, cette clarté, cette brillance exceptionnelle de la voix du castrat. Plus agile, plus flexible, plus légère que la voix de l’homme, plus brillante, plus limpide que celle de la femme, la voix du castrat, à la fois éclatante et sensuelle, semblait faire triompher, en un seul être, les atouts conjugués de la femme, de l’homme et de l’enfant, sorte de trilogie propre à séduire une société baroque déjà fortement attirée par l’ambiguïté et l’irrationnel. Patrick Barbier, Dire la voix, éditions l’Harmattan.

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Saint Étienne : 5 décembre 2009 – Lyon : 6 décembre 2009

Mise en route

Les chansons

Bon ! Bon ! Si l’amour vous gêne

Airs et Cramignons liégeois (Léonard Terry, Léopold Chaumont)

Cramignons Liégeois

Il me prit envie d’aller voir ma belle (bis),
Je vis trois rivaux assis auprès d’elle.

Bon ! Bon ! Si l’amour vous gêne, moi, non !(bis)

Je vis trois rivaux assis auprès d’elle (bis),
Et quand ils m’ont vus, s’ sont retirés d’elle.

Et quand ils m’ont vus, s’ sont retirés d’elle (bis),
Restez, mes rivaux, assis auprès d’elle.

Restez, mes rivaux, assis auprès d’elle (bis),
Vous n’aurez jamais ce que j’ai eu d’elle.

Vous n’aurez jamais ce que j’ai eu d’elle (bis),
J’ai eu de son cœur la fleur la plus belle.

J’ai eu de son cœur la fleur la plus belle (bis),
J’ai eu trois enfants, sont trois capitaines.

J’ai eu trois enfants, sont trois capitaines (bis),
L’un est Paris, l’autre en Angleterre.

L’un est Paris, l’autre en Angleterre (bis),
L’cadet reste ici pour fair’ mes affaires.

L’cadet reste ici pour fair’ mes affaires (bis),
C’est en revenant d’aller boir’ bouteille.

Mode de Ré La ou La Mi : pas de sixte

Chansons et danses traditionnelles, les crâmignons ont conservé sur des airs de différents âges, des couplets plus que centenaires, auxquels le peuple a adjoint des chants retenus au cours des années. Une bonne partie du répertoire ancien, venu de France, sonne encore dans le clair langage de la nation soeur. C’est au déclin de cette coutume si caractéristique que se popularisèrent des crâmignons en wallon. Des écrivains patoisants enrichirent le répertoire.

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L’amant pas jaloux

Barbillat et Touraine : Chansons populaires dans le Bas-Berry

Barbillat et Touraine : Évelyne Girardon

Hé ! voici le printemps, que la saison est belle ! (bis)
On voit tous ces amants qui changent de maîtresse.

Le bon vin m’endort et l’amour m’y réveille.

En change qui voudra, pour moi, la mienne est belle. (bis)
Elle a de jolis yeux et la bouche vermeille.

« P’tit Jean, prends garde à toi, un autre t’y coup’ l’herbe.
Tous les jours on le voit qui fait l’amour ancqu’elle. »

« Eh ! laisse-là couper, elle en r’pouss’ra plus belle. (bis)
Car il n’aura jamais, jamais c’que j’ai eu d’elle. »

L’amant pas jaloux (suite) : 2 couplets en supplément Tome V

Ancqu’elle j’ai bien couché, trois mois et six semaines.
Dans un beau lit doré tout garni de dentelles.

Et aux quatr’quarts du lit, y’avait quatr’ pomm’s d’orange.
Et au mitan du lit, le rossignol y chante.

Mode La Mi : sous tonique à 1/ton
La tierce devient majeure à la fin.

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L’occasion manquée

Achille Millien (Morvan et Nivernais)

Achille Millien : Évelyne Girardon

C’était un cavalier sur son cheval il monte, (bis)
A pris son sabre et son manteau,
Il est monté sur son chevau,
Et dans le bois s’en est allé,
C’est sa bell’ qu’il allait chercher.

Mais au milieu du bois, il aperçoit sa mie, (bis)
De son cheval est descendu,
Tout aussitôt il la salue,
« Mon cher ami, pardonnez- moi, Jusques à la sortie du bois »

Quand elle fut hors du bois, la belle se prit à rire,( bis)
« Je me moque de mon amoureux,
Avoir passé le bois tous deux,
Avoir sa belle auprès de lui,
Sans lui avoir jamais rien dit. »

Retournons-y la belle, cent écus je te donne, (bis)
« Gardez, gardez vos cent écus,
Pour moi au bois, je ne vais plus ;
Gardez vos cent écus, gardez,
Pour moi, au bois, jamais j’n’irai. »

Mode de Ré La ou La Mi : pas de sixte
Octave en ambitus + sous tonique.

*****

Pour le spectacle de St-Étienne :

Le frère qui tue sa soeur

Achille Millien : Morvan-Nivernais
Achille Millien : Évelyne Girardon

Dans la ville de Lyon, le lieu de ma naissance. (bis)
J’avais une jolie soeur(e), si parfaite à mes yeux,
Et moi si misérable, j’en deviens amoureux.

Mon père, aussi ma mère, s“en vont vont à leurs affaires. (bis)
J’envoie notre servante sur le chemin tenir,
Pour voir et pour attendre s’ils ne vont revenir.

Quand elle fut partie, je ferme bien la porte. (bis)
Je monte dans la chambre, ou je trouve ma soeur,
Voulant sans plus attendre lui ravir son honneur.

«Hélas ! ma soeur, hélas ! Permets que j’ te demande. (bis)
Permets que j’ te demande, d’accomplir mon dessein,
Ou bien là je t’enfonce ce poignard dans le sein.»

«Hélas ! mon frère, hélas ! Calmez votre colère. (bis)
Calmez votre colère, pensez au Dieu vivant !
Auriez vous le courage de ravir votre sang ?»

Le poignard à la main, dans son sein je l’enfonce. (bis)
Dans son sein je l’enfonce, pendant cinq à six fois,
Un mouchoir sur la bouche, lui fit perdre la voix.

«Hélas ! ma soeur, hélas ! Pardon je te demande. (bis)
Pardon je te demande, le démon m’a tenté,
En la voyant si belle, mon coeur en fut charmé.»

Les voisins d’alentour arrivent au carnage. (bis)
Messieurs de la Justice m’ont saisi sur le champ,
On me prend, on m’emmène en prison à l’instant.

Oh vous garçons bons drôles, sur moi prenez exemple ! (bis)
Quand vous avez l’honneur(e), garçons, gardez le bien !
C’est une richesse sur terre ! Moi j’ai perdu le mien.

Mode de La Mi

Achille Millien
Photo prise par Achille Millien, faisant l’objet de l‘édition de carte postale.

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Liste des mots et expressions pour la chanson « Le frère qui tue sa sœur »

Mademoiselle – Jeunes gens – Orphelins de mère – Vieille fille – Enfant de l’amour
Fils cachés – Enfant naturel – Bâtard – Étranger – Belle mère – Enfant abandonné
Fille mère – Enfant de l’amour – Madame – Géniteur – Beau-père – Orphelin
Marraine – Fille perdue – Fils de père inconnu – Pupille de la nation – Mère porteuse
Brue – Porté disparu – Parrain – Filleule – Monsieur
Secret de famille – Frères et sœurs – Filiation

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Lyon : 17 janvier 2010 – Saint Étienne : 30 janvier 2010

Mise en route

Un exercice de Louis Jacques Rondeleux – (Trouver sa voix)
A été professeur de technique vocale au Conservatoire national supérieur d’art dramatique de Paris.

Respiration du ventre et du dos

1. S’asseoir sur une chaise. Aucune ceinture ne doit serrer.
2. Poser les mains sur le haut des cuisses, détendre bras et épaules : le corps est en équilibre sur les pointes des fesses.
3. Vider, expulser l’air en serrant la ceinture musculaire, en redressant le corps à fond.
4. Laisser l’air entrer par la bouche.
5. La partie supérieure du thorax reste neutre, détendue, non touchée par le mouvement.
6. Arrêt bref.
7. Souffler très lentement en resserrant le bas-ventre : sentir le sacrum, les vertèbres lombaires.

Dans cet exercice, laisser aller le corps légèrement en arrière pour garder immobile le thorax supérieur.

Rappel des bases

Tiré de : Madeleine Mansion – L’étude du chant

Chanter est un acte simple et naturel en soi.
L’appareil vocal se divise en trois parties bien distinctes :

1. L’appareil respiratoire où le souffle s’emmagasine et chemine.
2. L’appareil phonateur où le souffle se transforme en son en passant par les cordes vocales.
3. L’appareil résonateur où le son s’épanouit et prend sa qualité et son ampleur.

Il est inutile de « se dégonfler » après une phrase chantée, l’air gardé dans les poumons permettra de ne prendre qu’une petite inspiration pour continuer.
Si on a peu de temps pour prendre une bonne inspiration entre deux phrases chantées, écartons vivement les côtes en inspirant, et bloquons les.

C’est la langue qui, par ses contractions, rend les montées si difficiles et fait « serrer » dans l’aigu.

Détente de la mâchoire et de la langue
Même si la pose de voix de situe bien proche de la mâchoire supérieure, la détente de la langue, derrière les dents de la mâchoire inférieure, est indispensable.
Chanter un M bouche fermée, langue détendue derrière les dents de la mâchoire inférieure.
Petites sirènes douces, ascendantes ou descendantes : sentir que si on monte, la détente de la langue permet plus de souplesse.

Définition de la Polyphonie.

“La naissance de la polyphonie” CD Harmonia Mundi.

Embellissement spontané de la liturgie, la première polyphonie est improvisée. Nous ne la connaissons donc pas. Seuls survivent les traités enseignant l’art de la réaliser. La méthode qu’ils présentent en premier, une doublure du plain-chant à la quarte inférieure, s’apparente plus à un effet de timbre.

Les chansons

De Paris, de Saint-Denis

Marguerite et Raoul d’Harcourt : Chansons folkloriques françaises au Canada.
D'harcourt : chansons du Canada

De Paris, de Saint-Denis, s’élève une danse, (bis)
Toutes les dames de la vill’ sont alentour qui dansent.
Sur la feuille ronde, sur la jolie feuille ronde.

Toutes les dames de la vill’ sont alentour qui dansent, (bis)
Il n’y a qu’ la fille du roi d’un côté qui regarde.

Il n’y a qu’ la fille du roi d’un côté qui regarde, (bis)
Ell’ voit venir son messager, son messager de Nantes.

Ell’ voit venir son messager, son messager de Nantes,(bis)
Beau messager, beau messager, qu’ell’s nouvell’s y a d’Nantes ?

Beau messager, beau messager, qu’ell’s nouvell’s y a d’Nantes ? (bis)
Les nouvell’s que j’ai apporté’s, que votre amant vous mande.

Les nouvell’s que j’ai apporté’s, que votre amant vous mande, (bis)
Que vous fassiez choix d’un amant, pour lui, a une amante.

Que vous fassiez choix d’un amant, pour lui, a une amante, (bis)
Est-elle plus belle que moi, est-elle plus savante ?

Est-elle plus belle que moi, est-elle plus savante ? (bis)
Elle n’est pas plus belle que toi, mais elle est plus savante.

Elle n’est pas plus belle que toi, mais elle est plus savante, (bis)
Ell’ fait neiger, ell’ fait grêler, elle fait le vent qui vente.

Ell’ fait neiger, ell’ fait grêler, elle fait le vent qui vente, (bis)
Ell’ fait réduire le soleil, à minuit dans sa chambre.

Ell’ fait réduire le soleil, à minuit dans sa chambre, (bis)
Ell’ fait pousser le romarin sur l’bord de la Manche.

Mode de FA-DO

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Voici le temps et la saison

Ernest Gagnon : Chansons populaires du Canada
Ernest Gagnon : chansons du Canada

Voici le temps et la saison, (bis)
Ah ! vrai que les journées sont longues ! (bis)

Les amoureux ont bien le temps, (bis)
D’s’en aller voir leurs jolies blondes. (bis)

Et moi qui suis dans les prisons, (bis)
Je ne peux aller voir la mienne. (bis)

Ma mignonne a de blonds cheveux, (bis)
Qui lui vont jusqu’à la ceinture. (bis)

Mode de LA-RÉ

Suite du texte qui semble intégrer une autre narration :
Ernest Gagnon : chansons du Canada

Ernest Gagnon : né Frédéric-Ernest-Amédée, folkloriste et organiste (Rivière-du-Loup-en-haut [auj. Louiseville, près de Trois-Rivières], Qc, 7 nov. 1834 — Québec, Qc, 15 sept. 1915). Membre d’une éminente famille de musiciens de Québec, Gagnon est surtout connu pour son travail de collectionneur de MUSIQUE FOLKLORIQUE canadienne-française. Ses transcriptions de chansons, publiées en 1865-1867 sous le titre de Chansons populaires du Canada, contribuent non seulement à la conservation d’un riche patrimoine, mais éveillent l’attention du monde musical à la dignité et à la beauté des chansons québécoises de tradition orale. Il porte un grand intérêt à la musique de First Peoples et compose une musique pour piano, Stadaconé, en 1858, qui semble être la première composition annotée basée authentiquement sur la culture autochtone en Amérique du Nord. Expert accompagnateur de plain-chant, Gagnon est l’organiste virtuose de l‘église Saint-Jean-Baptiste (1853-1864) et de la Basilique de Québec (1864-1876). Un certain nombre de ses compositions pour piano, voix et chorale ont été publiées dans les volumes un, deux et sept du Patrimoine musical canadien.

Ernest Gagnon : chansons du Canada
Ernest Gagnon
Signature Ernest Gagnon

L’intégralité du recueil Chansons populaires du Canada peut être téléchargée en pdf sur ce lien

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M’y promenant le long de ces verts prés

Nivernais
Chanson traditionnelle nivernais

M’y promenant le long de ces verts prés,
J’ai entendu le marinier chanter,
Beau marinier en revenant des îles,
Il m’a fort bien prié d’entrer dans son asile.

Moi j’ai trouvé le marinier si beau,
J’ai mis le pied sur son joli vaisseau.
Il vient un vent dessus la mer qui tremble,
Il conduit le vaisseau en dehors de la France.

Le marinier qui conduit le vaisseau,
N’a pas su faire prendre l’ancr’ dans l’eau,
La belle pleure, elle se désespère,
De s’y voir embarquer si loin des bords d’la terre.

Le marinier qui la voyait pleurer,
Lui dit : « la belle je vous prie de cesser !
Cessez vos pleurs, ils sont si téméraires,
Avant qu’il y ait sept ans nous rentrerons sur terre.

« Que diront donc les fill’ de mon pays,
D’être restées sept ans sans revenir ?
Que diront donc mon père aussi ma mère,
D’être restés sans revenir les voir(e) »

« Ah ! vous les fill’, les fill’ à marier,
N’écoutez pas les garçons mariniers !
Pour un moment de joie et de plaisir(e),
Vous en coût’ra comm’ moi, beaucoup de déplaisir(e).

Mode de RÉ-FA

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Saint-Étienne : 20 février 2010, Lyon : 21 février 2010

Sur les notions de tradition et de société traditionnelle en ethnologie, un article de Gérard Lenclud, Terrain, n° 9, pp. 110-123 :

Lire l’article : La tradition n’est plus ce qu’elle était …

Les chansons

Les trois fendeurs

Ben a enregistré cette chanson sur L’anthologie de la chanson française, la tradition (14 CD – collectif – 1993-1994). Cette anthologie lui est d’ailleurs dédiée ainsi qu‘à Catherine Perrier.
Jacques Benhaim dit "Ben"

Jacques Benhaïm:dit Ben, d’origine égyptienne, est l’aîné d’une famille de musiciens. Il est polyinstrumentiste, comme ses frères et soeurs, Daniel (Dany), Michel et Mireille (groupe Lyonesse), il passe son adolescence dans le XVe à Paris où il a pour condisciple de collège Jean-François Dutertre et Jean-Pierre Morieux. Il fonde avec ce dernier et un autre ami, un groupe de folk américain, le Philarmonic Back Country Folk Group qui se produit souvent à la MJC de la Porte Brancion. Il y entraîne le groupe de folksong de Dutertre, puis tout ce monde au Centre américain où s’effectue la rencontre avec John Wrigtht, Carherine Perrier, Christian Leroi-Gouhan et Dominique Maroutian, Claude Besson, bref le noyau de base du Folk Club Le Bourdon. Ben a joué un rôle essentiel dans le développement du folk : il en est à la fois le leader musical, le représentant itinérant et le « penseur » dans le début des années 70. Son charisme naturel, l’intensité de son talent d’interprète rallient autour de lui tout le mouvement. Il aura une influence déterminante sur nombre de musiciens, comme Gabriel Yacoub. On cherchera constamment à l’imiter sans jamais y parvenir. Il reste, aujourd’hui encore, gravé dans la mémoire de nombreux folkeux. À Paris, Bordeaux ou Lyon, il y a toujours quelqu’un pour le citer, faire référence à son passage dans le folk-club local. C’est après l’avoir rencontré, que Marc Robine, émérite joueur de dulcimer, s’est lancé dans le folk. Il se rappelle : « Ce clochard céleste semblait tout droit sorti d’un bouquin de Kerouac. Enveloppé d’un halo de mystère, Ben colportait une certaine image du folk, celle d’un éternel voyageur, tourné vers autrui, ouvert à la musique, défenseur malgré lui d’un trad évolutif et métissé. Il est l‘élément fondateur du folk en France, celui sans qui rien ne se serait passé. Saltimbanque-magicien, il a donné envie à des tas de gens d’abandonner tout ce qu’ils faisaient et de le suivre. »

Chanson : Les maîtres sonneurs George Sand

Trois fendeurs il y’ avait, au printemps dessus l’herbe,
J’entends le rossignolet,
Trois fendeurs il y’ avait, parlant à la fillette.

Le plus jeune disait, celui qui tient la rose,
J’entends le rossignolet,
Le plus jeune disait : « Moi j’aime mais je n’ose. »

Le deuxième disait, celui qui tient la fende,
J’entends le rossignolet,
Le deuxième disait : « Moi j’aime et je commande ! »

Le troisième disait, tenant la fleur d’amande,
J’entends le rossignolet,
Le troisième disait : « Moi j’aime et je demande »

« Mon amant ne serez, vous qui tenez la rose,
J’entends le rossignolet,
« Mon amant ne serez, si vous n’osez, je n’ose.

Mon maître ne serez, vous qui tenez la fende,
J’entends le rossignolet,
Mon maître ne serez : amour n se commande !

Mon amant vous serez, vous qui tenez l’amande,
J’entends le rossignolet,
Mon amant vous serez : on donne à qui demande »

*****

Extrait des “Maîtres sonneurs” de George Sand dans lequel “Les Trois Fendeurs” est citée :

Texte Les maîtres sonneurs George Sand

À propos de la chanson “Les trois fendeurs”

Extrait de « La chanson populaire française et les écrivains romantiques » de Julien Tiersot édité en 1931.

« Cette chanson est la seule dont les romans de George Sand reproduisent la poésie complète : toutes les autres ne sont que des fragments, des indications. On va dire pourquoi : elle est d’elle ! Usant du droit du romancier, elle en a composé les vers, et, bien entendu, a voulu les publier intégralement. Mais la mélodie, que George Sand donnait comme un modèle du mode mineur, comment était elle ? Le roman ne pouvait pas la noter. Elle n’a pourtant pas été perdue : en dehors du livre, elle s’est propagée dans ces mêmes milieux d’artistes à la tradition desquels nous avons dû de pouvoir reconstituer et compléter par la musique le répertoire des chansons de l’Ile de France provenant de Gérard de Nerval, et George Sand dit elle même : “ la chanson est aujourd’hui répandue en notre pays, mais on en a dérangé beaucoup les paroles.” J’ai donc pu noter la mélodie. C’est bien là en effet un chant populaire (les paroles seules doivent quelque chose au Grand Bucheux, c’est à dire George Sand). Les mélodies populaires ont des modalités infiniment sensibles et malléables : souvent on les entend chanter indifféremment et tour à tour en majeur et en mineur, et c’est pourtant la même ligne mélodique. »

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La vie des garçons

Recueil Barbillat et Touraine – Bas-Berry
BarbillatTouraine

Barbillat et Touraine : Évelyne Girardon

La vie des garçons, c’est la plus heureuse,
Quand ils ont d’ l’argent pour se divertir,
quand ils ont de quoi, ils vident la bouteille,
Sans jamais penser à se marier.

J’aime ma mignonne, elle me verse à boire,
Et le verre en main, elle me rend raison,
Quand le tambour bat, adieu donc mignonne,
Quand le tambour bat, adieu je m’en vas.

Mode de LA, ambitus de sixte mineure avec présence de la sous tonique à 1/2 ton.

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Rossignolet du bois

Écoute d’un document de terrain.
Chanté par Monsieur Marcel Thibault
Enregistré en 1976 à Montipouret (Indre) par Roger Pearron pour les Thiaulins de Lignières.

Roger Pearron
Roger Pearron

Rossignolet des bois, rossignolet sauvage,
Rossignolet des bois, rossignolet sauvage,
Dis nous donc la manière, apprends nous à parler,
Apprends nous la manière, comment l’amour se fait.

Comment l’amour se fait, faut jamais rien en dire,
Comment l’amour se fait, faut jamais rien en dire,
Faut jamais rien en dire, ça s’rait t’y qu’en riant,
À sa jolie maîtresse, que son cœur aime tant.

La belle dans ton jardin, y’a des belles pommes reinettes,
La belle dans ton jardin, y’a des belles pommes reinettes,
Voudrais-tu m’y permettre, ah ! d’y porter la main,
À tes belles pommes reinettes, qui y’a dans ton jardin.

Couplet manquant

Pour toucher à mes (tes ?) pommes, cela m’est impossible,
Pour toucher à mes (tes ?) pommes, cela m’est impossible,
La lune al’ est bien haute, le soleil est bien loin,
Tu garderas la belle, tes pommes dans ton jardin.

Et oh ! là-bas va t’en, grand amuseur de filles,
Là-bas va t’en, grand amuseur de filles,
Ah ! Tu as pris mon cœur(e), à présent tu t’en vas,
En passant la rivière, galant tu périras.

Oh oui, j’y périrais, en passant la rivière,
Oh oui, j’y périrais, en passant la rivière,
Je suis garçon volage, garçon à marier,
En passant la rivière, j’tach’rais ben d’m’en r’tirer.

Barbillat et Touraine proposent un autre couplet (Version : Comment l’amour se fait) dont la narration peut s’intercaler entre les couplets 3 et 4.

Barbillat et Touraine : Évelyne Girardon
Amant, mon cher amant, pour y prendre mes pommes,
Amant, mon cher amant, pour y prendre mes pommes,
Apporte-moi la lune, le soleil à la main,
Tu cueilleras les pommes, qui sont dans mon jardin.

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Saint Étienne : 6 mars 2010

Préparation du spectacle « À l’abri d’une olive » : conduite

10 avril 2010
Lieu : Maison du Cret de Roch, 65 rue de l’Eternité, Saint-Étienne, 42000.
Horaire : 20h30

Liste des chansons et contes :
VOICI LE TEMPS ET LA SAISON – Bourdon MI
CONTEURS : Quelques phrases sur le mariage
MONTAGE « LAS J’AI RÊVÉ – LE MARIAGE TRAGIQUE » – Bourdon FA
CONTEURS : Le Marié ivre
LA VIE DES GARçONS : Bourdon MI
CONTEURS : L’ énigme du secret (“A un ce n’est pas assez, à deux c’est bien, à trois c’est trop”)
Gerda la bavarde
BON BON, SI L’AMOUR VOUS GÊNE : bourdon RÉ (ou plus bas-DO)
À L’ABRI D’UNE OLIVE – Bourdon SOL
CONTEURS : Petit conte
M’Y PROMENANT LE LONG DE CES VERTS PRÈS : Bourdon LA
CONTEURS : La petite jeune fille
DAME LOMBARDE : Bourdon DO ou DO# (RÉ ?)
CONTEURS : Les trois feuilles de serpent
SUR L’AIR DE VOICI LE TEMPS ET LA SAISON

Mon mari est tombé dans l’eau, (bis)
L’capitaine m’a sauvé la vie. (bis)

Le navire a coulé au fond, (bis)
Le capitaine avec sa mie. (bis)

JOUTE
À
UN
COUPLET
Chaque
chanteur
doit
préparer
un
couplet
qui
sera
enchaîné
de
manière
aléatoire
HÉLÈNE – MA MÈRE MA TRÈS CHÈRE MÈRE : Bourdon RÉ
CONTEURS : un frère est tombé amoureux de sa sœur
LE FRÈRE QUI TUE SA SŒUR : Bourdon DO#
CONTEURS : le frère incestueux
TROIS FENDEURS
CONTEURS : la cheville
L’OCCASION MANQUÉE : Bourdon à définir
VOICI LE TEMPS ET LA SAISON – Bourdon MI

Lyon : 25 avril 2010

Atelier ouvert

Résumé chanté de tout ce que nous avons étudié cette saison

Une chanson

Le vigneron qui met de l’eau dans son vin

Achille Millien – J-G Penavaire (Tome 5)

Achille Millien : Évelyne Girardon

C‘était un garçon vigneron, il travaillait dans la maison, (bis)
V’là qu’il aperçoit son maître en faisant semblant de rien,
Qu’il(e) faisait du galvaudage,
Qui mettait de l’eau dans le vin. (bis)

Eh ! là, mon maître, que faisez-vous ? Pourquoi ce vin baptisez-vous ?
Ce vin n’est pas assez rustique, ne le baptisez donc pas,
Car moi qui travaille la vigne,
Non je ne le souffrirai pas. (bis)

Eh ! vigneron, mon p’tit ami, fais ton paquet, tu vas partir. (bis)
Mais je le veux bien, mon maître, vous êtes maître chez vous,
Comptez-moi de l’argent de suite,
Moi je vas m‘éloigner de vous. (bis)

Mais la maîtresse a lui répondit : toi vigneron, t’res’tras ici. (bis)
Tu travailleras la vigne, tu la travaill’ras fort bien,
Tu auras toujours la bouteille,
Le soir et le matin. (bis)

Bouquet cadeau evelyne girardon
Après le spectacle, le bouquet de “À l’abri d’une olive”.

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Graphisme © : Nicolas Castellan 2005-2008