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Lyon - Journal 2008-2009

Dimanche 5 octobre 2008

Mise en route

Étirements.

Travail de l’oreille :

Les sons harmoniques sont présents dans la voix naturelle.
Dès que l’on parle ou que l’on chante, nous les produisons, mais en général nous n’en sommes pas conscients, car le débit vocal est trop rapide pour que nous ayons le temps d’entendre précisément tout le contenu des sons que nous émettons.
La première phase du travail consiste donc à affiner l’écoute, de manière à pouvoir peu à peu découvrir toute la richesse du contenu d’un son, et donc, à entendre plus précisément ces harmoniques.

Document (Science de la musique-Bordas)
Tempérament égal – Tempérament inégal.
Le tempérament égal généralement employé de nos jours repose sur l’utilisation des quintes dans l’accord d’un instrument comme le piano. On sait que, partant d’une note quelconque, une succession de 12 quintes engendre les notes de la gamme chromatique et retombe sur la note initiale. Mais si l’on accorde très exactement chacune des quintes, la dernière note engendrée n’est pas à l’unisson de la première: elle est nettement plus haute. Le tempérament égal consiste à diminuer chacune des quintes du 12ième de la valeur de cet excédent.
La gamme chromatique est donc divisée en 12 demis-tons tempérés égaux.
Ainsi on peut moduler dans toutes les tonalités, transposer à n’importe quelle hauteur et les quintes sont presque justes. Le tempérament égal est une commodité dans le maniement des grands ensembles musicaux, dans la réalisation des exercices de l’harmonie classique.

Son emploi n’est n’est pas très adapté à l’interprétation de la musique ancienne qu’il ne peut qu’affadir. Les musiques des traditions orales n’en font pas usage : l’y introduire, c’est la défigurer.
Les tempérament inégaux donnent à ces musiques un caractère, une saveur dont il est souvent difficile (dont il est toujours dommage) de se passer.

Lire le texte suivant :

Le bourdon, l’universel

Les chansons

Mode de Ré – LA ou La – Mi (pas de sixte)
Bâti sur la quarte.
Ambitus : quarte
Sous-tonique à un ton

Ou est allée ma douce amie, quand je la vois j’ai du plaisir,
Quand je la vois, j’ai du plaisir.
Elle est là-haut dessur’ ces landes,
Quand je la vois je me contente,
Elle est là-haut dessur’ ces landes,
Quand je la vois je me contente.

Par un beau soir, m’en vais la voir, c‘était pour lui dire au revoir,
C‘était pour lui dire au revoir.
Ma douce amie, voici l’ printemps,
J’ m’en vais faire un p’tit tour à Nantes.
Ma douce amie, voici l’ printemps,
J’ m’en vais faire un p’tit tour à Nantes.

À Nantes, à Nantes, si tu t’en vas, un beau bouquet tu m’enverras,
Un beau bouquet tu m’enverras,
Un beau bouquet de roses blanches,
Les plus belles qui l’ y aura à Nantes,
Un beau bouquet de roses blanches,
Les plus belles qui l’ y aura à Nantes.

À Nantes, à Nantes fut arrivé, à son bouquet n’a pas pensé,
À son bouquet n’a pas pensé,
Il a pensé à autre chose,
Au cabaret, à la débauche,
Il a pensé à autre chose,
Au cabaret, à la débauche.

Quand je retourn’rai au pays, je lui dirai ma douce amie,
Je lui dirai ma douce amie.
Il n’ y avait pas de fleur à Nantes,
De la couleur que tu demandes,
Il n’ y avait pas de fleur à Nantes,
De la couleur que tu demandes.

*****

La Belle Isabeau et le gros marchand.

Mode de Ré – LA ou La – Mi (pas de sixte), qui n’atteint jamais la quinte au dessus du bourdon et qui culmine à la quarte juste. Sensible.
Impression que la 1ére partie tourne au dessus du bourdon puis la 2ième s’articule autour de la quarte dessous pour terminer sur le bourdon.

Bonsoir mie bonsoir

Mode de Do qui n’atteint jamais la quinte au dessus du bourdon et qui culmine à la quarte juste.Teneur inversée qui est la note la plus basse de la mélodie.

Orcières (Hautes Alpes)
Enregistrement : Christian Bromberger, 27 avril 1993
Interprète : Madame André, Guedon, Giraud-Thelme

Bonsoir mie, bonsoir,
Vous faites l’endormie quand je viens vous voir.
Je viens vous dire adieu, pour la dernière fois, bonsoir mie, bonsoir.

Galant si tu t’en vas,
Le temps te durera bientôt tu reviendras,
Passant par le grand bois, tu prendras la vallée, tu reviendras chez moi.

Les galants de chez nous,
Mon dieu qu’ils sont à plaindre la nuit et le jour,
S’en vont toujours cherchant, leur divertissement et leur contentement.

Leur divertissement,
C’est d’avoir de l’argent et de boire souvent,
Buvons à la santé de nos tendres maîtresses et du bon temps passé.

Si j’avais un tambour,
Qui fut couvert de roses et de fleurs d’amour,
J’irais tambouriner sur la fidélité de ma tant bien aimée.

Ami mon bel ami,
Où sont les beaux bijoux que tu m’avais promis,
Ils sont dans le tiroir, belle quand tu viendras, je te les ferais voir.

Dimanche 9 novembre 2008

Mise en route

Étirements.

Pose de voix

Comment travailler l’articulation des textes, en privilégiant la qualité des voyelles ?

On remarque souvent qu’après un temps de travail vocal précis sur les voyelles, le son s’améliore car toutes les sensations recherchées sont ressenties et prennent du sens : le son est libre et bien nourri par la colonne d’air, les sensations vibratoires dans le haut du palais se développent, la mâchoire est détendue, la voix est souple sans appui sur la gorge, on peut entendre les sons harmoniques.
Mais dès que l’on introduit les consonnes, le bel édifice souvent s’écroule.
En effet, il arrive que les « mauvaises habitudes » qui consistent à investir toute l’énergie dans l’articulation des consonnes reviennent, avec des sensations vibratoires dans la bouche qui varient beaucoup en n’évitant pas la gorge.
La plupart du temps, spontanément, sans réflexion vocale au préalable, on chante en restant sur l’idée de la voix parlée. On articule donc de la même manière en chantant et en parlant, c’est-à-dire généralement trop bas, trop près de la gorge.

Il faut donc travailler et chanter pour placer librement les voyelles, puis on introduit les consonnes sans changer la place vibratoire des voyelles.

Bouches fermées : vérifier le rapport de chaque note aux sons harmoniques du bourdon.

Ornements

Reprendre les exercices précédents sur les voyelles en ajoutant une broderie ornementale : en inventer, les ornements sont des échappées créatives pour le chanteur.
Ne rien changer de la position de la bouche lors de l’ ornementation : garder la même position, l’imagination dessine les contours de l’ornement.
On s’aperçoit que dans ce cas, l’ornement arrive très facilement.

Bibliographie

Les indispensables pour aborder les répertoires de la tradition orale :

Les travaux de Jean-Michel Guilcher :

Modalité grégorienne :

Recueils :

Autres liens documentaires :

Les chansons

La brouette à Satan – Papiers Grospierre, Jura.

Quand les chansons de la tradition orale s’adaptent étonnement à notre crise financière actuelle !

Impatiente à la veille de ces noces – Millien, Morvan.

Mode de Ré – LA ou La – Mi (pas de sixte) avec sensible.
N’atteint qu’une fois la quinte en teneur mais s’appuie résolument sur la quinte inversée. La 2 ième ligne s’arrête sur la sensible.

Le texte de la chanson rassemble plusieurs versions qui suivent l’analyse de Georges Delarue.

Quand j’étais petite fille, je n’avais pas de tétons, (bis)
À présent que je suis grande, j’en vois point de ma façon,
Point du jour arrive, arrive, point du jour arrive donc ! (bis)

Je m’en vais à la rivière pour laver mes blancs jupons, (bis)
Mon amant qu’est au derrière, qui me fournit du savon,
Point du jour arrive, arrive, point du jour arrive donc ! (bis)

M’sieur l’ curé, graissez vos bottes, pour venir me marier, (bis)
Moi j’ai l’amour en la tête, pis qu’ le rat dans un grenier,
Point du jour arrive, arrive, point du jour arrive donc ! (bis)

La surveille de mes noces, ah ! grand Dieu ! que j’m’ennuyas ! (bis)
Je pensais qu’il était jour, et minuit n’y était pas !
Point du jour arrive, arrive, point du jour arrive donc ! (bis)

Mis la tête à la fenêtre, vis la lune au coin du bois, (bis)
Je lui dis « Petite lune, pourquoi n’avances tu donc pas ? »
Point du jour arrive, arrive, point du jour arrive donc ! (bis)

Lune, lune, ma bonne lune, tu n’ t’ enrameras donc pas ! (bis)
Si je prends mon arbalète, je t’y jetterais en bas !
Point du jour arrive, arrive, point du jour arrive donc ! (bis)

La mère qu’est à la fenêtre, entendit ce discours là, (bis)
Taisez vous petite sotte, car votre père le saura,
Point du jour arrive, arrive, point du jour arrive donc ! (bis)

Taisez vous mère vous même, vous ne savez ce qu’il y a, (bis)
Vous couchez avec un homme et moi je n’y couche pas !
Point du jour arrive, arrive, point du jour arrive donc ! (bis)

Vous couchez avec un homme et moi je n’y couche pas ! (bis)
Si vous en êtes à votre aise, tout le monde n’y est pas !
Point du jour arrive, arrive, point du jour arrive donc ! (bis)

Les trois cavaliers – Melaine Favennec.

Plagal de Ré (donc on entent pas ni la quinte juste ni sixte majeure au dessus)
Mais on a la sixte « inversée » au début avec la présence du Si (Ré La Si Do Fa Mi Sol Fa Mi Ré)
Au dessus du bourdon, bâti sur la quarte.
La note la plus basse n’est pas le bourdon mais la « teneur inversée » si il était bâti sur la quinte.
La mélodie conclut bien sur Ré.

Melaine Favennec

Le site de Melaine Favennec

La page Myspace de Melaine Favennec

C’est sur la route, sur la route, il y a trois cavaliers passants,(bis)
Il y’ a trois cavaliers passants aussi la belle,
Aussi la belle en robe d’amour, qui fait son tour,
Aussi la belle en robe d’amour, qui fait son tour.

Le premier dit vers la d’ moiselle, j’ai plus que dix trésors aux yeux,(bis)
J’ai plus que dix trésors aux yeux, et si les vôtres,
Et si les vôtres s’accordent aux miens nous irons mieux.

C’est sur la route, sur la route, il y a trois cavaliers passants (bis)
Il y’a trois cavaliers passants, aussi la belle,
Aussi la belle en robe d’amour, qui fait son tour.

Le second dit vers la d’ moiselle, j’ai plus que dix forêts en feu,
J’ai plus que dix forêts en feu, entendez belle,
Battons le ciel quand qu’il est haut, c’est un beau jeu.

C’est sur la route, sur la route, il y a trois cavaliers passants (bis)
Il y’ a trois cavaliers passants, aussi la belle,
Aussi la belle en robe d’amour, qui fait son tour.

Le troisième dit dans son langage, j’ai plus que dix silences au coeur, (bis)
Moi j’ai le coeur trop vagabond et sur la terre,
Y a cent mille coeurs en robes d’amour qui font leur tour

C’est sur la route, sur la route, il y a trois cavaliers passants,(bis)
Il y’ a trois cavaliers passants aussi la belle,
Aussi la belle en robe d’amour, qui fait son tour,
Aussi la belle en robe d’amour, qui fait son tour.

Dimanche 30 novembre 2008, 10h00-17h00

Mise en route :

Respirer :
Le chant ne commence pas par l’attaque du son mais bien par l‘élan respiratoire qui la précède.
À l’inspiration, l’envahissement de l’air attiré par la chute du diaphragme dans la partie la plus basse de la cage thoracique doit donner l’impression d‘épanouissement, d’assise basse et solide sur laquelle nous pouvons penser et engager l’attaque du son en toute sécurité.

Échauffement de la voix :
Exploration des sensations vibratoires dans la bouche : sur une hauteur qui nous est très facile, faire sonner un “Oh” en plaçant la sensation vibratoire dans les muscles des lèvres.
Cette direction de travail libère et allège les appuis phonatoires. On sent bien que de la netteté de l’attaque dépend la pureté du son.

Document : extrait du “Que sais-je ?” La voix, Guy Cornut.

Schématiquement, les points fondamentaux de la statique du corps sont les suivants :
Appui sur les deux pieds d’une manière équilibrée.
Genoux très modérément fléchis, ce qui facilite la souplesse du bassin.
Cambrure lombaire modérée.
Épaules en position basse.
Colonne cervicale un peu redressée, c’est à dire menton légèrement rengorgé.
Le “port de tête” est à surveiller car il conditionne la souplesse des mouvements laryngés : les épaules doivent rester basses et, par opposition, la tête est tenue bien droite, comme “suspendue” à un fil partant du crâne.

Lecture conseillée :

Moyens d’investigation et pédagogie de la voix chantée : Actes de colloque coordonnés par Guy Cornut et l’association Vocalidées, Éditions Symétrie.
Épuisé (hélas!). On peut sans doute le trouver en bibliothèque ou centre de documentation (CFMI, CEFEDEM, CNSM).

Un extrait intéressant et amusant tiré de l’Article “Histoire des techniques vocales” signé Jean Blaise Roch:

Au Moyen Âge (période s‘étalant sur presque mille ans)il n’existe pas de notion de voix travaillée différente de la voix populaire. Les ambitus des manuscrits restaient très raisonnables, ce qui permettait à toute voix moyenne de les chanter.
Cette période est dominée par le chant grégorien dont il reste quelques traces descriptives de la manière de chanter.
Voici ce que dit Jean Diacre à propos des Francs du Moyen Âge :

“Ils y ont mis du leur dans le chant grégorien, incapables qu’ils étaient de vaincre leur sauvagerie naturelle. La grossièreté d’ivrogne de leurs gosiers barbares s’efforçait en vain d‘émettre les douces inflexions de la cantilène grégorienne. On dirait, quand ils chantent, le bruit d’un char roulant sur un escalier !”.

Les chansons

Une fille dans le désespoir(e).

Mode de La-Mi sans la quinte et sans la sixte mineure.
Cette dernière apparaît comme « sixte mineure inversée » au début avec la présence du Fa (La Sol La Do si La sol Fa Mi).

Une fille dans le désespoire, accourant de tous côtés,
Aux bals et aux assemblées, sans persmission de son père,
Elle ne rentre au logis bien souvent qu’après minuit.

Un jour son père et sa mère lui dirent “Ma très chère enfant”
“Vous offensez le Tout Puissant, La Divine Providence”
“Une jeune fille de quinze ans doit vivre plus sagement.”

Un jour son père et sa mère lui dirent “Ma très chère enfant”
“Convertissez vous promptement : embrassez la pénitence”
“Déclarez tous vos péchés, Jésus va vous pardonner.”

Qu’il me pardonne, répondit-elle, pour moi je n’ m’ en soucie point,
Car j’enrage de dépit d‘être sans amant sur terre,
Si le démon venait ici, oui je m’offrirais à lui.

En prononçant les paroles, elle voit venir à l’instant,
Un équipage bien brillant, deux chevaux, une carrosse,
Les messieurs qui sont dedans sont galonnés d’or et d’argent.

Et quand ils furent arrivés, ils descendirent du carrosse,
Dans le logis ils sont entrés, lui disant : “Bonjour ma rose”
“Voici votre bien-aimé, celui que vous désirez”.

Ils lui présentent pour gage in beau riche diamant,
Et dans le même moment, ils la montent dans leur carrosse,
Et dans le même moment, tout disparut à l’instant.

L’on entendit dans les airs crier fort hautement :
“Filles, ne faites pas comme moi, craignez vos pères et vos mères”
“Moi je ne les ai pas écoutés, du ciel je me suis privée.”

Le vingt sept de novembre.

Versions texte : Auvergne (André Ricros) et Québec (D’harcourt)

Le vingt sept de novembre, nous nous sommes embarqués, (bis)
Nous nous sommes embarqués vers ces eaux vers ces îles,
Priant le Tout Puissant que rien ne nous arrive.

Quand nous fûmes au large, à cent lieux de la terre, (bis)
Trois gros navires anglais sont venus pour nous prendre,
Petit navire français, os’rais tu t’y défendre.

Nous sommes vingt ou trente, et tous du même accord, (bis)
Nous souffrirons la mort, plutôt que de nous rendre,
Mettrons le feu à bord, nous ferons de la cendre.

N’avons un capitaine qu’est hardi comme un lion, (bis)
Il a crié trois fois, anglais avance, avance,
Nous sommes des français, nous venons pour te prendre.

N’avons livré bataille, jusqu’à la fin du jour, (bis)
Mais à la fin du jour, on bataillait sans cesse,
Mais à la fin du jour, l’anglais est mis en pièce.

Mais tiens voilà Marseille, débarquons à Toulon, (bis)
À grands coups de canon, pour saluer la ville,
Pour bien leur faire savoir que les français arrivent.

Tout le monde est venu voir, pères, mères et enfants, (bis)
Pour les voir arriver, ces braves militaires,
Depuis trente six mois qu’ils n’ont point vu la terre.

Mon bel amant s’en est allé. Chant Gallo (Haute Bretagne)

Mon bel amant s’en est allé

Du côté de vers Nantes Gaie ma Nanon
Du côté de vers Nantes Gaie ma Louison.

Il m’a dit qu’il s’en reviendrait 

Au beau mois de décembre

Le mois d’ décembre il est passé
J’ai rien reçu de Nantes

La pauvre fille qui s’ennuyait 

Au plus haut de sa chambre

Elle le vit qui s’en revenait
Du côté de vers Nantes Gaie ma Nanon

Dis moi quelles nouvelles apportez
Que j’ai changé d’amante

Est-elle aussi jolie que moi

Est-elle aussi charmante


Elle n’est pas si jolie que toi 

Mais elle plus savante

Elle fait fleurir le romarin
Sur le bord de sa manche

Elle fait la pluie elle fait le vent 

Elle fait fleurir la lande

Dimanche 15 décembre 2008, 10h00-17h00

Respiration, travail de l’oreille et échauffement de la voix :
Séance de synthèse des éléments techniques travaillés ce premier trimestre.
Petit contrôle individuel.
Nous avons constaté l’importance de la position de la tête et plus généralement du corps pendant l‘émission vocale.

Les modes : petit rappel.

Les chansons

Que fais tu là, belle Eugénie ? (Garneret et Culot-Jura)

Mode de Ré-La avec la sixte mobile (qui passe de majeure à mineure)

Que fais tu là, belle Eugénie, que fais tu là dans ton jardin ?
J’y cueillis des fleurs de mille couleurs à mon serviteur,
Pour en faire un beau présent à mon fidèle amant.

Ah ! dis moi donc, belle beauté, ah ! voudrais tu bien me donner …
Monsieur, choisissez dedans mes bouquets, qui sont beaux et bien faits,
La fleur qui vous plaira le mieux, sera pour vos beaux yeux.

Ce ne sont pas tes belles fleurs, la belle, qui ont su charmer mon coeur :
Ce sont tes beaux yeux tout remplis de feu, j’en suis amoureux.
La belle, donne moi ton coeur, j’en ferai ton bonheur.

Monsieur, je crois que vous riez, je crois, monsieur, que vous rêver.
Je suis fille de rien, je n’ai pour tout bien que mon entretien.
Vous ne voudriez pas épouser la fille d’un jardinier ?

Quoique la fille d’un jardinier, la belle, tu as su me charmer.
Voilà un diamant qui me coûte mille francs, je t’en fais présent.
La belle donne moi ton coeur, j’en ferais ton bonheur.

Adieu, jardin ! adieu, les fleurs ! Adieu, les roses de mon rosier !
Je m’en vais bien loin, je m’en vais demain, c’est pour le certain.
Je m’en vais aux appartements de mon fidèle amant.


Illustration du recueil Garberet et Culot.

Voici le joli mois de mai (Garneret et Culot-Jura)

V’la l’joli mois de mai,
Tradéri tradera, tralalala,
V’la l’joli mois de mai,
Qu’ donn’rons nous à nos filles, Oh gué !
Qu’ donn’rons nous à nos filles.

Nous y plantrons un mai,
Qui vaudra bien cent livres.

V’là le mai qu’est planté,
Faut aller boire bouteille.

V’la la bouteille qu’est bue,
Faut aller voir nos filles.

Bonjour, ô mère, oh gué,
Nous venons voir vos filles.

Laquelle voulez vous ?
La grande ou la petite ?

Non, c’est celle du milieu,
Car c’est la plus gentille.

La grande monte en haut,
Qui pleure, qui se lamente.

Ne pleure pas ma fille
Car on t’y mariera.

Avec un cordonnier
Un r’ tourneur de pomm’ cuites.

Dimanche 18 janvier 2009

Mise en route

Travail du souffle :
Boucher une narine puis l’autre.
Inspirer par le nez, prise d’air simple sans excès.
Constat : l’inspiration basse, profonde est évidente sans une masse d’air excessive.
Chanter un son bouche fermée à chaque expiration, prendre conscience de la connexion du souffle et du son. Toujours inspirer par le nez (cela change beaucoup les habitudes).
Penser à la qualité du son et non à la capacité respiratoire.

Sons piqués (même note) sur « OH » suivis d’une inspiration par la bouche petite et rapide, sans profondeur. Recommencer jusqu‘à ce que chacun sente la connexion profonde que cela engendre, sans forcer le mouvement.

Bonus :

À propos des voix lyriques, et de leur “naturel”.

Pour moi, la voix naturelle, c’est celle de la mère qui endort son enfant. Avec une berceuse il n’y a ni concours, ni lutte, ni performance. C’est cette voix peu ou pas travaillée qui “flotte” un peu entre poitrine et tête et laisse passer un peu de “vent”, c’est cette voix qui est donnée à chacun de nous. Il n’y a pas de sur-articulation, pas de bâillements hypoppotamesques et de voix du palais soulevée de trois mètres, pas de respiration de 15 litres !
Marianne James, extrait de l’ouvrage “Moyens d’investigation et pédagogie de la voix chantée” (Guy Cornut – Vocalidées)

Les chansons

Joli mois de mai, quand reviendras – tu ? Jean Blanchard, d’après traditionnel.

Tout savoir sur Jean Blanchard

Le texte des couplets est très répandu, non seulement dans les régions de France mais aussi au Québec, en Acadie, et plus généralement dans les pays francophones. Cette version musicale nouvelle s’inscrit dans la ligne de l’évolution perpétuelle des répertoires de la tradition orale, en fonction de l‘époque ou elle est interprètée.

Il était trois filles sous un pommier doux, (bis)
Las, dit la première, je crois qu’il fait jour.

Refrain :
Joli, mois de mai quand reviendras-tu ? (X 4)

Là, dit la première, je crois qu’il fait jour, (bis)
Là, dit la deuxième, j’entends le tambour.

Là, dit la deuxième, j’entends le tambour, (bis)
Là dit la troisième se sont nos amours.

Là dit la troisième se sont nos amours, (bis)
Il vont à la ville combattre pour nous.

Il vont à la ville combattre pour nous, (bis)
Contre les gens d’armes, qui sont pire que des loups.

Contre les gens d’armes, qui sont pire que des loups, (bis)
S’ils gagnent bataille auront nos amours.

S’ils gagnent bataille auront nos amours, (bis)
Qu’ils perdent ou qu’ils gagnent les aimerons toujours.

Qu’ils perdent ou qu’ils gagnent les aimerons toujours, (bis)
Contre les gens d’armes gagneront un jour.

La fontaine troublée (Jura)

Le refrain a été adapté (donc changé) par Évelyne Girardon pour l’enregistrement de la Bamboche “La saisons des amours”.
Informations sur cet enregistrement

Dimanche 22 février 2009

Mise en route

Il est possible de chanter sereinement en se concentrant sur la qualité du son émis, sans exagérer l’inspiration : souvent on prend trop d’air, ce qui bloque l’ensemble des gestes respiratoires et vocaux.
Expérimentons ce qui est possible avec des inspirations courtes, sans efforts, mais avec un geste précis : si nous inspirons par le nez spontanément, on constate que la prise d’air est basse et le son émis ensuite est tout aussi long que dans une autre manière d’inspirer ou nous pensons pourtant agir plus profondément.

En inspirant par la bouche, en imaginant que nous avons une paille entre les lèvres, nous sentons l’air passer entre les muscles des lèvres, sans aucun effort d’appui sur la gorge.
Si nous chantons ensuite un “oh” placé lui aussi entre les muscles des lèvres, nous ressentons une grande liberté sonore, sans aucun appui sur la gorge.

À propos des ornements :

Merci à Michel Lemeu pour cet extrait.

Berlioz évoque les musettes et pifferari entendus dans un voyage en Italie, qu’il décrit dans ses Mémoires chapitre 39 :

J’ai remarqué seulement à Rome une musique instrumentale populaire que je penche fort à regarder comme un reste de 1’antiquité: je veux parler des pifferari. On appelle ainsi des musiciens ambulants, qui, aux approches de Noël, descendent des montagnes par groupes de quatre ou cinq, et viennent, armés de musettes et de pifferi (espèce de hautbois), donner de pieux concerts devant les images de la madone. Ils sont, pour 1’ordinaire, couverts d’amples manteaux de drap brun, portent le chapeau pointu dont se coiffent les brigands, et tout leur extérieur est empreint d’une certaine sauvagerie mystique pleine d’originalité. J’ai passé des heures entières à les contempler dans les rues de Rome, la tête légérement penchée sur 1’épaule, les yeux brillants de la foi la plus vive, fixant un regard de pieux amour sur la sainte madone, presque aussi immobiles que l’image qu’ils adoraient. La musette, secondée d’un grand piffero soufflant la basse, fait entendre une harmonie de deux ou trois notes, sur laquelle un piffero de moyenne longueur exécute la mélodie; puis, au-dessus de tout cela, deux petits pifferi très courts, joués par des enfants de douze à quinze ans, tremblotent trilles et cadences, et inondent la rustique chanson d’une pluie de bizarres ornements.
Après de gais et réjouissants refrains, fort longtemps répétés, une prière lente, grave, d’une onction toute patriarcale, vient dignement terminer la naïve symphonie. […] De près, le son est si fort qu’on peut à peine le supporter; mais à un certain éloignement, ce singulier orchestre produit un effet auquel peu de personnes restent insensibles. J’ai entendu ensuite les pifferari chez eux, et si je les avais trouvés si remarquables à Rome, combien l’émotion que j’en reçus fut plus vive dans les montagnes sauvages des Abruzzes, où mon humeur vagabonde m’avait conduit.

Voici un exemple d’ornements notés que nous avons commencé à travailler, tiré du recueil de Julien Tiersot (Alpes françaises):

Autres exemples de notations d’ornements tirés du même recueil

Les chansons

Le coeur de ma mie – L’assassin

La chanson traditionnelle et les écrivains romantiques – Julien Tiersot
Chants populaires recueillis dans le pays Messin – Puymaigre
Bugeaud (Provinces de l’ouest)
Mode de FA-DO.

Cococo, que l’diabl’ m’emporte !
Quoi donc qu’c’est qu’est à ma porte, qui m’empêche de dormir ?
C’est votre amant la belle, qui vous empêche de dormir !

La belle met sa robe blanche, et la porte s’en va ouvrir.
Il la prit par sa main blanche, le petit doigt il lui coupit,

Ah, tu en verras bien d’autre, avant que je n’sorte d’ici !
Il tira son épée claire, et son cœur il lui perçit.

Il la porta sous un arbre, qui n’avait jamais fleuri ,
Il prit le coeur de la belle, sur un plateau d’argent l’a mis.

Ah tenez, tenez, ma mère, voici le cœur de ma mie,
T’en as menti par la bouche, c’est le cœur d’une brebis !

Qu’on m’apporte une chemise, à la guerre me faut partir.
Quand il eut dit ces paroles, voici la gendarmerie.

Ils se dirent, les uns aux autres : comment l’ ferons nous mourir ?
Veux tu donc frire dans l’huile, ou bien mourir tout en vie ?

La fille possédée du démon

Millien – Morvan.
Mode de RÉ- LA

La fille unique

Texte : Millien – Morvan.
Air de violon (Mémoires Vives)
Mode de SOL

Dimanche 15 mars 2009

Mise en route

Gardons à l’esprit que notre geste respiratoire doit rester souple : nous n’avons pas besoin de prendre trop d’air à l’inspiration, le tout est de le gérer le plus légèrement à l’expiration.
Ce sont les voyelles qui véhiculent l’expression vocale de chacun, il ne faut pas oublier de leurs faire de la place dans la bouche : évitons de serrer les mâchoires.
Nous avons constaté qu’en ouvrant correctement la bouche, la pose de voix se déplace, la gorge se libère, le son résonne mieux et semble épouser tout le palais.

Sons des voyelles :

Choisir une mélodie déjà travaillée
Installer un bourdon instrumental (shruti box par exemple).
Bouches fermées : vérifier le rapport de chaque note aux sons harmoniques du bourdon.
Idem o i
é eu o eu é : pas trop en avant pour ne pas perdre trop d’air
i u ou u i : en prenant bien conscience de la place dans le triangle vocalique
i é ai a ai é i : « Si Hélène parle elle gémit »
u eu e a : « Tu veux leur art »
ou o ô a : « Toute l’eau dort là »
Les syllabes sont là pour donner du sens à ce qu’on dit, elles n’ont pas besoin d‘être alourdies, elles doivent rester brèves et toniques.

Prendre une mélodie, enlever les consonnes, mettre en place une couleur privilégiée des voyelles.
Réintroduire les consonnes en gardant le son travaillé sur les voyelles.
La justesse est souvent une affaire de pose de voix, de choix de timbre et pas uniquement un travail de l’oreille.
Toutes lignes polyphoniques doivent être travaillées dans le même esprit.

Les chansons

Pierre de Grenoble (Chansonnier Populaire, Lanza Del Vasto) Lanza Del Vasto

Quand Pierre est parti pour l’armée,
Sept ans y est resté, sept ans y est resté.
A laissé sa mie à Grenoble
Qui s’meurt de regrets, qui s’meurt de regrets.

La première lettre qu’a reçue Pierre,
L‘était pleine de fleurs, l‘était pleine de fleurs.
La seconde lettre qu’a reçue Pierre
L‘était pleine de pleurs, l‘était pleine de pleurs.

Alla trouver son capitaine :
Donne-moi mon congé, donne-moi mon congé.,
Pour aller voir ma mie à Grenoble
Qui s’meurt de regrets, qui s’meurt de regrets.

Mais quand il fut sur ses collines,
L’entendit sonner, l’entendit sonner.
A ceux qui la portaient en terre :
Laisse-moi l’embrasser, laisse-moi l’embrasser.

La première fois que Pierre l’embrasse,
Pierre il soupira, Pierre il soupira,
La deuxième fois que Pierre l’embrasse,
Pierre il expira, Pierre il expira.

Qu’en direz-vous, gens de Grenoble, 

De cet amour là, 
de cet amour là ?
Se sont couchés l’un contre l’autre, 

Ils dorment tous les deux, 
ils dorment tous les deux.

Quand vous passez, gens de Grenoble (Ben – Grand Mère Funibus Folk)
Près du peuplier, près du peuplier.
Vous entendez le vent pleurer,
Le vent soupirer, le vent s’en aller.

La jalousie est cause : Airs et Cramignons Liégois

Le Roi Renaud (Chansons folkloriques françaises au Canada – D’Harcourt)

Dimanche 17 mai 2009

Mise en route :

Échauffement vocal à partir d’une succession de sons bouches fermées et de “OH”.
Mettre le son bouche fermée dans le haut du crâne, sentir la “suspension” des vibrations. Puis avancer les lèvres pour former le “OH” avant de le chanter en concentrant les vibrations sur les muscles des lèvres.

Les chansons :

Oh ma Jeanne (Barbillat et Touraine- Berry)

Arrangement Jean Blanchard extrait du CD Hommage à Barbillat et Touraine

Oh ma jeanne

Oh ma Jeanne oh ma jolie Jeanne, c’est demain que nous partirons, (bis)
Nous partirons demain, nous reviendrons dimanche,
Pour aller voir Nannon, Nannon dedans sa chambre.

Le dimanche, le lundi se passent, le galant il ne revient pas,(bis)
Nannon prend son enfant et son petit bagage,
La voilà en chemin, allant d’ bourgs en villages.

Quand elle fut dessus la grand route, au milieu de ce grand chemin,(bis)
Aperçoit son amant qui faisait l’exercice,
Au premier bataillon, quatrième compagnie.

C’est donc ça toi grand vilain drôle, c’est donc toi qu’ tu m’as délaissée, (bis)
J’ai bien fait six cents lieux de chemin pour te suivre,
Mon enfant sur les bras, sans avoir de quoi vivre !

Oh ma Jeanne oh ma jolie Jeanne, Si tu n’as pas de quoi manger,(bis)
Tiens voilà six cents francs et même davantage,
Retourne t’en chez toi, chez toi dans ton village.

Quand elle fut dessus la grand route, au milieu de ce grand chemin,(bis)
Regardant son enfant qui dormait comme un ange,
Elle s‘écria “Grand Dieu”, quel chemin j’ vas t’y prendre !

Ce chemin même à la Rochelle, c’est le chemin de mes amours, (bis)
De là je m’en irais au château de mon père,
Là ou je ne crains rien, que la voix de ma mère.

Rossignolet du bois joli

Rossignolet du bois joli, rossignolet sauvage,
apprends moi ton langage, apprends moi à parler,
Apprends moi la manière, comment il faut faire pour aimer.

Comment il faut faire pour aimer, je m’en vais te le dire,
Faut aller voir les filles, les caresser souvent,
En leurs disant “la belle, je serais ton amant”.

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