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Concernant les explications, conduites d’exercices relatifs à la pose de voix, l‘écoute, la respiration, merci de vous reporter aux rubriques des années précédentes :
Ne seront ajoutées à cette page que les indications non encore éditées.
Chanson commune aux deux cours :
En revenant des noces version Morvan
Visitez les archives sonores de Mémoires Vives:
En rappel :
“Chacun sait que la mélodie populaire est presque toujours une période brève que l‘éxécutant reprend aussi souvent qu’il le faut pour arriver au bout d’un texte. Mais à chaque reprise, l’interprétation populaire fait subir au rythme, à la ligne mélodique, voire à l’architecture, des altérations plus ou moins sensibles qu’on peut appeler variations. L‘étude de ces variations, à peine commencée, est le problème peut-être le plus ardu, mais certainement le plus important du folklore musical : nous touchons là aux sources mêmes de la création populaire.»
Constantin Brailou (Problèmes d’ethnomusicologie)
En revenant des noces, ziguedon ma dondon,
J’étais très fatigué, ziguedon ma dondaine,
J’étais très fatigué, ziguedon ma dondon.
Passant près d’une fontaine, ziguedon ma dondon,
Passant près d’une fontaine, ziguedon ma dondon,
Là, je m’y suis lavé, ziguedon ma dondaine,
Là, je m’y suis lavé, ziguedon ma dondon.
Mais l’eau était si claire, ziguedon ma dondon,
Mais l’eau était si claire, ziguedon ma dondon,
Que je m’y suis lavé, ziguedon ma dondaine,
Que je m’y suis lavé, ziguedon ma dondon.
D’avec la feuille d’un chêne, ziguedon ma dondon,
Là je m’ suis t’-essuyé, ziguedon ma dondaine,
Là je m’ suis t’-essuyé, ziguedon ma dondon.
La feuille était si dure, ziguedon ma dondon,
Qu’elle m’y a tout écorché, ziguedon ma dondaine,
Ah, j’me suis t’écorché, ziguedon ma dondon.
Chante, chante rossignol, ziguedon ma dondon,
Toi qu’a le cœur si gai, ziguedon ma dondaine,
Toi qu’a le cœur si gai, ziguedon ma dondon.
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Normandie, recueillie par François Redhon auprès de Mlle Gabriel Davoult au Mesle-sur-Sarthe (Orne) en 1979.
On peut l’entendre, interprétée par Jean-François Dutertre sur le CD : Chansons Traditionnelles de Normandie (Buda)
Brave capitaine, revenant de guerre, cherchant ses amours,
Les a tant cherchées, qu’il les a trouvées au fond d’une tour.
Dites- moi la belle, qui vous a fait mettre dedans cette tour,
C’est mon cruel père qui m’y a fait mettre à cause de vous,
Maréchal de France, votre fille demande quand elle sortira,
Brave capitaine, te mets pas en peine, car tu n’ l’ auras pas.
Je l’aurais par mer, je l’aurais par terre, ou par trahison,
Allons partons belle, partons pour la guerre, car il y fait bon (!)
Le père de rage, prends sa fille, l’embrasse, et la jette à l’eau,
Son amant si brave, se jette à la nage, l’attrape aussitôt.
À la première ville, son amant l’habille tout en satin blanc,
À la seconde ville, son amant l’habille tout d’or et d’argent.
À la troisième ville, son amant l’habille en épousement,
Elle était si belle, qu’elle passait pour reine dans le régiment.
*****
Chantée par Eudoxie Blanc, Mieusy (Quincy – Haute-Savoie)
Collecte Jean-Marc Jacquier – Évelyne Girardon
Quand on est marié, les hommes nous chagrinent,
Dedans le cabaret, faut aller les chercher !
Mari emm’nez vous en, le p’tit enfant qui pleure,
Mari emm’nez vous en, n’dépensez plus d’argent !
Parlons de boire, voilà toute ma gloire !
Parlons toujours d’aimer, ne jamais se marier !
Si j’avais épousé un homme qui soit riche,
Il me dira coquine, tu manges tout mon bien,
Il me dira coquine, en me traitant d’ivrogne,
Tu manges tout mon bien, mes enfants n’auront rien !
Parlons de boire, voilà toute ma gloire !
Parlons toujours d’aimer, ne jamais se marier !
Si j’avais épousé un homme qui fut pauvre,
Ce serait en danger des peines à porter,
Il y’ aura les enfants qui m’appelleront mère,
Mère donnez nous du pain car nous avons bien faim !
Parlons de boire, voilà toute ma gloire !
Parlons toujours d’aimer, ne jamais se marier !
Si j’avais épousé un homme qui fut beau,
Ce serait en danger des cornes à porter !
Il aura des maîtresses qui me la joueront belle !
Il me fera cocu en mangeant mes écus !
Parlons de boire, voilà toute ma gloire !
Parlons toujours d’aimer, ne jamais se marier !
Si j’avais épousé un homme qui fut laid,
J’verrais devant mes yeux, ce grand visage affreux,
Je verrais pas à pas, ce visage déplorable,
Je verrais pas à pas c’que mon coeur n’aime pas.
Parlons de boire, voilà toute ma gloire !
Parlons toujours d’aimer, ne jamais se marier !
Parlons de boire, voilà toute ma gloire !
Parlons toujours d’aimer, ne jamais se marier !
Parlons de boire : la note de l’échelle qui fait la différence entre le mode de DO SOL et le mode de SOL RÉ manque, (sous tonique à un ton ou à un demi-ton), nous restons donc libre de notre choix.
*****
Chanté par “Mélusine” (Yvon Guilcher, Jean Lou Baly, Jean-François Dutertre) dans l’Anthologie de la chanson française – La Tradition.
Branle simple du XVIéme siècle.
La partition notée au dessus, tirée du même ouvrage, donne une version très édulcorée des variations enregistrées par Yvon Guicher, mais elle nous sera utile comme “aide mémoire.”
À nous de jouer des possibilités de variations.
J’ai un oiseau qui vole, vole,
Vole, vole, vole,
J’ai un oiseau qui vole, vole,
Vole, volera.
Il volera dedans ma gorge,
Vole, vole, vole,
Il volera dedans ma gorge,
Vole, volera.
Il a volé dedans ma gorge,
Vole, vole, vole,
Il a volé dedans ma gorge,
Vole, volera.
Il volera dedans la vôtre,
Vole, vole, vole,
Il volera dedans la vôtre,
Vole, volera.
Il a volé dedans la vôtre,
Vole, vole, vole,
Il a volé dedans la vôtre,
Vole, volera.
J’ai un oiseau qui toujours vole,
Vole, vole, vole,
J’ai un oiseau qui toujours vole,
Vole, volera.
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Collectage “Mémoires vives” Morvan
Version texte complétée : Millien (Chants et Chansons du Nivernais)
Renaud voulant s’y marier, d’avec la fille d’un chevalier,
La veille de ses noces arrivée, cent lieux de loin l’a emmenée.
La bell’ fut pas milieu du bois, elle lui dit “Renaud, j’ai soif”
“Buvez la bell’ votre clair sang, jamais vous n’y boirez d’vin blanc”
La bell’ fut pas trois quarts du ch’min, elle lui dit “Renaud , j’ai faim”
“Mangez la bell’, mangez vos mains, jamais vous n’y mang’rez de pain”
La bell’ fut pas à l’arrivée, là vou qu’sont ces dames noyées,
“Et c’est vous, madame la princesse, la quatorzième vous serez”
“Allons la bell’, préparez vous, je vous l’ai dit, débillez vous,
Posez votre chemise de lin, qu’est aussi blanch’ que le satin.”
C’est pas la place d’un chevalier, de voir les dames se “débiller”
Mais c’est la place d’un chevalier, d’y avoir les deux yeux bandés.
Quand le Renaud a vu cela, pris son mouchoir, ses yeux banda,
La bell’ s’approch’ pour l’embrasser, dans la rivière ell’ l’a jeté.
Renaud croyant d’s’y rattraper, après un’ branche de laurier,
La belle tira sa claire épée, la branche de laurier l’a tranchée.
“La belle donnez moi votre main, je vous épouserai demain.”
“Pêche, Renaud, pèche z’a fond,les dames que t’as noyées y sont.”
“Hélas la belle, qui t’emmen’ra ?” “Vraiment Renaud, ce n’s’ra pas toi !
Ce s’ra mon p’tit cheval grison, qui va plus vite que l’postillon.”
“Que diront donc tous tes parents, de t’voir venir sans ton amant ?”
“Je leur dirais qu’j’ai fait de toi, ce que tu croyais faire de moi.”
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Chacun d’entre nous, dans la vie quotidienne, a sa façon de respirer : notre corps et notre mental induisent des mouvements respiratoires propres à notre personnalité.
Chacun peut se poser cette question simple : “ Comment marche ma propre respiration ? “
Assis ou couché, dans un moment de calme, il s’agit de s‘écouter respirer pour être capable de repérer les mouvements de notre corps les plus “spontanés”.
Le chant engage une respiration plus profonde, plus large que celle que nous employons dans la vie quotidienne.
Aussi, couché sur le dos, jambes repliées, pieds à plats, détendus, repérons le mouvement de notre diaphragme, le point exact de la dynamique respiratoire.
Souvent, lorsque nous sommes debout, il y a un malentendu : nous tentons d‘être dans le même état de détente, hors il ne s’agit pas d‘être “avachi”: le haut du corps doit rester dynamique et tenu.
“On entend par façon de chanter détendue le fait d’avoir un bon tonus musculaire au niveau du thorax et du dos, pour permettre au larynx de se reposer, ou plutôt de fonctionner de façon optimale comme origine du son.” Daniela Battaglia Damiani
La position du corps conditionne une bonne respiration : rester droit, dynamique, la tête relaxée, sans contracture.
Conduite respiratoire :
Inspiration et expiration en détendant et rentrant le ventre juste pour sentir “la mécanique”
Même exercice en accélérant puis en ralentissant : l’automatisme du geste est nécessaire (en fonction de la ligne musicale à chanter) ,il est donc intéressant de travailler toutes les ampleurs de ce fonctionnement, en ayant conscience de tout ce qui en fait le déroulement.
Ouverture du thorax en jouant “l’étonnement”
Si on baille, le fond de la gorge s’ouvre, le thorax aussi.
Si on tient le thorax ouvert (juste ce qu’il faut, sans se crisper), le fond de la gorge ressent une ouverture.
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La voix : Guy Cornut, Presses Universitaires de France, Collection “Que sais-je ?”
Moyens d’investigation et pédagogie de la voix chantée : Guy Cornut, Éditions Symétrie http://www.symetrie.com/fr/edition/catalogue/livres
Acte du colloque, février 2001, CNR de Lyon, association Vocalidées.
Cet ouvrage comprend un livre et un CDROM passionnant montrant une multitude de vidéos, fichiers audios et planches.
“Guy Cornut, médecin adjoint du Centre Hospitalier Régional de Lyon, a été pendant 30 ans responsable du département de phoniatrie à la Clinique d’ORL, de la Faculté de Médecine de Lyon. Ses fonctions d’enseignant se sont exercées à l’Ecole d’Orthophonie, à la Faculté de Musicologie, à l’IUFM et au Conservatoire National Supérieur de Musique de Lyon.
Il est l’auteur de très nombreuses publications scientifiques ainsi que du livre “La Voix” dans la collection “Que Sais-je” Presse Universitaires de France. Parallèlement à sa carrière médicale, il a toujours exercé une activité de chef de chœur d’abord à la Chorale Mixte Universitaire de Lyon puis à l’Ensemble Vocal de Lyon qu’il a fondé en 1962 et dont il est toujours le Directeur Musical. Il a dirigé notamment les Passions, la Messe en Si et l’Oratorio de Noël de Jean-Sébastien Bach, le Messie de Haendel, le Requiem et la Grande Messe en Ut de Mozart, King Arthur et Didon et Enée de Purcell, et l’Oratorio Paulus de Mendelssohn avec mise en espace et participation de chœurs de foule.
Il est Chevalier des Arts et Lettres depuis 1995.”
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Allons au bois, plaisante brune, allons au bois,
Allons au bois plaisante brune, allons au bois.
Nous trouverons un’ serpent verte, nous la prendrons,
Dedans un ling’ de toile fine, nous la mettrons.
Dans un mouchoir de mousseline, nous la plierons,
Dans une pint’ de bon vin rouge, nous la tremp’ rons.
Quand votr’ mari viendra des vignes, vous lui donn ‘rez,
Quand votr’ mari viendra des vignes, vous lui donn ‘rez,
Quand son mari revint des vignes, lui présenta :
“Qui ce vin là, plaisante brune, qui ce vin là ?
Ah ! c’est du vin de notr’ grand cave, percé tout frais.
Ah ! c’est du vin de notr’ grand cave, percé tout frais.
Le p’ tit enfant dans le berceau, qui lui disait :
“N’en buvez pas, mon très cher père, car vous mourrez.
“Ah buvez en, plaisante brune, Ah buvez en !
“Ah buvez en, plaisante brune, tout devant moi !”
En lui versant dedans la bouche, ça l‘étranglait,
En lui descendant dans la gorge, son coeur mourait.
“Qui me l’a fait ? Le fils d’un prince, le fils d’un roi,
Il m’a fait faire ce breuvage : c’est bien pour moi !”
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À propos du collectage “En revenant des noces” :
La richesse de la variation de l’échelle de cette interprétation nous met face à une constatation cruelle : nos tons et demi-tons ne sont pas suffisants. Nous sentons bien, à l’écoute, que quarts de tons et trois quarts de tons sont indispensables dans la couleur générale. Car si on fait abstraction de ces derniers, on sent bien que ce n’est pas tout à fait ça.
La quarte augmentée des lignes en mode de Fa est très grande, la sous tonique de ce mode est conservée.
Dedans un moulin, y’ a des jolies filles,
Elles ont des amants, jolis et charmants.
Belles, profitez du temps, qu’on vous aime si tendrement,
Y ‘a des jolies filles dedans un moulin.
Jamais je n’ m’ennuie, quand j’suis en présence,
De ma bonne amie, jamais je n’ m’ennuie !
“Tu me laisses les larmes aux yeux, je n’ peux point te dire adieu,
Oh ! Le triste partage pour deux amoureux !
“Adieu mon amant, aujourd’hui t’ m’ abandonnes,
Tu me laisses ici dans un grand ennui.
J’entends le tambour qui bat, qui frappe si vivement,
Jamais je n’ai pu dire : Adieu mon amant.
“Avant que d’aimer, faut faire l’amour aux filles,
Quand on connaît pas, on n’ s’ engage pas !
Quand le coeur est engagé, il n’a plus de liberté,
Faut apprendre à connaître, avant que d’aimer.
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Énergie-Respiration
Debout en deux cercles, bras entrelacés, chacun tient son voisin (à droite comme à gauche) corps à corps, la main passée derrière son dos pour lui tenir les côtes et sentir ainsi sa respiration.
Chacun peut prendre conscience, par le contact des mains, de la respiration de ses deux voisins. D’autre part, la sensation des mains des autres sur les côtes marquent la place exacte d’une ouverture possible à l’inspiration.
Essayer, sans contrainte personnelle, par le jeu des différents rythmes respiratoires, de laisser se dégager progressivement une pulsation commune propre au groupe.
Ensuite, avec un geste des deux mains, nous pouvons mimer, dessiner notre respiration.
Cage thoracique humaine. – De 1 à 7, vraies côtes; 8, 9 et 10, fausses côtes ; 11 et 12, côtes flottantes.
Les parties hachurées des côtes représentent leurs cartilages d’attache.
Il est très facile d’expérimenter le peu de maîtrise du thorax que nous avons à l’expiration.
En revanche, nous pouvons, dans une ouverture simple des côtes, sans excès dans celle-ci, maîtriser à l’inspiration l’ouverture du thorax.
Le garder ouvert, lors de l‘émission vocale, est possible et dynamise l’ensemble de ce que nous produisons musicalement.
Si on lève les bras au dessus de la tête, on sent très bien que le diaphragme fonctionne très naturellement.
Pose de voix : Rappel des sensations vibratoires sur le cuir chevelu, sur le haut de la tête.
Ornements derrière la mâchoire supérieure en partant de la suite des voyelles.
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Voici la version “masculine” de Parlons de Boire collectée en Ardèche par Joannès Dufaud
Né à La Farre (Ardèche) près de La Louvesc le 18 juillet 1924. Séminaire chez les Pères Assomptionnistes. Ordonné prêtre en 1950.
Faculté de Lettres à Montpellier. 37 ans d’enseignement du français, du latin et du grec.
“Je n’ai pas attendu le temps de la retraite pour me lancer dans un travail de recherche personnelle ! Je suis membre de plusieurs associations, Amis du Fonds Vivarois, Parlarem en Vivarès, Académie de l’Ardèche, une manière diverse de se former en permanence et de se rendre utile dans un monde qui a besoin de rencontre et de dialogue…”
Parlons d’aimer, c’est l’amour et la gloire,
Parlons d’aimer, jamais se marier !
Se marier : faut penser au ménage,
Avoir femme et enfants, adieu, ma Jeanneton.
Mais si je prends une femm’ qui soit laide,
Eh ! sans manquer, ce sera reproché.
Devant mes yeux, cette vilaine tête,
Toujours devant mes pas, cell’ que je n’aime pas !
Mais si je prends une femm’ qui soit belle,
Eh ! sans manquer, ce sera reproché.
Tous mes amis me la trouveront belle,
Me la caresseront et moi, me trahiront.
Mais si je prends une femm’ qui soit pauvre,
Eh ! sans manquer, ce sera reproché.
Tous ces enfants qui m’appelleront père,
Diront : “Nous avons faim, oh ! donne-nous du pain !
Mais si je prends une femm’ qui soit riche,
Eh ! sans manquer, ce sera reproché.
Au cabaret me traitera d’ivrogne :
“Ivrogne, tu n’as rien, tu manges tout mon bien !
Parlons d’aimer : mode de DO SOL ne présentant que la quarte (et encore comme note de passage) comme note la plus haute. Cette échelle ressemble plus à un mode plagal de DO (échelle resserrée au dessus du bourdon mais qui descend bien au dessous pour développer la mélodie)
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Cette chanson a été apprise à Évelyne par Jean Marc Jacquier, collecteur en Savoie et Haute Savoie.
Une interview de Jean-Marc Jacquier par le CMTRA http://www.cmtra.org/spip.php?article269
Elle a été chantée par Liliane Bertolo, Sandra Kerr et Évelyne dans le CD “Voice Union” (enregistrement “live”):
bounaseya voice union
Elle a aussi été enregistrée sur le CD “Musicalpina”
Boun’na seiya vélyeuza, tchiouka débïn, boun’na seiya,
Pôka débïn, boun’na seiya, Boun’na seiya vélyeuza.
Kélïn – Kéla défeu-é, tchiouka débïn, kélïn – kéla,
Pôka – débïn, kélÏn – kéla, Kélïn -Kéla défeu-é.
Sémi amou Martiné, tchiouka débïn Sémi amou,
Pôka débïn, Sémi amou, Sémi amou Martiné.
Boun’na seiya vélyeuza, tchiouka débïn, boun’na seiya,
Pôka débïn, boun’na seiya, Boun’na seiya vélyeuza.
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Répertoire Andrée Duffault (Berry)
Les Thiaulins de Lignières.
Voici le jour de la naissance du fils de Dieu,
En signe de réjouissance dans ce Saint Lieu
Chantons d’un air mélodieux, quelques cantiques,
Qui plaisent au monarque des cieux, par sa douce musique.
Ou plutôt faisons un voyage dévotement,
En Bethléem, ce lieu sauvage, extrêmement,
Ou Jésus notre rédempteur et notre maître,
Malgré l’hiver et sa rigueur, aujourd’hui voulu naître.
Oh que cette étable est déserte, qu’il y fait froid,
De tous côtés, elle est ouverte, jusques au toit,
Et n’est d’endroit par où le vent n’entre et ne sorte
Je n’y vois point de contre-vent, non pas même de porte.
Comment dans cette affreuse étable, dites un peu,
Pouvez-vous monarque adorable, naître sans feu,
Comment avec si peu de soin, grand loin des anges,
Vous laisse-t‘ on dessus du foin, trembler (de)dans vos langes.
Il faut bien, monarque suprême, que votre amour,
Pour tous les hommes soit extrême en ce saint jour,
De souffrir pour nous en ce lieu malgré leur haine,
Vous qui pouvez en tant que Dieu, n’en point avoir la peine.
Pour moi je vous remercie, mon doux Jésus,
Je vous aimerais toute ma vie tant bien que plus,
Que vous daigniez toucher mon cœur de tant de grâce,
Qu’il puisse toujours mon Sauveur, voler dessus vos traces.
Catherine Perrier et Andrée Duffault, 18 aôut 2007.
“Dans le chemin du château du Plaix, le visage de Dédée s’illumine à la rencontre de Catherine, elle sort un papier de sa poche, un texte de chanson, bien protégé par un «plastique”, c’est le texte de “Voici la naissance de Jésus – Christ”. Coup de théâtre : Catherine reconnaît sa propre écriture, posée là, il y a longtemps et qui témoigne d’un échange vrai entre deux chanteuses, bien au-delà de la collecte : Dédée avait la musique avec le début du texte et Catherine a trouvé le reste des couplets et tout cela explose en étonnements rieurs au milieu de ce chemin. Quelle est la plus émue des deux ? “ Évelyne Girardon
Regards croisés sur Andrée Duffault http://lafeuille.amta.fr/Default.aspx?article=74
Le parcours d’Andrée Duffault http://lafeuille.amta.fr/Default.aspx?article=73
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Chercher les sensations dans le haut du crâne lors de l‘émission vocale.
Si nous posons notre main sur le haut de la tête, pensons à inscrire notre son dans cette main : nous constatons que cette idée nous aide à chanter plus sereinement.
Lever les bras au dessus de la tête : notre fonctionnement respiratoire est très naturellement inscrit dans le bas du corps.
Définition extraite de Sciences de la Musique (Bordas):
“Art de disposer des ornements pour embellir, varier ou amplifier une mélodie vocale ou instrumentale.
À l’origine, il relève de la tradition orale. L’ interprète obéit à une nécessité intérieure, souvent inconsciente; il s’empare d’une mélodie préexistante et y improvise des changements et des additions. Cette pratique se maintint durant le moyen Age, la Renaissance et même au-delà; elle s’est perpétuée jusqu‘à nos jours dans la musique populaire et le jazz.”
Mode de Sol.
Chansons du Canada Français : Raoul et Marguerite d’ Harcourt.
Ligne de dessous, voix de femmes :
Couplet 1 : à répondre
2. Mari(1)iez vous(1) la belle(1), dans ce joli jardin,
Dans ce (1) joli(1) jardin(1) d’amour, (tenir 3 pulsations)
Mari(1)iez vous(1) la belle(1), dans ce (1) jardin d’amour.
3. Lequel(1) lui don(1)r’ez vous(1), dans ce joli jardin ?
Dans ce (1) joli(1) jardin(1) d’amour, (tenir 3 pulsations)
Lequel(1) lui don(1)r’ez vous(1), dans ce (1) jardin d’amour.
4. Mari(1)iez vous(1) Monsieur(1), dans ce joli jardin,
Dans ce (1) joli(1) jardin(1) d’amour, (tenir 3 pulsations)
Mari(1)iez vous(1) Monsieur(1), dans ce (1) jardin d’amour.
5. Amour(1) embra(1) ssez vous(1) dans ce joli jardin,
Dans ce (1) joli(1) jardin(1) d’amour, (tenir 3 pulsations)
Amour(1) embra(1)ssez vous(1), dans ce (1) jardin d’amour.
6. Amour(1) reti(1) rez vous(1) dans ce joli jardin,
Dans ce (1) joli(1) jardin(1) d’amour, (tenir 3 pulsations)
Amour(1) reti(1) rez vous(1), dans ce (1) jardin d’amour.
Ligne de dessus, voix d’hommes :
2. Mari(1)iez vous(1) la belle(1), dans ce joli jardin,
Dans ce (1) joli(1) jardin(1) d’amour, (tenir 3 pulsations)
Mari(1)iez vous(1) la belle(1), dans ce (1) jardin d’amour.
3. Lequel(1) lui don(1)r’ez vous(1), dans ce joli jardin ?
Dans ce (1) joli(1) jardin(1) d’amour, (tenir 4 pulsations)
Lequel(1) lui don(1)r’ez vous(1), dans ce jardin d’amour.
4. Mari(1)iez vous(1) Monsieur(1), dans ce joli jardin,
Dans ce (1) joli (1) jardin(1) d’amour, (tenir 3 pulsations)
Mari(1)iez vous(1) Monsieur(1), dans ce (1) jardin d’amour.
5. Amour (1) embra (1) ssez vous (1) dans ce joli jardin,
Dans ce (1) joli (1) jardin (1) d’amour, (tenir 4 pulsations)
Amour (1) embra (1) ssez vous (1), dans ce jardin d’amour.
6. Amour(1) reti(1) rez vous(1) dans ce joli jardin,
Dans ce (1) joli(1) jardin(1) d’amour, (tenir 4 pulsations)
Amour(1) reti(1) rez vous(1), dans ce jardin d’amour.
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Sur un couplet , en plusieurs groupes, arrêt sur quelques notes, que l’on conserve jusqu‘à la fin du couplet.
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Inspirer largement en ouvrant le bas du corps.
À l’inspiration, nous pouvons ressentir une sensation d’appui sur les cervicales, ce peut être un repère, juste avant l‘émission vocale qui nous permet de vérifier la prise d’air.
Une poly’monodie constituée de deux chansons collectées par Achille Millien.
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Tirée de Chansons du Canada français, Raoul et Marguerite d’ Harcourt.
Cette chanson va nous permettre de travailler les ornements.
L’Encyclopédie de la musique au Canada reflète toute l‘étendue du patrimoine musical du Canada, y compris les aspects présents et historiques de la musique populaire, folk, religieuse, classique et autres genres de musique.
“Les premiers Français qui foulèrent le sol de l’Amérique, de même qu’ils continuèrent de parler leur langue, ne se privèrent pas de chanter des chansons folkloriques et littéraires comme on le faisait en France. Depuis, ils n’ont jamais cessé de participer au répertoire francophone en le conservant et en l’enrichissant. Cela allait si bien de soi que personne ne le signalait. Les premiers échos que nous en avons nous viennent de visiteurs étrangers qui entendirent les “voyageurs canadiens”. On appelait ainsi les canotiers, les coureurs de bois et les voyageurs des “pays d’en haut” engagés pour la traite des fourrures. Ils chantaient pour rythmer la cadence des avirons et aussi pour se donner du courage. Les chants de ces voyageurs canadiens faisaient l’admiration des touristes qui venaient au Canada aux XVIIIe et XIXe siècles.
D’après les nombreux témoignages des voyageurs étrangers, Conrad Laforte a établi le “Répertoire authentique des chansons d’aviron de nos anciens canotiers (voyageurs, engagés, coureurs de bois)” (Présentation à la Société royale du Canada, 1982-83). Ces rudes travailleurs adaptaient au rythme de l’aviron des chansons de danse médiévales qui racontaient surtout des mésaventures féminines. Ces mêmes voyageurs, engagés à la traite des fourrures, et plus tard les forestiers (bûcherons, draveurs) ont chanté les misères de leurs métiers. Un recueil de ces chants a été publié en 1982 par Madeleine Béland et Lorraine Carrier-Aubin (Chansons de voyageurs, coureurs de bois et forestiers).”
En savoir plus sur les chansons traditionnelles du Québec http://www.thecanadianencyclopedia.com/index.cfm?PgNm=TCE&Params=Q1ARTQ0001243
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“Mary-Rose-Anna Travers, surnommée La Bolduc, naît le 24 juin 1894 à Newport, en Gaspésie. Elle y passe son enfance auprès d’un père violoneux. Malgré son manque de formation musicale, elle joue plusieurs instruments de musique (violon, accordéon, harmonica, bombarde) et se fait engager comme accompagnatrice pour les Soirées du bon vieux temps de Conrad Gauthier au Monument National. En 1927, elle y fait ses débuts professionnels et passe vite la rampe avec un seul refrain, qu’elle fait répéter à la foule, “Il y a longtemps que je couche par terre”. Dans le cadre de cette enceinte du “Vieux monument tout gris”, que chantera le jeune Charlebois, elle écrit ses premières chansons, “La cuisinière” et “La servante”, enregistrées sur disque 78 tours. Ce microsillon se vend à 12 000 exemplaires, ce qui, à l‘époque, constitue un succès inégalé, et assure déjà à La Bolduc une grande popularité. Elle fonde alors sa propre compagnie et propose à Jean Grimaldi, au début des années 1930, de diriger ses nombreuses tournées à travers le Québec et l’Acadie. «Les disques ont précédé les tournées qui n’ont existé que parce que l’industrie du disque avait été totalement anéantie par la crise économique des années 1930. Si elle enregistre une quarantaine de 78 tours entre 1929 et 1932, elle n’enregistre rien en 1933 et 1934 et seulement sept 78 tours entre 1935 et 1939 (1 en 35, 4 en 36 et 2 en 39). En juin 1937 elle est blessée sérieusement dans un accident de voiture et meurt le 21 février 1941, des suites d’un cancer.”
Ses créations s’inspirent de la vie courante et d’airs proches du folklore, ainsi que des traditions musicales telles la turlutte, la gigue et le reel. Plusieurs de ses 300 chansons auraient été écrites sur des timbres, et nombre d’entre elles, pour des circonstances précises. De la centaine de ses textes conservés, les trois quarts demeurent accessibles grâce à ses nombreux enregistrements et repiquages. Elle est reconnue comme la première chansonnière ayant pu vivre de son art. André Gagnon se rappellera d’elle dans Les turluteries (variations au piano inspirées de Bach et de 11 chansons de La Bolduc) et Jean-Paul Riopelle s’en inspire dans quelques tableaux. Charles Trenet l‘évoque aussi avec sa chanson “Dans les rues de Québec” (1950), composée à partir de “Chez Gérard”. Les chansons “Ça va venir découragez-vous pas” et “La chanson du bavard”, enregistrées en 1930 et 1931, témoignent, d’une part, de l’humour de la chansonnière devant la crise économique et, d’autre part, des remous qu’elle provoque dans des milieux plus sophistiqués à propos de son niveau de langue.”
Tiré de La Chanson québécoise de la Bolduc à aujourd’hui, Roger Chamberland et André Gaulin, Nuit Blanche éditeur, 1994
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Catherine Perrier le 17 février 2008, nos deux cours sont réunis.
Liste des documents entendus et travaillés :
Merci de copier cette liste à insérer au CD qui vous sera remis.
h3. Références Collectages Wright-Perrier et autres Collecteurs.
1-Le Plaisir d‘être à table (04:36) – (Alice Brochet,Vendée, WP 1983)
2-Là sur les quais du Havre (01:43) – (Pierre Burgaud,Vendée, WP 1977)
3-L’embarras du ménage (a et b)(05:59) – (Louise Reichert, Auvergne, WP 1971 et Radio-France 1976)
4-Les mineurs du chemin de fer(03:16) – (Constine Guittonneau, Vendée, WP 1977
5-Marion se promène (03:01) – (Pierre Soulier, Velay, ATP 1946)
6-En revenant des noces (00:52) – (Mélie Dumet, Berry, R. Péarron 1964)
7-La Fille en plaine (01:53) – (Mélie Dumet, Berry, R. Péarron 1964)
8-Le galant qui voit mourir sa mie (01:03) – (René Hallée, Québec,WP 1970)
9-Chant de mai (X, Velay, M. Ernst 1973)(01:51)
10-Chant de mai-idem (01:29)
11-Chant de mai-idem (01:24)
12-Joseph Constant (04:14)
13-En revenant des noces (01:51)
14-Meunière aimable (03:13)
15-En passant par mon moulin (05:11)
*****
16-Dans mon village, 3 filles à marier (02:13)
17-Derrière chez nous (01:38)
18-Adieu charmante Rosalie (03:19)
19-Jeune capitaine (03:40)
20-L’amour dans le Vivarais (01:15)
21-La Batelière (04:11)
22-Un soir je me promène (01:44)
Le plaisir d‘être à table, c’est d’y rester longtemps, c’est d’y rester longtemps,
Et oh oh oh, oh oh oh oh oh,
C’est d’y rester longtemps, c’est d’y rester longtemps.
Qu’ l’on m’apporte sur la table, du vin rouge et du blanc,du vin rouge et du blanc,
Et oh oh oh, oh oh oh oh oh,
Du vin rouge et du blanc,du vin rouge et du blanc.
Que j’en bois à mon aise, en m’y dévertissant, en m’y dévertissant,
Et oh oh oh, oh oh oh oh oh,
En m’y dévertissant, en m’y dévertissant.
J’ai trois coquins de frères, qui m’y font enrager, qui m’y font enrager,
Et oh oh oh, oh oh oh oh oh,
Qui m’y font enrager, qui m’y font enrager.
Ils vont dire à ma mère, que j’aime mon berger, que j’aime mon berger,
Et oh oh oh, oh oh oh oh oh,
Que j’aime mon berger, que j’aime mon berger.
S’il m’aime mon berger, ne dois z-y pas l’aimer, ne dois z-y pas l’aimer,
Et oh oh oh, oh oh oh oh oh,
Ne dois z-y pas l’aimer, ne dois z-y pas l’aimer.
Garçons de mon village, auriez vous le courage,
De m’y laisser mourir(e), de m’y laisser souffrir,
Et oh oh oh, oh oh oh oh oh,
De m’y laisser mourir(e), de m’y laisser souffrir,
Et oh oh oh, oh oh oh oh oh,
De m’y laisser mourir(e), de m’y laisser souffrir.
*****
Là sur les quais du Havre la belle s’est endormie, (bis)
À son joli réveil-le la belle s’est mise à dire,
Qu’elle voudrait bien avoir un mât dans son navire.
Et moi garçon bon drille qui entends ce discours-là, (bis)
J’ lui ai offert mon mât, mes voiles et mes cordages,
Afin que son vaisseau il fasse un bon voyage.
Quand nous furons* rendus dans la mer bien avant (bis)* fûmes
Il s‘élève un orage qui nous a chasse-poussés,
Qui nous a chasse-poussés bien cinq cents lieues au large.
La belle est courageuse et hardive au combat, (bis)
N’y crains pas tant l’orage, si ton vaisseau est droit,
Si ton vaisseau est droit, cher amant prends courage.
Des écumes de la mer j‘étais toute mouillée, (bis)
J‘étais toute mouillée depuis la tête au pieds,
Embrasse-moi mon coeur, ma barque est défoncée.
Passant par un endroit qui était profond étroit, (bis)
La mer est trop profonde, je n’ai pu trouver fond,
Je n’ai pu trouver fond, j’ai retiré ma sonde.
Bonjour mon capitaine venez m’y voir ce soir, (bis)
Ce soir à la chandelle, là nous accomplirons,
Là nous accomplirons nos dernières amourettes.
*****
C‘était une jeune fille qui allait s’y promener
Tout le long de la rivière
Dans son chemin elle a rascontré**rencontré
Trois jeunes garçons mineur(e)s
Où allez-vous la belle allez vous promener
Tout le long de la rivière
La belle voulez-vous monter
Dans le chemin de fer-e
Son père aussi sa mère qui l’ont cherchée partout
Le* l’ont cherchée le* l’ont trouvée*ils
Tout le long de la rivière
Avec ses trois garçons mineurs
Mineurs du chemin d’fer-e
Veux-tu venir ma fille, ma fille à la maison
Non papa non non maman
Je suis fille abandonnée
Avec mes trois garçons mineurs
Je suis la bien-aimée
Si vous saviez ma mère comme je suis bien ici
L’un tire du vin, l’autr’ coupe du pain
Et l’autre m’y verse à boire
Tous les trois le verre à la main
La belle voulez-vous boire
Et avec mes trois garçons mineurs
Mineurs du chemin d’ fer-e
Si vous saviez ma mère le dimanche au matin
Un coupe le bois l’autr’ fait le feu
Et l’autre chauff’ ma chemise
Tous les trois tressent mes cheveux
À la mode gentille
Et avec mes trois garçons mineurs
Mineurs du chemin d’ fer-e
Si vous vouliez ma mère en passant à Lyon
En feriez-vous pas de mes compliments
À tous mes amis, à tous mes parents
Et aux gars de mon village
Ceux qui ont point eu l’honneur
D’avoir mon coeur en gage
Et avec mes trois garçons mineurs
Mineurs du chemin d’ fer-e
Catherine a cité plusieurs versions de cette même chanson que vous trouverez ci jointes :
Marion se promène
Didou, Dalidalida – a – dalida didou
Tout le long de la mer, tout le long de la mer.
N’en voit venir une barque de trente matelots.
Didou, Dalidalida – a – dalida didou
Tout le long de la mer, tout le long de la mer.
Le plus jeune des trente disait une chanson.
Didou, Dalidalida – a – dalida didou
Tout le long de la mer, tout le long de la mer.
La chanson que vous dîtes je voudrais la savoir.
Didou, Dalidalida – a – dalida didou
Tout le long de la mer, tout le long de la mer.
Entrez dans notre barque, nous vous l’apprendrons bien.
Didou, Dalidalida – a – dalida didou
Tout le long de la mer, tout le long de la mer.
Elle entra dans la barque et s’est mise à pleurer.
Didou, Dalidalida – a – dalida didou
Tout le long de la mer, tout le long de la mer.
Quoi pleurez-vous la belle, qu’avez-vous à pleurer ?.
Didou, Dalidalida – a – dalida didou
Tout le long de la mer, tout le long de la mer.
Je pleure mon coeur en gage qu‘à présent vous l’avez.
Didou, Dalidalida – a – dalida didou
Tout le long de la mer, tout le long de la mer.
Pleurez pas tant la belle, que nous vous le rendrons.
Didou, Dalidalida – a – dalida didou
Tout le long de la mer, tout le long de la mer.
Et n’en peut pas se rendre comme de l’argent prêté.
Didou, Dalidalida – a – dalida didou
Tout le long de la mer, tout le long de la mer.
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Nous avions écouté ce grand chanteur de tradition d’Acadie : Ben Benoit
Il a enregistré de magnifiques complaintes et fait mentir tous ceux qui continuent d’affirmer qu’il y a peu d’ornements dans le répertoire de la tradition orale en français.
Voici la seule photo connue :
Un texte de Catherine Perrier (fin de page) http://www.cmtra.org/spip.php?article2001
Compte rendu de notre stage avec Catherine Perrier par Péroline Barbet http://www.cmtra.org/spip.php?article3639
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Si j’avais un bon ami, qui m’aimerait qu‘à demi, (bis)
Je lui ferais passer l’eau, passer l’eau, passer l’eau,
Je lui ferais passer l’eau, la rivière sans l’bateau.
Si j’avais oh ! un amant, qui m’aimerait tendrement, (bis)
Je lui donn’rais tout c’que j’ai, tout c’que j’ai, tout c’que j’ai,
Je lui donn’rais tout c’que j’ai, la rivière de mon coeur.
Si j’avais des p’tits enfants, qui m’appell’raient leur maman, (bis)
Je lui donn’rais tout c’que j’ai, tout c’que j’ai, tout c’que j’ai,
Je lui donn’rais tout c’que j’ai, la rivière et le moulin.
Les plaisirs de l’amour, ils sont bons mais ils sont courts, (bis)
On fait l’amour quand on peut, quand on peut, quand on peut,
On fait l’amour quand on peut, mais non pas quand on veut.
1. Mode de LA-MI avec sensible commençant sur le bourdon.
2. La 2ième ligne se déroule en parcourant la quinte.
3. La 3ième ligne atteint la sixte mineure et se termine sur la teneur inversée (en dessous du bourdon).
4. La 4 ième ligne fait le même chemin en concluant sur le bourdon (avec la sensible)
Nous pouvons envisager la sixte comme une possibilité de note mobile et la chanter une fois mineure, une fois majeure, ce qui place la mélodie dans un mode de RÉ-LA.
*****
Je pars pour un long voyage, dessus la mer.
Avec mon bel équipage, qui s’ra mon réconfort.
Il faut hisser les voiles, Grand dieu quel triste sort.
Priez pour moi la belle, que je r’vienne au port.
Quand tu seras dans ces îles, amant bien éloigné,
Tu trouveras des filles, qui sauront te charmer,
Et moi, la malheureuse, serait la délaissée,
Oh que l’amour est trompeuse, lorsqu’on est éloigné !
Ma charmante Mélie, tu sais c’que j’ t’ai promis,
Avant que de partir(e), je m’en vas te le dire :
Sois-moi fidèle et sage, conserv’ moi ton honneur,
Au retour du voyage, bell’, tu auras mon coeur.
1. Mode de LA MI avec la sixte mineure qui devient majeure (1ère mesure du 4ième système). La sixte mineure est très présente sur des notes d’appui de la mélodie.
2. La mélodie commence sur la teneur (à la quinte) et exprime tout de suite la sixte mineure, et se termine sur le bourdon en passant par la sous tonique.
3. La ligne qui voit la sixte devenir majeure est ascendante ce qui correspond souvent à ce changement modal.
4. La dernière ligne conclut en passant par la sixte mineure pour revenir au bourdon.
1. Mode de LA MI avec sensible et sous tonique (comme une note mobile), commence sur la teneur inversée.
2. La teneur (à la quinte) n’apparaît qu’une seule fois.
3. La mélodie se déploit sous le bourdon, jusqu’à la teneur inversée.
La superposition des deux thèmes est possible tant par la construction modale que par les narrations.
*****
Joseph Constant Collecte “Mémoires Vives” Morvan (deux versions-A.Bony, G. Bernard)
Complété par “Le petit écolier“collectée en Berry par Roger Péarron à Lignières
J’vais vous conter l’histoire, de Joseph Constant,
Qu’est parti pour la guerre, il y’ a ce soir sept ans,
Trois jours après ses noces, vint un commandement,
D’aller prendre les armes, rejoindre son régiment.
Pourquoi m’as-tu pas dit, que tu t’es engagé,
Sans ça not’ mariage, il aurait reporté,
Ton père aussi le mienne, ils t’auraient racheté,
Comment veux-tu qu’ je vive et me reconsoler ?
Joseph partit en guerre, en guerre pour sept ans,
Fut sept ans sans écrire, ni à femme, ni à parents,
À la septième année, Joseph est retourné,
Au logis d’son beau-père, il demande à coucher.
Mon pauvre militaire, je n’ peux point vous loger
Car je marie ma fille, je suis embarrassée,
Logez, m’y donc ma dame, logez m’ y donc céans,
Le pied de votre table, me sera suffisant.
T’en souviens-tu la belle de Joseph ton mari,
Qu’est parti pour la guerre, y’a sept ans aujourd’hui,
Tu m’connais plus la belle, j’ai pas r’ passé souvent,
Tu connais donc plus Joseph, Joseph aussi Constant.
Hélas je ne peux croire que vous êtes mon mari,
Faites-moi souvenir quel jour la noce se fit,
Nous sommes unis la belle, par un beau lundi d’mai,
Ton père aussi ma mère, par la main nous tenaient.
Hélas je ne peux croire que vous êtes mon mari,
Faites-moi souvenir quelle robe j’avais mis,
Tu avais mis la belle, ta robe en satin blanc,
Ton nom aussi le mienne était brodé dedans.
Hélas je ne peux croire que vous êtes mon mari,
Faites- moi souvenir de notre première nuit,
Cette nuit-là, la belle, ton anneau d’or cassa,
Tu en as la moitié, l’autre, tiens la voilà !
Qu’on apporte une assiette, et des cartes à jouer,
Pour voir celui des deux, qu’aura la belle à son coucher,
Tous les gens de la noce, s’y sont opposés,
Mon brave militaire, la belle est mariée.
M’y voilà donc ce soir, la femme de deux maris,
Permettez- moi mes hommes, que j’m’en aille au couvent,
Restez, restez Madame, restez ci avec Constant,
Si quelqu’un s’en impose, on f’ra des parlements !
Oh le juge est venu, oh il a bien jugé,
Oh que la femme était au premier marié.
Mais la première audience, le procès fut jugé,
La femme des deux hommes, a reprit le premier.
Oh le juge est venu, oh il a bien jugé,
Oh que la femme était au premier marié.
Rendez, rendez les gages au pauvre infortuné,
Oh qu’il en cherche une autre, il est en liberté !
1. Mode de LA-MI commençant sur la teneur inversée, appui marqué sur la sous tonique.
2. La 1ère ligne bissée ne dépasse pas la tierce mineure.
3. La 2ième ligne exprime la sixte mineure, avec sa dernière note à une seconde majeure du bourdon.
4. La 3ième ligne se déroule jusqu’à la septième note du mode.
5. La fin conclut le discours en retrouvant le bourdon.
h3. Monodie possible en superposition (Millien – Morvan).
*****
Version 1
C’était la fille d’un prince, Hé dou lon la la ri ra, Et rig dig dou dou lon la ri ra,
C’était la fille d’un prince,
Trop matin s’est lévée (bis)
Version 2
Aperçoit une barque, Di di di la ri di, la ri di ri di-ire, di di di la ri di,
Aperçoit une barque,
Trent’ matelots dedans (bis)
Version 1
Le plus jeune des trente, Hé dou lon la larira, Et rig dig dou dou lon la ri ra,
Le plus jeune des trente,
Disait une chanson (bis)
Version 2
La chanson que vous dites, Di di di la ri di, la ri di ri di-ire, di di di la ri di,
La chanson que vous dites,
Je voudrais la savoir (bis)
1. Version 1 : mode de LA MI ou RÉ LA : il manque la note de l’échelle qui ferait la différence à savoir la sixte. La mélodie commence sur le bourdon.
2. Version 2 : Mode de RÉ LA clairement exprimé, la mélodie commence sur le bourdon.
Il est possible de superposer les deux thèmes et notamment les deux premiers comme suit.
1. Commencer les deux thèmes en même temps.
2. La version 1 ne change pas.
3. La version 2 :
C’était la fille d’un prince, Dididi laridi, la ridiridi-ire,
Di didilaridi
C’était la fille d’un prince 1 –2 (laisser passer deux pulsations)
Qui s’allait promener, qui s’allait promener.
*****
Inspiration et expiration en détendant et rentrant le ventre juste pour sentir “la mécanique”
Même exercice en accélérant puis en ralentissant : l’automatisme du geste est nécessaire (en fonction de la ligne musicale à chanter) , il est donc intéressant de travailler tous les automatismes de ce fonctionnement, en ayant conscience de tout ce qui en fait le déroulement.
*****
Achille Millien (Nivernais-Morvan)
Complainte constituée de deux textes – versions (Montsauche-Donzy)
Dans l’château d’chez mon père, y ‘a t’un colombier,
Y ‘ a des tourterelles et des pigeons ramiers.
T’endors-tu là, lan la déra, t’endors-tu là, mon berger ?
Un’ qui mange du seigle, l’autre du blé trié,
L’autre qui demande à boire, dans un bassin doré,
T’endors-tu là, lan la déra, t’endors-tu là, mon berger ?
Les un’ demandent à boire, et les autr’ à manger,
Et le rossignol chante, tout au plus haut perché,
T’endors-tu là, lan la déra, t’endors-tu là, mon berger ?
La bell’ s’en va seulette, s’en va se promener.
Puisant l’eau dans la mer(e), son anneau y ‘est tombé.
T’endors-tu là, lan la déra, t’endors-tu là, mon berger ?
Chante rossignol chante, et moi je vais pleurer.
Qu’avez -vous donc la belle, la belle, à tant pleurer ?
T’endors-tu là, lan la déra, t’endors-tu là, mon berger ?
Mon anneau dans la mer(e), je n’peux point le r’ tirer.
Que donn’ rez-vous la belle, je vous l’ r’ tirerais ?
T’endors-tu là, lan la déra, t’endors-tu là, mon berger ?
J’ai cent écus en bourse, je vous les donnerais.
J’n’ en d’ mande pas tant la belle, je n’ veux qu’un doux baiser.
T’endors-tu là, lan la déra, t’endors-tu là, mon berger ?
Son amant qu’ est si sage, dans l’eau il s’est jeté.
Le premier coup qu’il plonge, l’ amant n’a rien trouvé.
T’endors-tu là, lan la déra, t’endors-tu là, mon berger ?
Au deuxième coup de plonge, l’anneau a ferliné.
Au troisième coup de plonge, l’amant il s’est noyé.
T’endors-tu là, lan la déra, t’endors-tu là, mon berger ?
Ambitus : sixte mineure
Cette mélodie charmante s’inscrit dans l’espace de la sixte du mode de LA-MI.
Cette sixte mineure est la note la plus haute et s’exprime dès le début de la mélodie.
La deuxième ligne se finit sur la teneur : la quinte
Le bourdon clôt la fin du couplet.
*****
Sur une idée de Cécile Bach.
Texte à superposer en commençant à partir du 3ième couplet :
Joseph partit en guerre,
Joseph partit en guerre pour sept ans,
Fut sept ans sans écrire, ni à femme, ni à parents,
Fut sept ans sans écrire, ni à femme, ni parents,
Mon pauvre militaire,
Mon pauvre je n’ peux point vous loger,
Car je marie ma fille, je suis embarrassée,
Car je marie ma fille, je suis embarrassée,
T’en souviens-tu la belle,
T’en souviens-tu de ton mari,
Qu’est parti pour la guerre, y’a sept ans aujourd’hui,
Qu’est parti pour la guerre, y’a sept ans aujourd’hui,
Hélas je ne peux croire,
Je ne peux croire, que c’est mon mari,
Nous sommes unis la belle, par un beau lundi de mai,
Ton père aussi ma mère, par la main nous tenaient.
Hélas je ne peux croire,
Je ne peux croire, que c’est mon mari,
Tu avais mis la belle, ta robe en satin blanc,
Ton nom aussi le mienne était brodé dedans,
Hélas je ne peux croire,
Je ne peux croire, qu’ vous êtes mon mari,
Cette nuit-là, la belle, ton anneau d’or cassa,
Tu en as la moitié, l’autre, tiens la voilà !
Qu’on apporte une assiette,
Une assiette et des cartes à jouer,
Tous les gens de la noce, ils s’y sont opposés,
Mon brave militaire, la belle est mariée.
M’y voilà donc ce soir,
M’y voilà la femme de deux maris,
Restez, restez Madame, restez ci avec Constant,
Si quelqu’un s’en impose, on f’ra des parlements !
Oh le juge est venu,
Oh le juge il a bien jugé,
Oh que la femme était au premier marié.
La femme des deux hommes, a reprit le premier.
Oh le juge est venu,
Oh le juge il a bien jugé,
Rendez, rendez les gages au pauvre infortuné,
Oh qu’il en cherche une autre, il est en liberté !
*****
Version 4
Entrez dedans la barque, nous vous l’apprend(e)rons (bis)
Nous vous l’apprend(e)rons, sur les bords de l’île,
Dessur’ le bord de l’eau charmant matelot.
Version 3
Ne fut point dans la barque, vive l’amour, (bis)
Elle se prit à pleurer, vive la liberté (bis)
Version 4
Qu’avez vous donc la belle, qu’avez vous à pleurer, (bis)
Qu’avez vous à pleurer, sur les bords de l’île,
Dessur’ le bord de l’eau charmant matelot.
Version 1
Je pleure mon cœur volage,
Hé dou lon la la ri ra, Et rig dig dou dou lon la ri ra,
Je pleure mon cœur volage,
Que vous m’avez gagné (bis)
Version 3
Ne pleurez point la belle, vive l’amour, (bis)
Je vous le rend(e)rais, vive la liberté (bis)
Version 2
C’n’est pas une chose à rendre,
Di di di la ri di, la ri di ri di-ire, di di di la ri di,
C’n’est pas une chose à rendre,
Comme de l’argent prêté (bis)
3. Version 3 : mode de LA MI ou RÉ LA : il manque la note de l’échelle qui ferait la différence à savoir la sixte. La mélodie commence sur la teneur inversée (quarte en dessous du bourdon)
4. Version 4 : mode de LA MI ou RÉ LA : il manque la note de l’échelle qui ferait la différence à savoir la sixte. Variation de la sous tonique : c’est une sensible sur la première phrase bissée, elle redevient la sous tonique à un ton sur le reste de la mélodie. La note de départ est sur la tierce mineure.
*****
Détente de la mâchoire
Lâcher la mâchoire, à l’inspiration par exemple, chercher à ce qu’elle ne pointe pas en avant mais descende en restant le plus près possible du cou.
Dans son livre “Trouver sa voix” (Editions Seuil), Louis Jacques Rondeleux propose des croquis très explicites :
Laisser pendre la mâchoire, la bouche ouverte, la langue molle et détendue.
Quelques sons bouches fermées, en gardant cette détente.
Sentir les résonances dans la boîte crânienne
Sons guidés par la main qui dessine un chemin sur le crâne, du trou occipital jusqu’au front en passant par toute la courbure de la tête.
*****
Qui veut entendre le courage, d’un pauvre soldat déserteur ?
Étant à la fleur de son âge, s’en va mourir d’un très grand coeur.
Il s’en fut à la citadelle, pour inviter ces compagnons :
“Tirez, tirez une bouteille, tous ensemble nous la boirons.
À ta santé mon caporal (e), mon lieutenant pareillement,
Et tout aussi mon porte-enseigne qui m’conduisait au régiment !
Oh ! c’est donc toi cher camarade: je n’ boirai donc plus avec toi,
Puisqu’il faut enfin que je meure, Adieu pour la dernière fois !
Que l’on m’apporte un’ chemis’ blanche, vous, du restant, servez-vous-en :
Puisque c’est mon dernier dimanche, je veux paraître proprement.
Que l’ on m’apporte une écritoire, de l’encre aussi du papier blanc,
Que j‘écrive à ma tendre mère, que je suis mort au régiment.
Que va donc dir’ ma bonne mère, mon petit frère aussi ma soeur ?
Quand ils sauront l’heure de ma mort, ils pleureront mon triste sort.
*****
En revenant de Montembert,
En traversant tous ces jolis bois verts,
J’ai rencontré une jolie bergère,
Qui coupait du bois dedans mes forêts,
J’ai rencontré une jolie bergère,
Qui coupait du bois dedans mes forêts.
Oh la ! Mademoiselle, vous n’ s’ y gênez pas,
D’y couper du bois qui n’ vous appartient pas !
Vous m’y paierez toutes ces broussailles la belle,
Vous avez déchiré votre fin tablier,
Vous m’y paierez toutes ces broussailles la belle,
Vous avez déchiré votre fin tablier.
Oh mon bon monsieur, comment vous payer ?
Moi je n’ai ni or, ni aucun denier,
Votre pucelage ma jolie bergère,
Pourra vous acquitter de tous ces bois coupés,
Votre pucelage ma jolie bergère,
Pourra vous acquitter de tous ces bois coupés.
Moi je la prends et je la renverse,
Dessu®s la belle herbe le long du chemin,
La poudr ’ de mon fusil s’est trouvée trop humide,
Et jamais le coup n’a voulu partir,
La poudr ’ de mon fusil s’est trouvée trop humide,
Et jamais le coup n’a voulu partir.
Oh mon bon monsieur, moi je n’en reviens pas !
Que cela vous arrive, vous, un bon bourgeois,
Un bon chasseur doit connaître ces armes,
Chaque fois qu’il tire son fusil l’ doit partir !
Un bon chasseur doit connaître ces armes,
Chaque fois qu’il tire son fusil l’ doit partir !
*****
À la recherche de nos sensations d’appui respiratoire, tentons de nous concentrer sur l’ouverture de la taille à l’inspiration.
Graphisme © : Nicolas Castellan 2005-2008