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Premiers éléments pour la pose de voix : faire la différence entre pose de voix et résonance de la voix.
Jouer avec les sons bouche fermée : imaginer que l’appui vocal commence à partir des molaires du fond de la mâchoire supérieure. On peut s’aider en montant les pommettes dans un léger sourire.
Conduire le son en avant, pour que la sensation vibratoire remplisse le palais, la mâchoire supérieure, les dents du haut. Aucune sensation d’appui sur la gorge ne doit être ressenti.
Penser au “regard”, l’habiter : la voix suit le regard.
Premières bases pour une écoute commune : prendre conscience du rôle des harmoniques dans le rapport des voix au sein de la polyphonie.
Émission des voyelles : I É EU O
Repérage des premiers sons harmoniques
“Les sons harmoniques sont présents dans la voix naturelle. Dès que l’on parle ou que l’on chante, nous les produisons, mais en général nous n’en sommes pas conscients, car le débit vocal est trop rapide pour que nous ayons le temps d’entendre précisément tout le contenu des sons que nous émettons.
La première phase du travail consiste donc à affiner l’écoute, de manière à pouvoir peu à peu découvrir toute la richesse du contenu d’un son, et donc, à entendre plus précisément ces harmoniques.
Il s’agit de passer d’une écoute globale (un son = une seule information, une note = une hauteur précise et unique) à une écoute à la fois plus large, plus ouverte et plus fine qui permette d’entendre chaque son comme un ensemble de sons ou d’informations.” Dainouri Choque
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Achille Millien : chants et chansons du nivernais
Mode de Do-Sol
Si cette mélodie avait été notée en prenant la hauteur réelle à Do, nous n’aurions eu aucun dièse (sous tonique).
Dessus la mer, il y a un pré, O vent qui le vente, (bis)
C’est trois faucheurs qui s’en vont fauchant, O le grand vent, O le joli vent,
O vent qui le vente la nuit, O vent qui le vente.
Avec chacun un beau dard d’argent, O vent qui le vente, (bis)
C’est trois faneuses qui s’en vont fanant, O le grand vent, O le joli vent,
O vent qui le vente la nuit, O vent qui le vente.
La plus petite, la plus jolie, O vent qui le vente, (bis)
Était enceinte d’huit mois et d’mi, O le grand vent, O le joli vent,
O vent qui le vente la nuit, O vent qui le vente.
Ma sœur que faire de cet enfant, O vent qui le vente, (bis)
Ma sœur prends le dans ton jupon, O le grand vent, O le joli vent,
O vent qui le vente la nuit, O vent qui le vente.
À la maison nous le port’rons, O vent qui le vente, (bis)
La malheureuse en passant l’eau, O le grand vent, O le joli vent,
O vent qui le vente la nuit, O vent qui le vente.
Elle l’a plongé dans l ‘eau coulant’, O vent qui le vente, (bis)
Le p‘ tit enfant au fond de l’eau, O le grand vent, O le joli vent,
O vent qui le vente la nuit, O vent qui le vente.
Vite il remonte vers le bord, O vent qui le vente, (bis)
Se mit à rire en remontant, O le grand vent, O le joli vent,
O vent qui le vente la nuit, O vent qui le vente.
Hé ! mon enfant reviens à moi, O vent qui le vente, (bis)
Enfant noyé ne revient pas, O le grand vent, O le joli vent,
O vent qui le vente la nuit, O vent qui le vente.
Allez ma mère vous serez punie, O vent qui le vente, (bis)
Mon p’tit enfant qui te la dit ? O le grand vent, O le joli vent,
O vent qui le vente la nuit, O vent qui le vente.
Ce sont trois anges du Paradis, O vent qui le vente, (bis)
À bord, à bord mon cher enfant, O le grand vent, O le joli vent,
O vent qui le vente la nuit, O vent qui le vente.
Coquine mère, il n’est plus temps, O vent qui le vente, (bis)
Coquine mère, il n’est plus temps, O le grand vent, O le joli vent,
O vent qui le vente la nuit, O vent qui le vente.
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Joseph Canteloube – Haut Limousin
Mode de La-Mi
Nous avons décidé de faire entendre une fois la sous tonique à un ton (Sol pour le mode de La) à la sixième mesure, et une fois la sous tonique à un demi-ton (Sol# : sensible) à la neuvième mesure. Ces deux possibilités nous indiquent très précisément, à l’oreille, combien le changement de “climat” est perceptible.
Sur la colline tout en haut, la belle garde son troupeau,
Elle s’est endormie.
La belle ne vous endormez pas, car la terre est humide.
Allez-vous en à la maison, vous y verrez les amoureux,
Soyez sage et prudente.
Et ne dites pas toujours oui, tout comme une innocente.
Quand vous voudrez vous marier, ne vous sentez pas trop pressée,
Non, non, ne vous pressez guère.
Le bonheur que vous trouverez, ne durera pas guère !
Vous n’quitt’rez plus votre maison, rest’rez au coin de votre feu,
Ou bien chez votre mère.
Et chaque fois que vous irez, on dira :reviens vite !
Au bout de sept huit ou neuf ans, garçon ou fille vous aurez,
Un enfant ça criaille.
Toute la nuit le bercerez, vous ne dormirez guère !
Au bout d’un an ou de deux ans, l’enfant sera devenu grand,
Il appellera sa mère.
Il vous demandera du pain, peut être n’en aurez guère !
Au bout de quatre ou de cinq ans, pauvre fill’ vous pleurerez tant,
Vous serez toute fanée.
Alors vous donn’riez tant et tant, pour n’être pas mariée !
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La posture :
Debout, bien sentir les talons, détendre les épaules.
Au besoin, fléchir un peu les genoux. Si la cambrure est accentuée, basculer un peu le bassin vers l’avant.
Notre dos doit être droit, sans aucune tension, le cou libre et dégagé.
La tête elle aussi droite : comme si nous devions porter un objet en équilibre sur la tête.
Inspiration et expiration en détendant et rentrant le ventre juste pour sentir “la mécanique”
SSSS en restant vigilant sur la pose de la voix dans la mâchoire supérieure.
Même exercice en accélérant puis en ralentissant : l’automatisme du geste est nécessaire (en fonction de la ligne musicale à chanter) ,il est donc intéressant de travailler toutes les ampleurs de ce fonctionnement, en ayant conscience de tout ce qui en fait le déroulement.
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Achille Millien : chants et chansons du nivernais
Mode de La Mi (sensible sol#) avec un phrasé tout à fait étonnant.
Cette chanson est notée dans le mode.
Le bourdon s’entend sur la note finale (La)
La mélodie commence une tierce majeure en dessous de ce bourdon et décrit une quinte qui n’est pas commune : Fa-Do (le Do étant la tierce mineure)
Suit une tierce majeure.
Rapport de Triton entre la première note de la mélodie (Fa) et la fin de la première phrase (Si). Comme celle-ci est bissée, on entend bien l’écart.
J’ai fait une maîtresse y’a pas longtemps, (bis)
J’irai la voir dimanche sans plus tarder,
J’en ferai la demande par amitié.
Si tu viens m’voir dimanche sans plus tarder (bis)
Je m’y mett(e)rai carpe dans un étang,
T’auras donc l’temps d’attendre, mon cher amant.
Oh si tu t’y mets carpe dans un étang, (bis)
Je m’y mettrai pêcheur(e) de mon métier,
Je pêcherai la carpe, ma bien aimée.
Oh si tu t’mets pêcheur(e)de ton métier, (bis)
Je m’y mett(e)rai rose sur un rosier,
T’auras donc l’temps d’attendre, mon bien aimé.
Oh si tu t’mets rose sur un rosier, (bis)
J’m’y mettrai jardinier de mon métier,
J’arroserai la rose, ma bien aimée.
Si tu t’mets jardinier de ton métier, (bis)
Je m’y mettrai étoile, étoile au temps,
T’auras donc l’temps d’attendre, mon cher amant.
Si tu t’y mets étoile, étoile au temps,(bis)
Je m’y mettrai nuage de mon métier,
Je brouillerai l’étoile, ma bien aimée.
Si tu t’y mets nuage, nuage au temps, (bis)
Je m’y mett(e)rai z ange au Paradis,
T’auras donc l’temps d’attendre, mon cher ami.
Oh si tu t’y mets ange au Paradis, (bis)
Je m’y mettrai Saint Pierre de mon métier,
Je t’ouvrirai la porte, ma bien aimée.
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Barbillat et Touraine : chants et chansons du Bas Berry.
Mode de Do-Sol ou Sol-Ré
Ambitus d’une sixte majeure.
Au château de Beaufort, il y’a trois jolies filles, (bis)
Il y’en a une, jolie comme le jour,
Ah c’est un capitaine, qui vient lui faire la cour.
Par un lundi matin, il la prend il l’emmène, (bis)
Vite la monte, sur son cheval grison,
À Paris il l’emmène, dans une garnison.
Quand ça fut au souper, n’voulait manger ni boire, (bis)
“Mangez la belle, prenez vos appétits,
Avec un capitaine, vous passerez la nuit.
Mais quand elle eut soupé, la belle est tombé morte,(bis)
“Sonnez trompettes, le restant de la nuit,
Ma mie Nannette est morte , j’en ai le cœur transi.”
On s’en fut l’enterrer, au château de son père, (bis)
Sous une rose, entre trois fleurs de Lys,
Prions l’Bon Dieu pour elle, qu’elle aille en Paradis.
Mais au bout de trois jours, son père s’y promène, (bis)
“Bonjour mon père, je suis ressuscitée,
J’ai fait trois jours la morte, pour mon honneur garder.”
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Quelques indications sur la conduite respiratoire :
Rappel du fonctionnement du diaphragme en privilégiant l’automatisme du mouvement induisant l’inspiration. Se laisser faire : si on a bien conduit le bon geste au départ, le corps réagit automatiquement, sans effort et dans la détente.
Debout, le corps droit, sans cambrure.
Si on le souhaite, on peut placer les deux mains au niveau de la ceinture.
On commence par bien détendre les épaules et le cou.
Produire un son “SSSS” bien posé sur la mâchoire supérieure en resserrant de façon relativement énergique l’abdomen.
Se vider puis attendre l’inspiration.
Laisser l’air entrer dans le ventre qui se détend.
S’arrêter, attendre. Puis souffler à nouveau.
Comme l’explique Louis Jacques Rondeleux (Trouver sa voix), ne nous préoccupons pas du thorax pour le moment.
Les gestes respiratoires remarqués chez certains chanteurs de tradition orale montrent assez souvent un appui en “extension”, c’est-à-dire que l’on n’a pas l’impression qu’ils resserrent l’abdomen pour conduire le souffle à l’expiration mais que tout au contraire, ils tendent leurs muscles vers “l’extérieur”. Cela est surtout visible à l’attaque des phrases musicales.
Sans doute pouvons nous y penser lorsque nous chantons : on remarque que ce geste respiratoire particulier nous préserve d’un appui, trop bas, trop marqué sur “les cordes vocales” à l’attaque des sons.
En restant et prolongeant ce geste et cette façon de commencer à chanter, on s’aperçoit qu’à un moment, notre sternum s’affaisse : remontons le diaphragme juste avant.
Pour le ressenti des résonances de notre voix.
Main derrière la tête : ayons l’impression de reposer notre tête sur cet appui.
Que se passe-t’il si on imagine que notre voix résonne à l’endroit ou notre main est posée, si on pose un doigt dans le trou occipital, sur le dessus de notre tête ?
Les vibrations de notre voix semblent se déplacer en fonction de l’endroit de la tête touché par notre main, comme si cette sensation “conduisait” la résonance.
Ce ressenti dessine des aires particulières qui vibrent lorsqu’on émet un son.
C’est notre concentration seule, à l’occasion d’une sensation concrète (le toucher) qui nous donne cette impression mais l’expérience est intéressante : nous pouvons certainement imaginer que nous “déplaçons “la résonance.
Sans doute peut-on travailler les sensations en affinant tous les résonateurs.
Par exemple : Laissons notre main en appui-tête.
Son bouche fermée qui commence bien au niveau des molaires de la mâchoire supérieure.
Promenons la vibration en partant de la mâchoire supérieure, les ailes du nez, pour aller dans le front, le haut de la tête, et venir se loger là ou notre main se situe.
Les chansons choisies proposent des changements dans la suite des notes qui les constituent : peut-on parler de changement de modes ? de notes mobiles ?
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Version 1 : Corrèze. Enregistrement TOPIC- Chantée par Marcelle Delpastre (Juin 1972)
Version 2 : Alpes françaises, Julien Tiersot, notée à Séez (Tarentaise)
La version 1 propose un changement de tierce à la 3 ième ligne, et si on ne tient pas compte de cela ( !), c’est globalement un mode de Ré-La.
On peut dire que la tierce est mobile.
La version 2 est un mode de Do-Sol dont la première note commence sur la teneur inversée.
Là-bas dans la prairie, j’entends chanter ma mie,
Là-bas dans la prairie, j’entends chanter ma mie,
Là-bas dans ces vallons, ma Nanon,
Là-bas dans ces vallons, j’entends mon jeune temps.
Belle couchez-vous à l’ombre,
C’est la chaleur qui tombe,
La chaleur de l’été gâtera votre beauté !
Je ne suis pas si blonde pour me bouter à l’ombre,
Je ne suis pas si blonde pour me bouter à l’ombre,
La chaleur de l’été, mon amant,
La chaleur de l’été, j’y suis bien habituée.
Galant, restez arrière,
Je vois venir mon père,
Mon pèr’, ma mère aussi, n’y prennent pas plaisir.
La perdrix, la bécasse qui dansent sur la glace,
La perdrix, la bécasse qui dansent sur la glace,
Ell’s n’ont pas tant de froid,ma Nanon,
Ell’s n’ont pas tant de froid comm’ j’ai d’amour pour toi.
Je m’ suis approché d’elle,
Comme un amant fidèle,
Nous nous sommes tant aimés, il faut nous marier.
Si tu savais mignonne, la peine que l’amour donne,
Si tu savais mignonne, la peine que l’amour donne,
Tu bénirais les jours, ma Nanon,
Tu bénirais les jours que je t’ai fait l’amour.
Les oiseaux dans les branches,
Le jour, la nuit, qui chantent,
N’y a pas de plus charmants que les fill’ et leurs amants.
Quand la lune fait sa ronde, voilà le tour du monde,
Quand la lune fait sa ronde, voilà le tour du monde,
N’y a pas d’plus grand tourment ma Nanon,
N’y a pas d’plus grand tourment qu’une fill’sans amant.
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Document Marguerite Gauthier Villars (Bourbonnais)
À la troisième ligne, la sixte auparavant mineure, devient majeure.
On peut dire que la sixte est mobile.
Est-ce un mode de Ré-La puisqu’on note au moins une fois la sixte majeure ?
Marie-Madeleine n’avait pas quinze ans,
Qu’elle en avait bien quatre amants,
Un jour son père lui a demandé,
Ma fille veux-tu t’y marier.
Oh prends le prince, oh prends le roi,
Oh prends celui que tu voudras,
Oh ni du prince, oh ni du roi,
Père, j’n’veux pas m’y marier.
La belle a pris son tablier,
Dedans la ville s’en est allée.
Dans son chemin l’a rencontré,
Un marinier, joli marinier.
Oh, marinier, beau marinier,
La mer voulez-vous m’la passer.
La belle montez par-derrière moi,
La mer je vous la passerais.
Ils ne furent pas au milieu de la mer,
Bel aubépin fleurit sur lui,
Bel aubépin, bel aubépin,
Emmènes -tu pour du beau fruit !
Bel aubépin, bel aubépin,
Emmènes-tu pour du beau fruit.
Oh oui j’emmène du beau fruit,
Je suis la fleur de Jésus-Christ.(Et j’en suis bénie.)
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L’invention qui révolutionna la musique et ouvrit l‘ère des compositeurs fut la polyphonie, l’art de chanter à plusieurs voix. Ce fut d’abord un phénomène très marginal des pratiques expérimentales. Encore au XIe siècle, Jean Cotton d’Affligem craignait d’ennuyer le lecteur s’il en parlait, et précisait “les uns font d’une façon, les autres différemment”.
Au début du Xe siècle, la Musica Enchiriadis donna un exemple de diaphonie. Ogier retrouve les sensations de Paul de Samosate et remarque l’harmonie convenable de diverses voix lorsque les hommes, les femmes et les enfants croient chanter à l’unisson et exécutent l’octave et la double octave. Ce sont là des redécouvertes, les Grecs admettaient déjà trois intervalles consonants (l’octave, la quinte et la quarte), auxquels ils adjoignaient deux douces dissonances (les tierces et les sixtes majeures). L’auteur appelle cette diaphonie Organum, elle consiste en une marche parallèle de voix distantes d’une quarte, soit en l’ajout d’une voix organale sous le chant principal, une voix de basse dirait-on aujourd’hui.
Après la Musica Enrichiriadis, aucun traité ne parla plus d’organum avant Gui d’Arezzo (1025). Un exemple du chapitre XIX du Micrologus montrait l‘évolution par rapport à son prédécesseur et préfigurait l’avenir, en utilisant la voix principale comme basse. L‘école de l’abbaye Saint-Martial-de-Limoges utilisera ce principe pour l’organum fleuri, technique polyvocale dans laquelle le chantre exécutait des guirlandes d’ornements au-dessus du chant. Mais la pratique de l’organum est clairement attestée dans le coutumier de Thierry qui séjourna à Fleury avant 1002 : “Aux grandes fêtes, chaque répons est chanté par deux frères. Le douzième est chanté par quatre frères en aube et chape en haut des degrés, deux d’entre eux, comme des élèves s’en tiennent au chant ordinaire, les deux autres comme des maîtres, se tiennent par derrière et font l’accompagnement, on les appelle organistes (c’est-à-dire ceux qui chantent la voix organale). Et la France se glorifie volontiers de cette sorte de chant tandis que l’Allemagne (Thierry est Allemand) le refuse stupidement.”
À la fin du XIIe siècle, l’organum se généralisa avec l‘école de Notre-Dame (Ars antiqua). L‘ère de la monodie et de l’arc en plein cintre céda la place ; les polyphonies de Léonin et celles à 3 ou 4 voix de Pérotin résonnèrent désormais sous des voûtes gothiques.
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Chanteur : Msieur René Mondoly, collecté en 1989 (par Françoise Étay)
Collectage que l’on peut entendre dans le CD encarté du livre d’Olivier Durif (Les monts du Limousin – Cité de la musique)
Pour aller voir Virginie, faut s’approcher de son logis,
Pour aller voir Virginie, faut s’approcher de son logis,
Bien le bonjour, ma charmante bruyère,
Me donneriez-vous à ma soif un verre d’eau,
Me donneriez-vous à ma soif un verre d’eau.
Monsieur, rentrez dans la maison car la chaleur tombe à présent,
Monsieur, rentrez dans la maison car la chaleur tombe à présent,
Dessus “r ” la table, déposez votre sac (que),
Prenez de ma main, un verre de ce bon vin,
Prenez de ma main, un verre de ce bon vin.
Moi je le prends avec ardeur, cela me rafraîchit le coeur,
Moi je le prends avec ardeur, cela me rafraîchit le coeur,
Ah!, je voudrais, que le vin et le verre,
Puissent annoncer la fin de nos amours,
Puissent annoncer la fin de nos amours.
Mais si c’est toi mon cher amant, à qui je pense si souvent,
Mais si c’est toi mon cher amant, à qui je pense si souvent,
Ah! si c’est toi, déplies moi ton bras gauche,
Là ou j’ai gravé mon nom à ton départ,
Là ou j’ai gravé mon nom à ton départ.
Les mêmes versions ne sont jamais interprétées de la même manière.
Un même chanteur peut en donner des couleurs variables.
Eva Durif nous livre sa version incluant une sensible et une ligne mélodique qui change par rapport à celle livrée par la mémoire d’Évelyne (mode de Ré-la)
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Mode de La-Mi
Le voltigeur que j’aime, Grand Dieu, quel bel enfant !
Il porte de la barbe, et des cheveux frisés tout le long de la tête :
C’est le plus bel enfant, qu’il y a au régiment.
“Que penses-tu ma fille, d’aimer ce voltigeur ?
C’est un enfant de troupe : il te fera marcher tout le long de la route,
Il te fera marcher, pour aller à l’armée.
Je ne crains pas la marche, avec mon cher amant :
Il porte une gourde pendue à son côté : j’en boirai quelques gouttes,
Qui feront oublier la peine de marcher…
Quitte l’habit de fille, prend l’habit de soldat,
Marche de ville en ville, s ‘en va-t-au cabaret : et avecque l’hôtesse,
Rencontre son amant, et buvant et chantant.
“Veux-tu tirer au sabre, voltigeur valeureux ?
À l’ombre sous un arbre, nous tirerons tous les deux, nous croiserons les sabres,
Si tu m’y blesses au cœur, tu seras le vainqueur.”
L’ont tiré sous un charme, mais au troisième coup,
La bell’ quitte son arme et tombe à deux genoux pour y rendre son âme,
Et c’est son voltigeur qu’a été le vainqueur.
Rossignolet sauvage, messager des amants,
Va-t’en dire à sa mère et à tous ses parents, que leur fille elle est morte,
Que c’est son voltigeur qu’a été le vainqueur.
Pour conclure cette journée consacrée aux “notes mobiles” nous avons changé la sixte (mineure en majeure) à la dernière ligne, un couplet sur deux.
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Le rôle de notre dos n’est pas forcément évident à sentir dans le fonctionnement général de la respiration. Pourtant, celui-ci a une grande importance et si on s’entraîne à sentir son ouverture, cette sensation peut être un levier à la conduite de la voix.
Comme l’explique Louis Jacques Rondeleux, notre dos est flexible : dès qu’il y a blocage des vertèbres, il y a blocage mental et limitation vocale.
Poser les mains ouvertes, à l’arrière de la taille.
Inspirer largement, imaginer que l’on ouvre ses “ailes” : on sent nettement l’élasticité du dos.
Par deux, de même taille, dos-à-dos, fléchir un peu les genoux afin que les deux dos soient parfaitement l’un contre l’autre.
Inspirer : chacun sent très bien l’importance de l’énergie de cette partie du corps, que l’on ressent habituellement comme “cachée”, “inconnue” puisqu’à l’arrière de nous-même.
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Chanson de Savoie notée par Claudius Servettaz.
Mode de La-Mi.
À Thonon, la brillante jeunesse aime le bon vin,
Le soir comme le matin,
S’en vont au cabaret avec leurs beaux habits,
Et vive la jeunesse pour se divertir !
Assis auprès d’une table ronde, mangeant du jambon,
Quelques gigots de mouton;
Et le verre à la main, le chapeau à leur bras,
Et vive la jeunesse pour se divertir !
“Cher mari, voilà minuit qui frappe, le p’tit enfant pleure;
Nous faut aller l’endormir;
Rentre dans la maison pour bercer ton poupon;
Et moi au cabaret en chantant ma chanson.”
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Chant à pause : Loudéac (Pays du Centre Bretagne)
Mode de Do-Sol (ou Sol-Ré)
J’m’en vais vous dire une chanson, Qui n’est ni courte ni longue, (bis)
S’il y’ a un mot de vrai dedans,
La tralala de la ridondaine, la tralala de la ridondé, (bis)
S’il y’ a un mot de vrai dedans, Le loup sera mon oncle, (bis)
De d’là je me suis mariée,
La tralala de la ridondaine, la tralala de la ridondé, (bis)
De d’là je me suis mariée, Au curé d’Angleterre, (bis)
Mais la bonne fem’ à qui il est,
La tralala de la ridondaine, la tralala de la ridondé, (bis)
Mais la bonne fem’ à qui il est, On dit qu’elle est mauvaise, (bis)
Elle agaçait, son chien, son chat,
La tralala de la ridondaine, la tralala de la ridondé, (bis)
Elle agaçait, son chien, son chat, Sa poule qui vint m’y mordre, (bis)
Elle me mordit dans les talons,
La tralala de la ridondaine, la tralala de la ridondé, (bis)
Elle me mordit dans les talons, Je saignais par la gorge, (bis)
Le médecin qui m’y traitait,
La tralala de la ridondaine, la tralala de la ridondé, (bis)
Le médecin qui m’y traitait, Me traitait dans l’épaule, (bis)
Il m’y traitait dedans la droite,
La tralala de la ridondaine, la tralala de la ridondé, (bis)
Il m’y traitait dedans la droite, J’avais mal dans la gauche, (bis)
De d’là je m’en fus à l’église,
La tralala de la ridondaine, la tralala de la ridondé, (bis)
De d’là je m’en fus à l’église, C’est pour faire ma prière, (bis)
Quand j’fus pour prendre de l’eau bénite,
La tralala de la ridondaine, la tralala de la ridondé, (bis)
Quand j’fus pour prendre de l’eau bénite, Je humais que d’la soupe, (bis)
Quand j’fus pour dire mon chapelet,
La tralala de la ridondaine, la tralala de la ridondé, (bis)
Quand j’fus pour dire mon chapelet, Je n’comptais que des mouches, (bis)
Monsieur l’curé est arrivé,
La tralala de la ridondaine, la tralala de la ridondé, (bis)
Monsieur l’curé est arrivé, Les as mises dans sa bourse, (bis)
“À l’aide, à l’aide, mes paroissiens”
La tralala de la ridondaine, la tralala de la ridondé, (bis)
“À l’aide, à l’aide, mes paroissiens, Le diable est dans ma bourse, (bis)”
S’il y’ a un mot de vrai dedans,
La tralala de la ridondaine, la tralala de la ridondé, (bis)
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Résumé et synthèse des questions soulevées :
Pour ce qui concerne le chant à danser, il est fondamental de changer nos habitudes d’articulation des textes: ce n’est pas en martelant les consonnes que l’on fait “swinger” la voix. Tout au contraire, privilégions les voyelles et l’ornementation qui donnera de multiples possibilités rythmiques.
Tout est lié : la pose de voix derrière la mâchoire supérieure, l’ornementation, le timbre, la liberté rythmique.
La résonance dans le haut du visage, en privilégiant un timbre métallique (celui que les chanteurs de tradition choisissent) ne veut pas dire “serrage” et horizontalité du geste vocal. Tout au contraire, la verticalité de l’ouverture de la bouche, avec la mâchoire relachée, installe calmement les résonances.
Différence entre deux modes:
Do-Sol et Mi-Si.
Travail uniquement sur la quinte:
DO(1ton)RÉ(1ton)MI(1/2 ton)FA(1ton)SOL
MI(1/2 ton)FA(1ton)SOL (1ton)LA(1ton)SI
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Notée par Barbillat et Touraine (Berry)
Mode de La-Mi.
“Joli rossignol sauvage, messager des amoureux,
Veux tu porter une lettre,
À ma charmante maîtresse sur son lit garni de fleurs ?”
Rossignol prend sa volée, au château d’amour s’en va,
Sur le sein blanc de la belle,
Chante une chanson nouvelle et la belle se réveilla.
“Qui sont ces méchantes langues qui sur moi font des chansons ?”
“Ce sont vos amants la belle,
Qui font des chansons nouvelles sur vos premières amours.
“Laissez faire et laissez dire, laissez chanter qui voudra;
Car la fleur de jalousie,
Restera toujours fleurie, j’aimerai qui m’aimera.”
“Votre amant s’en va dimanche sans rien emporter de vous.
Mais pour lui, je vous demande,
Quelque gage de l’assurance qui le f’ra penser à vous.”
“Pour des gages d’assurance, j’lui en ai bien trop donné:
Je lui ai donné ma rose,
La plus belle de tout’s mes roses qu’y avait sur mon rosier.”
“Ah ! ta rose elle est bien chère ! Qu’elle l’a coûté d’argent !
Tu me l’as vendue le double,
Encore bien plus que le double, la monnaie de six cents francs.”
“Six cents francs c’est pas grand chose, après mon honneur perdu.
Mon honneur et ma jeunesse,
Cherchez une autre maîtresse, mais pour moi, n’y pensez plus.”
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Notée par Barbillat et Touraine (Berry)
Mode de Ré-La.
Derrière chez nous, le rossignol y chante;
Nuit et le jour il s’entretient d’amour,
En répétant dans son charmant langage:
Les amoureux sont toujours malheureux.
J’ai du chagrin, j’ai perdu ma maîtresse,
J’ai du chagrin, j’ai perdu mes amours,
Chère beauté, quand je pleure et soupire,
Viens dans mes bras m’y porter du secours.
Quel (e) secours veux tu que je t’y donne ?
S’il faut mon sang, il est prêt à couler,
Mais si ma mort peut consoler tes peines,
De mes amours, il n’faut pas en parler.
Fais mon paquet, ma charmante mignonne,
Fais mon paquet, car je veux m’en aller:
Je partirai vers un lieu solitaire,
Finir mes jours à l’ombre d’un rocher.
Sur ce rocher, il y’a une montagne;
Moi, mon amant, nous la montons souvent.
En la montant, oh ! j’ai bien de la peine,
En descendant bien du soulagement.
Après ma mort, tu pleureras, je jure,
Tu pleureras dans ton coeur inconstant;
Tu marcheras dessus ma sépulture,
En regrettant le plus doux des amants.
*****
Résumé et révisions :
Le “cou” du chat : masser le cou peut être extrêmement relaxant pour nos “cordes vocales”, nous en avons fait l’expérience aujourd’hui.
“Le cou est le lieu rétréci qui lie la tête au reste du corps, le lieu d‘équilibre entre la fonction cérébrale et la fonction corporelle. L’organe vocal se trouve situé (et ce ne peut être un hasard) entre ces deux pôles, juste à leur jonction, en une zone étroite et vulnérable, lien mais aussi lieu de fermeture et d’angoisse.” Yva Barthélémy
Plusieurs expériences concernant les conséquences diverses que peuvent avoir les postures, les sensations, et le travail mental :
L’ouverture de la bouche : pensons à la verticalité de cette ouverture et tentons de sentir ce que cela engendre sur l’articulation de la mâchoire (généralement, nous sommes étonnés de la capacité à vraiment ouvrir: beaucoup d’entre nous serrent les dents d’ou une ouverture horizontale)
Avec cette ouverture, nous pouvons néanmoins avoir des sensations vibratoires très hautes dans le palais.
Chanter un “A”, sans forcer, avec une place directement précise dans le haut du palais.
Garder toujours à l’esprit qu’une pensée peut libérer la voix : si nous imaginons faire vibrer le haut du visage, il y a de fortes chances que cela fonctionne. Si on laisse la voix naviguer paresseusement, et si on a déjà tendance à chanter en attaquant le son “sur la gorge”, la voix va “s‘écraser” à cette place : c’est un appui trop bas, il va nous demander beaucoup d’efforts et d‘énergie pour un rendu minime et un son “mou”.
Penser “nez” nasalisation (ce qui est très bienvenu dans l’esthétique de l’expression vocale traditionnelle) ne veut pas dire “nasiller”.
C’est juste une projection du son dans la mâchoire supérieure, qui accentue la production de sons harmoniques.
Mais parfois, pour réussir à placer la voix à cet endroit, il faut “penser” nez.
La tenue de l’ouverture du thorax :
Il faut pratiquer cette ouverture pour que celle ci devienne automatique, pour que les muscles s’assouplissent.
L’idéal est de juste “tenir” l’ouverture sans crispation ni tension.
Faire des sons bouche fermée, courts mais appuyés sur l’ouverture du thorax: on s’aperçoit que notre voix est projetée facilement, le thorax et sa tenue deviennent un levier, la justesse s’installe plus facilement.
Les ornements :
Ils sont la “signature” du chanteur et participe à sa liberté d’interprétation.
Quelques chanteurs à écouter pour leur grande souplesse ornementale : Solange Panis, Jean Blanchard, Nusrath Fateh Ali Khan, Ben Benoit, André Ricros, Olivier Durif, Giovanna Marini …
Pour réaliser une ornementation personnelle, il faut s’imprégner “à l’oreille” des manières et façons différentes en fonction de chaque chanteur et prendre les ornements comme un vocabulaire supplémentaire à l’interprétation.
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Toutes les études et collectes sur lesquelles nous travaillons aujourd’hui, lorsqu’on ouvre les recueils de chants populaires représentent en fait, la vision des collecteurs du 19 ième siècle.
Il faut se rappeler que leur méthodologie a été souvent insuffisante, avec une certaine ignorance des problématiques de la chanson populaire, une perception exotique du “ peuple ”, et , souvent une idéologie désuète.
Mais ils ont un mérite : ces collectes existent.
Pluralité des versions – Indatabilité – Prêt à porter langagier
Que disent les collecteurs sur les qualités générales de l’interprétation ?
LES ORNEMENTS : trilles virevoltantes, mélange de petites notes, port de voix, sons tremblés, longs points d’orgue, “ pibolage “, agréments pétillants de santé ( !), fioritures, mille fantaisies de cristal d’un ambitus restreint mais d’un art caché, simple appoggiature, mordant, grupetto…
LA NASALISATION : cet élément n’est pas considéré comme une qualité vocale mais plutôt comme un trait typique du chant populaire ( les collecteurs, tous lettrés, viennent d’une culture savante et écrite, leur regard n’est pas objectif et le vocabulaire qu’ils emploient pour décrire la qualité de la voix est plein d’un jugement quelquefois condescendant … )
Mais cette “ nasalisation “ est-elle réelle ? Ou bien a-t-on affaire à une coloration du timbre due à des effets de résonance.
ÉLÉMENTS DE STYLE DIVERS :
Les timbres et tessitures : voix de baryton, voix claironnantes, timbres suraigus, voix douces au timbre élevé, voix de sopranis très émouvantes.
La puissance et la présence : voix large et sonore (les vendéens seraient des “ chanteurs bruyants “ !), voix de clairon, à gorge déployée.
Le phrasé et la prosodie : façon particulière de phraser, très habile dans sa sauvagerie; grande liberté.
La présence et le rôle des notes tenues : points d’orgue majestueux, notes longues à en perdre haleine.
La présence attestée du vibrato.
Problèmes liés à la lecture des partitions de chants populaires:
Celle-ci ressemble à quelque chose proche d’une “ archi-écriture “ de l’interprétation.
La contrainte est désormais absolue, on perd de vue le caractère ponctuel et fugitif de cette interprétation.
De plus, les collecteurs ont eu des difficultés à noter et à ranger des éléments d’une culture orale par le biais d’un vocabulaire venant d’une culture écrite:
“Nous nous excusons humblement auprès de nos lecteurs de n’avoir pu traduire avec les sept notes de la gamme, même affublées de dièses et de bémols, ces particularités (quarts, trois-quarts de ton, etc..) et de les avoir remplacées par ce qui nous a paru en être le plus approchant …
En somme,nous n’en savons guère plus long sur la patrie d’origine des chansons populaires que sur leurs auteurs.” Barbillat et Touraine (1912)
“La poésie populaire ne fait point de récits détaillés, elle se passe d’exposition; elle entame un sujet brusquement par le point qui lui semble le plus intéressant. Elle n’indique pas les changements de lieux, elle fait passer, sans en avertir,d’une scène dans une autre, elle ne donne pas la parole à tels ou tels personnages, ils la prennent d’eux mêmes, c’est à l’auditeur de se débrouiller et à deviner les interlocuteurs. Elle n’intervient du reste, ni pour les blâmer, ni pour les louer, elle se contente de les mettre en scène et s’ éfface derrière eux.”
Comte de Puymaigre, cité par Claudius Servettaz (1910)
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Mouvements doux et “petits” pour activer le cou, la tête, les cervicales.
Des petits “oui” et des petits “non” (signe de tête).
Rappel de la position la plus confortable de la tête : comme si on avait un fil qui nous tire vers le haut : le menton n’est pas tiré vers l’avant, le cou est “grandi”, le regard est franc et direct.
On peut mettre la paume d’une main à l’arrière de la tête juste au dessus du trou occipital.
Sons bouche fermée, bien calé dans la mâchoire supérieure, avec la sensation que les molaires du fond vibrent au démarrage du son.
On constate des vibrations dans la paume de la main, et quand on change la hauteur du son, ces vibrations se déplacent.
On peut tenter de repérer les différents “appuis” de conduite de la voix.
Tout commence au dessus de la mâchoire supérieure.
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Entendre la quinte dans les sons harmoniques d’un bourdon en hauteur relative, ne la chanter que si on l’entend d’abord et non parce qu’on la “apprise”.
Parcourir le mode sur la sixte en montant et descendant : MI-FA-SOL-LA-SI-DO-SI-LA-SOL-FA-MI-RÉ-MI.
Pointer les caractéristiques : impression de tension car nous avons un triton à l’intèrieur de notre quinte (FA-SI), deuxième degré à un demi-ton (MI-FA), symétrie au dessus du bourdon de base et de la teneur (MI-FA, SI-DO).
Fillettes de Champagne, gardez bien vos maisons,
Car voici les gendarmes, verduron, verduronnette,
Qui vous emmèneront, verdurette au verduron !
Car voici les gendarmes, qui vous emmèneront,
Grand Dieu s’ils nous emmènent, verduron, verduronnette,
Quel chemin prenderont, verdurette au verduron !
Grand Dieu s’ils nous emmènent, quel chemin prenderont,
Le chemin d’amourette, verduron, verduronnette,
Ah! Grand Dieu qu’il est long, verdurette au verduron !
Le chemin d’amourette, Ah! Grand Dieu qu’il est long,
Embrassons nous la belle, verduron, verduronnette,
Nous le raccourcirons, verdurette au verduron !
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Julien Tiersot “Chansons populaires recueillies dans les Alpes françaises (Savoie et Dauphiné)”
De bon matin me suis levé, pour voir si le rossignol chante.
Oh ! je l’ai entendu chanter, il a la voix douce et charmante (bis).
Chantez, chantez, rossignolet : chantez la voix la plus charmante,
Mais chantez là bien clairement, afin que ma mie l’entende (bis).
La belle entra dans son jardin, pour y cueillir des violettes,
A peine a t’elle cueilli trois fleurs, voilà son cher amant qui entre (bis).
Entrez, entrez, galant entrez, entrez, entrez je vous en prie,
Assoyez vous auprès de moi, je vous conterai mon martyre (bis).
Quand vous étes auprès de moi, vous me faites mille promesses,
Mais quand vous éloignez de moi, vous avez bien d’autres maîtresses (bis).
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Julien Tiersot “Chansons populaires recueillies dans les Alpes françaises (Savoie et Dauphiné)”
Adaptation textes avec d’autres versions.
Réveillez-vous belle endormie
Réveillez-vous car il est jour
Mettez la tête à la fenêtre
Vous entendrez parler de vous
Je ne dors pas lorsque je veille
Toute la nuit je pense à vous
Toute la nuit mon cœur sommeille
Gentil galant marions-nous
La belle a mis le pied à terre
Tout doucement s’en est allée
D’une main elle ouvrit la porte
Entrez galant si vous m’aimez
Mais la belle s’est endormie
Entre les bras de son amant
Et celui-ci qui la regarde
En lui voyant ses yeux mourrants.
Que soit remercié le père
Et la mère qui l’ont nourrie
C’est la plus charmante des filles
Que jamais mes yeux ont pu voir
Que les étoiles sont brillantes
Et le soleil est éclatant
Mais les beaux yeux de ma maîtresse
En sont encore les plus charmants
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“ C’est une manière d’alpinisme assez inédite que celle qui consiste à courir la montagne à la recherche des chansons populaires ”
C’est par cette phrase que Julien TIERSOT commence la préface de son ouvrage “ CHANSONS POPULAIRES recueillies dans les ALPES Françaises” paru en 1903. Il a entrepris son enquête en 1895, alors qu’il était sous-bibliothéquaire du conservatoire de Paris. Ses recherches ont été faites avec l’appui du Ministre de l’instruction publique de l’époque, et le personnel enseignant a largement contribué à ce travail.
Et mille fois merci à eux, car voici ce qu’il remarque dans son ouvrage :
“Je n’ai trouvé aucun concours efficace parmi les musiciens professionnels qui ignorent profondément tout ce qui a trait aux traditions populaires au sein desquels ils vivent et même je soupçonne qu’ils professent au fond du coeur à leur égard, le plus profond dédain.”
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Collectage de Patrick Mazellier, pays d’Orcières (Hautes Alpes)
Renveillez-vous belle endormie
Renveillez-vous je vous en prie
Venez parler à votre amant
Il vous dira son sentiment
Je ne dors pas lorsque je veille
Toute la nuit mon cœur sommeille
Toute la nuit je pense à vous
Gentil galant marions-nous
Paysan donne-moi ta fille
Paysan donne-moi ta fille
Donne-la-moi en te priant
Je lui rendrai son cœur content
Ma fille est encore trop jeune
Ma fille est encore trop jeune
Elle n’a pas encore quinze ans
Faites l’amour en attendant
Quant à de l’amour j’en veux plus faire
Quant à de l’amour j’en veux plus faire
Car tout galant qui fait l’amour longtemps
Est en danger de perdre son temps
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Son ouvrage : Les Renveillés d’Orcières.
Depuis plus de vingt ans, Patrick Mazellier enquête sur les traditions musicales rhône-alpines et, plus particulièrement, sur celles des Hautes-Alpes. A Orcières, où il a rencontré une pratique toujours vivante du chant traditionnel et populaire, il a mis en évidence un genre appelé localement “Renveillés”, lequel se rattache à la tradition plus larges des aubades. Il nous en montre la spécificité musicale, et met en évidence le rôle social qu’eurent ces chants. L’enquête a eu pour conséquence de raviver parmi les informateurs le désir de continuer à les faire vivre, et ceci ne s’est pas fait sans induire d’importantes transformations qu’analyse finement P. Mazelier, tout en posant également le problème du devenir de ce renouveau.
Aux dix “Renveillés” recueillis est joint un corpus varié d’autres chants d’Orcières : chanson de table, chansons satiriques, chants de conscrits et de soldats, bergères, refrains à danser, etc., dont on trouvera ici la musique notée avec un soin tout particulier du rendu du détail.
Un cd regroupant la plus grande partie de la collecte est joint à cet ouvrage.
Renveillés : chant collectif, chanté à l’unisson, interprété en plein air, tard dans la soirée, lors du retour de la veillée, sous les fenêtres des filles.
Auteur : Patrick Mazellier
Année de parution : 2001
Collection : Les Documents d’ethnologie régionale
Editeur : Centre Alpin et Rhodanien d’Ethnologie
Informations : 128 pages, un cd
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Vieilles chansons savoyardes recueillies par Claudius Servetaz.
Filles du hameau, laissez-vous conduire,
Dedans mon bateau, là tout le long de l’eau.
Gai, gai, faut passer l’eau,
Faut pas nourrir le chagrin qui t’inquiète,
Gai, gai, faut passer l’eau,
Chagrin d’amour n’entre pas en bateau.
La belle Suzon, qui rêvait seulette,
Du fond du vallon entendit la chanson.
Gai, gai, faut passer l’eau,
Faut pas nourrir le chagrin qui t’inquiète,
Gai, gai, faut passer l’eau,
Chagrin d’amour n’entre pas en bateau.
De la pauvre enfant, la peine secrète,
Venait d’un amant qui était inconstant.
Gai, gai, tout en voguant,
Le batelier consola la pauvrette,
Gai, gai, tout en voguant,
Chagrin d’amour s’enfuit au gré du vent.
Claudius Servettaz.
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Prise de conscience de la sensation vibratoire des voyelles à l’interieur de la bouche.
Certains sons paraissent plus difficiles à ajuster, à maîtriser : le “ai” en particulier.
Cela a pour conséquence une difficulté à ornementer sur ces sons.
Prendre comme base de travail les différentes suites de voyelles :
Présentation du Triangle Vocalique.
Extrait du site d’Olivier Bettens : http://virga.org
Site absolument passionnant : Remarques curieuses sur le français chanté du Moyen Age à la période baroque.
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Tirée de “Chansons du Dauphiné-Villard de Lans” Marguerite Gauthier Villars.
Cette chanson propose un chemin mélodique étonnant entre mode majeur et mineur.
Là- bas dans la prairie, j’ai entendu une voix.
Oh c’est la voix de ma maîtresse qui crie à tout moment, mon amant
Oh mon amant, vous êtes un inconstant.
Je m’ suis approché d’elle la voulant consoler,
En lui disant, oh la belle, qu’ avez vous à pleurer, à crier,
Oh à crier, à tant vous chagriner.
Je pleure et je soupire, j’en ai bien du regret,
Je pleure et je soupire, j’en ai bien du regret, à jamais,
Oh à jamais, je ne vous reverrais.
Vous êtes belle et blonde, vous avez les yeux doux,
Vous charmez tout le monde, le monde en est jaloux, suivez nous,
Oh suivez nous, jusqu’à cet autre bourg.
Et dans ce bourg, j’espère d’y avoir mon congé,
Mon brave capitaine me le fera donner, mon congé,
Oh mon congé, me sera accordé.
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Choisir une chanson à travailler et interprèter.
Un beau matin j’me suis levé: Famille Benoit (Acadie Québec)
Jeune soldat : collectage Sylvette Beraud Williams (Ardêche)
La batelière : collectage Sylvette Beraud Williams (Ardêche)
Réveillez vous belle endormie :collectage Sylvette Beraud Williams (Ardêche)
Un soir je me promène: collectage Sylvette Beraud Williams (Ardêche)
Le jour qu’on se marie: collectage Christian Oller-Eric Montbel (Limousin)
Ma maîtresse est bien loin d’ici : Jeannette Maquignon (Bretagne)
Un soir au clair de lune : collectage P Mazzelier (Orcières)
Le Jour Que Je Suis Né : Louis Santerre-Le Miroir D’argent (Québec)
La Fille D’un Geôlier (Pierre Et Françoise) : Suzanne Maurais-Brideau-Le Miroir D’argent (Québec)
Un jour je me promène : collectage André Ricros, Marie-Jeanne Besseyrot (Auvergne)
Rossignolet sauvage : collectage André Ricros, Marie-Jeanne Besseyrot (Auvergne)
Quand le printemps viendra : collectage André Ricros, Marie-Jeanne Besseyrot (Auvergne)
Le 25 du mois d’avril : collectage André Ricros, Marie-Jeanne Besseyrot (Auvergne)
Faire la ribote: collectage Olivier Durif, Leon Peyrat- Saint Salvadour (Limousin)
J’entends les alouettes : collectage Olivier Durif, Leon Peyrat- Saint Salvadour (Limousin)
À la table d’un boulanger: collectage Olivier Durif, Leon Peyrat- Saint Salvadour (Limousin)
Une Jeune Fille Et Un Jeune Garçon Allant De Lilles En Flandres- Léonard Frachet- Chanteurs Et Musiciens En Limousin.
La Femme Et Le Capucin: Henri Roulant-Chanteurs Et Musiciens En Limousin
Oh C’est La Fille D’un Boulanger:Pierre Mondoly-Chanteurs Et Musiciens En Limousin
Chanson Des Compagnons: Henri Roulant- Chanteurs Et Musiciens En Limousin
Pour Aller Voir Virginie: René Mondoly- Chanteurs Et Musiciens En Limousin
Les Prunes: Maurice Bidaud- Chanteurs Et Musiciens En Limousin
Jardin d’amour: Madame Cheval- Vercors
Le premier soir de mai: Albert Polycan- Autrans
Voici le premier soir de mai : Louis Reppellin- Vercors
Le fils du roi s’est endormi : Les mangeuses d’oreilles (Bretagne)
La délaissée : L Broquies-Chants d’amour du Haut Rouergue
Dans la ville de Rennes : Louise Reichert- Chansons D’amour du Haut Rouergue
Briolage -Berry : Mission Ferdinand Brunot
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Réalisation du montage des chansons de “Réveillés”
Planche tirée de l’article “La voix humaine” (Robert Sataloff)
Dossier “Le monde des sons”
Édité par “Pour la science” (édition française de scientific american)
Interessant article sur le site du CMTRA http://www.cmtra.org/spip.php?article1495
Les paradoxes du métissage, par Par Laurier Turgeon : CELAT, Université Laval, Québec, Canada
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Mise en route :
Respiration : à la recherche des sensations.
Étirements, bras levés au dessus de la tête :
Inspirations, expirations : la sensation du mouvement du diaphragme est différente et on sent bien toutes les ouvertures physiques liées à l’inspiration.
La voix : les vibrations.
En posant les mains à plat sur le crâne, on cherche les vibrations lors du chant.
L’oreille :
En petits groupes, travail sur la place d’une tierce mineure sur un bourdon.
La quinte n’a pas besoin d‘être chantée puisque notre écoute la perçoit dans les sons harmoniques du bourdon.
Direction changeante de l‘écoute : si il y a un bourdon, ce doit être notre référence obligée.
Bien sûr, l‘écoute “verticale” est fondamentale mais la première “direction” de l‘écoute doit être concentrée sur les sons harmoniques du bourdon.
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Rond d’Argenton.
(Barbillat et Touraine, Bas Berry et Millien, Morvan-Nivernais)
Poly’ monodies (on peut retrouver ces chansons sur le CD de Roulez-Fillettes “Depuis des lunes”).
Mon père mariez moi, considérez mon âge, (bis)
Surtout n’me donnez pas un lourdaud du village,
Allons mes amours allons, allons nous mettre en ménage ! (bis)
Si vous m’en donnez un, je ferais du tapage,(bis)
Je metterais coucher, les boeufs avec les vaches,
Allons mes amours allons, allons nous mettre en ménage !(bis)
Oh! mariez- moi ma mère, car je ne peux plus dormir ! (bis)
Quand je crois de m’endormir, l’amour vient, il me réveille,
Quand je crois de sommeiller, l’amour vient me réveiller !
Tu n’sais pas ce qu’il faut faire, Ma petite Jeanneton, (bis)
Faut casser glaces et glaçons, Te baigner dans la rivière,
Ça t’amortira tes feux, Après tu dormiras mieux !
Ma mère dans votre jeune âge, N’étiez-vous pas comme moi,(bis)
Sans le secours d’un amant, Vous tombiez en défaillance,
Sans le secours d’un amant, Vous tombiez, j’sais pas comment !
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Écoutez jeunes filles et vous aussi garçons,
Tremblez en écoutant la terrible chanson,
Au sujet d’une fille, de très bonne famille,
Qui sans le baptiser, tua son nouveau-né.
Pour rapporter la bêche elle rentre au logis,
En voyant sa pâleur son père est tout surpris,
Mais qu’elle fut sa rage, le jour ou dans l’herbage,
Il trouva sa jument qui déterrait l’enfant.
Le père prend sa hache et veut la mettre à mort,
Mais la fille s’enfuit en emportant le corps,
Aux juges elle déclare, sa conduite barbare,
Et montrant son enfant demande un châtiment.
D’abord je restai sage et vécu saintement,
Mais je fus débauchée à l’âge de quinze ans,
Filles bien renommées, n’allez à l’assemblée,
Qu’avec vos parents, ou des honnêtes gens.
Et ho!
Les aides du bourreau déjà sont arrivés,
Les charges des fagots font frémir les pavés,
C’est en vain que je pleure, dans une demi-heure,
La coupable maman sera cendre et charbon.
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Séance commune aux deux cours (matin et après midi)
Échauffement par l’apprentissage d’une chanson.
La danse des guenilles, c’est le nid des poux. (bis)
Tant que les guenilles dur’ront, jamais les poux ne crèv’ront.
Qui me mit en guenilles ? C’est la bouteille. (bis)
Qui m’a fait dev’nir coquin ? C’est l’eau de vie et le vin.
Il est clair qu’il n’est pas simple, pour une oreille qui entend pour la première fois des documents de collectages enregistrés, d’en saisir les multiples informations musicales et les subtilités, témoignages d’une culture des micros variantes, aujourd’hui oubliée. Notre oreille est formatée, dans une explosion de couleurs, d’interprétations, dans les principes de la musique tonale, et de l’enrobage musical habituel (radio, télévision, internet…). C’est donc à une écoute profonde et distanciée qu’il nous faut travailler. Les interprètes que nous entendons, (derniers témoins d’une époque où il n’est pas question de “redécouvrir” le répertoire puisque la chanson est là, enchâssée dans la vie de la société), passent et livrent leur répertoire, sans rien avoir à prouver ni revendiquer. Leur interprétation peut nous sembler lisse et sans aspérités, mais cette observation ne définit que la distance à mesurer entre notre oreille contemporaine et la leur, entre la place du chant dans notre vie et dans les leurs.
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J’ai un petit voyage à faire,
Ma bien aimée, voulez-vous venir ?
Et non et non répondit elle, je n’irai pas,
Tout soldat qui va à la guerre ne revient pas.
J’ai cent écus dans ma boursette,
Ma bien aimée les voulez-vous ?
Et non et non répondit elle, gardez les vous.
Tout soldat qui va à la guerre ne revient pas.
Je n’en ferai faire une image,
À la ressemblance de toi,
Je la mettrai derrière mon sac (que), bien attachée,
Cinq ou six fois dans la journée, je l’embrasserai.
Que te diront tes camarades,
Qui te verront (em) brasser ce papier.
Je leur dirai c’est ma maîtresse, du temps passé.
Si jamais je reviens en France, je l’épouserai.
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Tout près de ma fenêtre, tout proche de mon lit (bis)
Le rossignol y chante, et pour qui chante t’il ? (bis)
Il chante pour les filles, qui n’ont point d’ami, (bis)
Il ne chante pas pour moi, car j’en ai un joli ! (bis)
Il est à ma main droite, voyez comme il rit (bis)
Je crois qu’il en a d’autres, je crois qu’il en rougit ! (bis)
Il a qu’ faire d’avoir honte, j’en ai bien d’autres que lui ! (bis)
J’en ai encore un autre, qu’y est bien plus joli ! (bis)
Laquelle marirons nous, dans ce p’tit bois d’amour ? (bis)
Lequel lui donn’rez vous, monsieur ce sera vous ! (bis)
Amour embrassez vous, amour retirez vous ! (bis)
Un p’tit baiser pour vous, sur le bord de la joue ! (bis)
Tout près de ma fenêtre, tout proche de mon lit (bis)
Le rossignol y chante, et pour qui chante t’il ? (bis)
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Concert – examen du 19 avril 2007.
Nous avons assisté à l‘éclosion de ce trio vocal autour du projet Cefedem d’Hélène Rey.
Le concert a eu lieu et s’est très bien déroulé, on attend l’avis du jury présent.
Séance consacrée à revoir les polyphonies et à complèter celles que nous n’avions pas terminées.
La Bas dans la prairie (Version du Vercors) : ajout du bourdon et d’une ligne autour de la teneur inversée.
Enchaînement de deux chansons à répondre : La rose blanche, L’enfant noyé.
Ces deux chansons sont dans deux modes différents (La-Mi, Do-Sol) et sont chantées à partir du même bourdon.
Mon père mariez moi-Faut casser glace et glaçons : ajout d’une ligne de quarte pour les voix d’hommes sur Faut casser glace et glaçons.
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Les modes authentes (bâtis sur une quinte)
Le voltigeur que j’aime : réalisation de la polyphonie.
Fleur de rose : ajout d’une ligne d’hamonisation (tierce mineure) sur la voix d’accompagnement.
Liste des chansons des deux cours :
COURS DU MATIN :
L’enfant noyé – Mode de DO-SOL
Sur la colline tout la haut – Mode de LA-MI
Croisement des deux Versions de “Là-bas dans la prairie”
Marie-Madeleine – Mode de RÉ-LA
À Thonon, la brillante jeunesse : Mode de LA-MI
Superposition “Laissez chanter qui voudra”
Les Mensonges – Mode DO-SOL ou SOL-Ré
Fillettes de champagne – Mode de MI-SI
Là-bas dans la prairie (Vercors) : peut être analysé comme un mode de SOL-RÉ avec une tierce mobile…
La rose blanche – Mode de LA-MI
Mon père mariez moi + Faut casser glace et glaçons- Mode de DO-SOL + Mode mineur
COURS DE L’APRÈS-MIDI :
Les transformations – Mode de LA-MI
Pour garder son honneur – Mode de DO-SOL ou SOL-RÉ
Le voltigeur que j’aime – Mode de LA-MI
Pour aller voir Virginie – Mode de RÉ-LA
Fleur de rose – Mode de LA-MI
L’amant délaissé – Mode de RÉ-LA
Montage des Réveillés – Mode de SOL-RÉ
Barcarolle rustique – Mode de DO-SOL
L’infanticide – Mode de RÉ-LA
Séances communes aux deux cours :
Pour aller voir Virginie – Mode de RÉ-LA
La danse des guenilles.
J’ai un petit voyage à faire-Mode de DO-SOL
J’en aime un autre qui rit.
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Préparation de la journée du 24 juin 2007: concert à 16h30.
Une chanson :
Collectage de Charles Guillon, Ain.
J’ai fait une maîtresse, la fille d’un marinier,
Oh ! Quand je la vas voir, j’y traverse la rivière,
Oh ! Quel bonheur pour moi, si je pouvais lui plaire.
J’ai t’aperçu la belle, dans un beau champ de blé.
Je me suis t’approché, je m’oblige à lui dire,
Allons nous promener, tout le long de ces îles.
Ils n’en furent pas sur mer, à cinq cents lieux sur l’eau :
Qu’avez-vous la belle, que la couleur vous change,
N’avez-vous pas grand peur que les aimants vous manquent.
Non, non, ce m’en dit-elle, ce n’est pas pour cela,
Je pleure ma très chère mère, qui se désespère,
Je voudrais la revoir et me rapprocher d’elle.
N’en pleurez point la belle, nous vous rapprocherons.
Mettons la voile au vent, tournant du côté d’elle.
Nous nous approcherons, la belle, de votre mère.
Bonjour ma très chère mère, me voici de retour.
Me voici de retour, je reviens de l’Allemagne,
Avec ces bons enfants, traversant les montagnes.
*****
LÀ-BAS DANS LA PRAIRIE (Villard de Lans)
POUR GARDER SON HONNEUR
SUR LA COLLINE TOUT LA HAUT
L’ENFANT NOYÉ
FLEUR DE ROSE
MARIE-MADELEINE
BARCAROLLE RUSTIQUE
FILLETTES DE CHAMPAGNE
LES TRANSFORMATIONS
LES MENSONGES
L’INFANTICIDE
LA ROSE BLANCHE
MONTAGE DES REVEILLÉS
2 VERSIONS LÀ-BAS DANS LA PRAIRIE
MON PÈRE MARIEZ MOI-GLACE ET GLAçONS
LE VOLTIGEUR QUE J’AIME
J’AI UN PETIT VOYAGE À FAIRE
POUR ALLER VOIR VIRGINE
LA DANSE DES GUENILLES
SUPERPOSITION “LAISSEZ CHANTER QUI VOUDRA”
J’EN AIME UN AUTRE QUI RIT
Graphisme © : Nicolas Castellan 2005-2008