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Lyon 2019 - 2020

Sur cette page sont résumées les 7 séances de l’atelier de pratique vocale collective : 6 dimanches + 1 joker. Les séances les plus récentes sont en haut de la page.
Solmisations : nomenclature René Zosso – Copyright : ©Evelyne Girardon

2 mai 2020

Quelques liens à consulter pendant le confinement

Le mois de mai : les chansons et les rituels du mois de mai

Les rituel de mai : Georges Delarue et Charles Joisten 1970

Les chants de mai du mont Pilat

5 avril 2020

Compte tenu des circonstances et de l’évidente prolongation des mesures mises en place pour lutter contre le Covid 19, l’atelier chant du 5 avril 2020 est annulé. Pour ce qui concerne l’atelier du 17 mai avec Robert Bouthillier, il est reporté au 20 décembre 2020.

1er mars 2020

À consulter : Fonds Patrice Lejeune

Photo Dominique Jarjaille

Ce fonds d’archives sonores d’une vingtaine d’heures est composée d’enquêtes effectuées par Patrice Lejeune, agronome, musicien et collecteur, dans les années 1970 dans la Drôme, l’Ardèche et la Haute-Loire. Principalement composée de répertoire chansonnier, on trouve également quelques collectes d’instrumentistes (accordéonistes et harmonicistes), de monologues et de paroles. Certaines des collectes réalisées à l’ouest du Rhône ont été réalisées avec le musicien-collecteur Christian Oller. CMTRA

Le fonds Patrice Lejeune
Enquête Patrice Lejeune auprès de Madame Cheval
Tout savoir sur les collectes de Patrice Lejeune

*****

Chanson

Marguerite Gauthier Villard

C’en est la rein’ de l’Angleterre, que sa beauté l’a rendue fièr’,
Par un beau jour sa mèr’ la coiffe, trois beaux soldats qui – i – la regardent

La bell’ fut pas sitôt coiffé’, que les soldats l’ont enlevé’,
Hola ! Soldats ! Soldats de ville, je vous en pri’, rendez – moi ma fille.

Madam’ ne vous chagrinez pas, pour votre fill’ vous n’l’aurez pas,
C’est pas pour nous oh ! qu’on l’emmène, c’est pour monsieur le – e – capitaine.

Tout en montant les escaliers, la belle s’y prend à crier,
Oh grand Dieu la vilaine chambre, là où Dieu punit ceux qui l’offensent.

Accordez moi un p’tit moment, pour prier Dieu dévotement,
Si dévot’ment fit sa prière, que la bell’ est mor -or – te en prière.

Allez moi qu’rir’ du papier blanc, pour écrire à tous ses parents,
Et aussi à sa bonne mère, que sa fill’ est mor -or – te en prière.

Allez moi qu’rir’ un beau drap blanc, pour y ployer la bell’ dedans,
Et aussi quatr’ jeun’s demoiselles, pour y porter la – a – bell’ en terre.

Tous mes soldats, tous mes tambours, y batt – e – ront tout alentour,
Et moi z’ et moi, z’avecque ma trompette, j’y prierai Dieu pou – ou – r ma maîtresse.

Solmisation SOL
Mode de DO-SOL ou SOL : il manque la note qui fait la différence entre les deux modes.
Présence d’une quarte augmentée (ou sensible de la quinte …), très fréquente dans l’interprétation des échelles et qui ne change en rien la structure modale.
SI SI LA SOLSOL LA LA SI – DO SI LA SOL SOL LA LA SI
SOL SI DO# RÉ RÉ DO SI RÉ LA – RÉ RÉ DO SI LA SOL DO SI LA SOL
Dernier couplet : 2 ème ligne
RÉ⇓ SOL SI RÉ⇑ – RÉ MI RÉ DO SI RÉ LA⇓ – RÉ RÉ DO SI LA SOL DO SI LA SOL

Petit chansonnier du Bourbonnais

9 février 2020

Les chansons

Le Dépit amoureux
Julien Tiersot – Chansons populaires des Alpes françaises

Julien Tiersot

À l’ombrette d’un oranger, (ter), En m’y promenant,
J’ai rencontré mon cher amant, qu’y était languissant.

Qu’avez-vous donc, mon cher amant, (ter), De me trop aimer ?
Je voudrais vous voir qu’une fois de toute l’année !

Dites, mia, raison pourquoi, (ter), Vous ne m’aimez pas ?
Vous ai-je pas récompensé du beau temps passé ?

J’ vous ai vu battre l’autre jour, (ter), En allant au bois,
Je suis rentrée dans mon jardin, mon cœur en chagrin.

N’avez-vous pas l’épée en main, (ter), Et la bague au doigt ?
Et l’anneau d’or que vous avez est encore à moi.

Tenez, mia, votre anneau d’or, (ter), Et gardez le,
Je me soucie de votre anneau pas plus que de vous.

Mon cher amant, je m’en repens, (ter), D’avoir mal parlé,
Si je vous donne un doux baiser serez-vous charmé ?

Mademoisell’, ce n’est plus temps, (ter), De vous repentir :
Vous m’avez donné mon congé et moi je l’ai pris.

Et adieu donc, fille sans cœur, (ter), Tout en vanité :
Si vous voulez un autre amant, allez le chercher.

Mode de mineur de RÉ (2 positions de la sixte et 2 positions de la sous tonique)
Ambitus : octave
Solmisation en mode de Ré
FA FA MI RÉ DO FA SOL LA – SOL FA MI RÉ RÉ MI RÉ DO# RÉ
RÉ RÉ LA⇑ LA⇑ SI DO SI LA SOL – MI LA SOL FA MI
RÉ MI FA MI RÉ FA LA SOL SIB LA SOL FA MI RÉ MI FA RÉ

*****

Le soldat mécontent

Achille Millien. Penavaire
Achille Millien

1- De bon matin au point du jour,
J’entends battre ce maudit tambour.
Il nous appelle à ce noble exercice ;
Et toi, pauvre soldat, c’est ton plus grand supplice !

2- Il ne faut pas nous étonner
Si l’argent du prêt est mangé :
Nos chefs s’en vont boire le vin, la bière ;
Et toi, pauvre soldat, va boire à la rivière !

3-Nos caporaux et nos sergents
Nous font placer de rang en rang.
L’un dit : recule ! et l’autre dit : avance !
Et toi, pauvre soldat, faut prendre patience !

4-La patience que nous prendrons,
C’est à la guerre, quand nous irons.
Je te le jure, soldat de la grenade,
Tout cela se paiera à la première campagne.

5-La campagne étant arrivée,
Mon capitaine j’ai tué.
Mon lieutenant et mon sergent s’en doutent.
Courage, mes enfants, l’armée est en déroute !

6-Qui a composé la chanson ?
C’est un tambour du bataillon !
Et c’est un soir, en battant la retraite,
En pensant à sa mie, que toujours il regrette !

Mode de LA-MI
LA LA DO SI RÉ DO SI LA – LA DO RÉ MI DO RÉ RÉ MI (bis)
MI MI FA MI DO RÉ MI FA RÉ MI SI
MI MI RÉ DO SI LA LA DO MI MI RÉ DO SI LA

*****

Le salut à la maîtresse

Le salut à la maitresse
Achille Millien

1 – Si tu vois ma maîtresse,
Oh ! je t’en prie, oh ! salue-là (bis)
Héli, héla et lon lonla,
Oh ! je t’en prie, oh ! salue-là

2 – La saluer, comment faire,
Puisque moi je n’la connais pas ? (bis)
Héli, héla et lon lon la,
La saluer, comment faire,
Puisque moi je n’la connais pas ?

3 – L’est facile à connaître,
Ell’ port’ la fleur de lys au bras (bis)
Héli, héla et lon lon la,
L’est facile à connaître,
Ell’ port’ la fleur de lys au bras.

Mode mineur de RÉ solmisé en LA pour plus de commodité de lecture du scénario.
DO SI DO RÉ DO SI SOL# LA SOL# – DO SI DO RÉ DO DO SI SOL# LA DO SI DO RÉ MI MI MI FA# MI – RÉ FA# RÉ MI – RÉ FA# RÉ MI
DO SI DO RÉ DO SI SOL# LA SOL# – DO SI DO RÉ DO DO SI SOL# LA

*****

Le départ des conscrits 
Départ des conscrits
Charles Guillon – Chansons populaires de l’Ain

1- Sur le pont de La Guilliotière,
On les a vu passer bien enchaînés,
Sur le pont de La Guilliotière,
On nous a vus passer bien enchaînés,
Sont les gendarmes qui nous emmènent avec grand’ peine,
En faisant nos adieux les larmes aux yeux.

Mode mineur de LA (on aurait pu solmiser en RÉ)
MI LA SOL# LA SI DO SI LA- SI DO RÉ MI DO SI-DO RÉ DO SI(bis)
LA SI MI RÉ SI DO MI RÉ SI DO SI LA
SOL# LA SI DO LA DO SI LA SOL# LA

Conscrits Lyon
Le Progrès Illustré n° 63 du 28 février 1892

Le tirage au sort des conscrits sur la place des Terreaux à Lyon
Février est le mois du tirage au sort qui rassemble tous les jeunes hommes de la même classe recensés dans les communes l’année précédente
Le dessin de **Girrane immortalise les conscrits de la Guillotière, de la Guille pour parler lyonnais, qui chantent des refrains patriotiques devant l’hôtel de ville à grand renfort de musique: « C’est la Guille qui passe, ce sont les Guillotins ».
Ces jeunes hommes, appelés à être de futurs soldats, tirent dans l’urne un numéro, en présence d’un délégué du Préfet, du maire et du capitaine de gendarmerie avant de participer à la traditionnelle fête qui clôture l’événement

*****

Je m’en irais dans les combats

Combats - Millien
Achille Millien

1- Si mon amant ne revient pas,
Je m’en irais dans les combats.
Que l’amour est extrême !
À coups de bombes et de boulets,
Je veux le voir encore une fois,
Celui que mon cœur aime. (bis)

2- Voilà dix ans qu’il est parti,
Ma fille y’n’t’a jamais écrit.
Il a d’autres maîtresses
Qui sont cent fois plus belles que toi !
Ma fille, il ne pense plus à toi,
Il a d’autres maîtresses !( bis)

3-Maman vous n’avez pas raison,
De mépriser mon cher amant.
Il m’écrirait peut-être !
Dans quelque pays étranger,
Peut-être il est-y prisonnier,
Peut-être il est-y mort ! (bis)

La fille du roi qui prend envie d’une rose

Achille Millien. Penavaire
Millien, en poly’monodie

C’est trois tambours
Revenant de la guerre et la.
C’est trois tambours
Revenant de la guerre et la.
Revenant de la guerre et la
Et la, et la, revenant de la guerre

5 janvier 2020

Cette séance clôt le cursus des inscrits sur 3 dimanches (hormis le 17 mai 2020).
- Résumé de nos exercices vocaux.
- Répertoire acquis : polyphonie chantée (grandes et petites formations.)

Une chanson

Là-haut sur la colline – Loudéac
Répertoire Marino Le Mapihan

Là haut sur la colline, là haut sur la colline,
Il y a un moulin tin tin, il y a un moulin.

Le meunier qui l’habite, le meunier qui l’habite,
S’appelle Jean Mathurin tin tin, s’appelle Jean Mathurin.

Il a la barbe rousse, il a la barbe rousse,
C’est un fameux blondin, tin tin, c’est un fameux blondin.

Lui qui endort les filles, lui qui endort les filles,
Au tic-tac du moulin, tin tin, au tic-tac du moulin.

Par là passe une vieille, par là passe une vieille,
Qui voulait moudr’ son grain tin tin, qui voulait moudr’ son grain.

Pour vous ma bonne vieille, pour vous ma bonne vieille,
Le moulin n’tourne point tin tin, le moulin n’tourne point.

Envoyez moi vot’ fille, envoyez moi vot’ fille,
Pour y fair’ moudr’ son grain tin tin, pour y fair’ moudr’ son grain.

La première qui arrive, la première qui arrive
S’assoit sur l’sac de grain tin tin, s’assoit sur l’sac de grain

La belle s’est endormie, la belle s’est endormie
Sur l’ tic-tac du moulin tin tin, sur l’tic tac du moulin

Et quand elle se réveille, et quant elle se réveille,
Son p’tit sac était plein tin tin, son p’tit sac était plein.

Ah que diras ma mère, ah que diras ma mère,
D’ voir mon p’tit sac si plein tin tin, d’ voir mon p’tit sac si plein

Tu lui diras ma mère, tu lui diras ma mère,
C’est le tic-tac du moulin tin tin, c’est le tic-tac du moulin.

Au bout d’36 semaines, au bout d’36 semaines
Il naquit un blondin tin tin, il naquit un blondin.

Ayant sous la bedaine, ayant sous la bedaine,
Un tout petit moulin tin tin, un tout petit moulin.

Mode de LA-MI
LA MI⇑ MI⇑ MI⇑ FA MI RÉ DO – SI RÉ RÉ RÉ MI⇑ DO SI LA
LA LA LA MI⇓ LA⇑ SI SI SI – MI⇑ MI⇑ RÉ DO SI LA

À propos des ornements dans les traditions orales

La Chanson Le Pauvre Laboureur

« Cette chanson recueillie en Bresse, nous paraît être un des plus beaux types de celles que les paysans appellent Chansons à grand vent, dont la destination première (le nom l’indique) fut d’être chantées en pleins champs, au labourage, pour exciter les boeufs. La notation musicale ne saurait donner une idée tour à fait exacte de ces mélodies. » Julien Tiersot.

Julien Tiersot

Chantée par Reynaldo Hahn (1874-1947), s’accompagnant au piano, en 1920.
Né à Caracas et mort à Paris. Il a fait le conservatoire de Paris et a été sur la fin de sa vie directeur de l’Opéra de Paris. Personnalité très célèbre à son époque, ami de coeur de Marcel Proust, tout à fait crédible dans l’interprétation de cette chanson. Voici une de ses citations :
« La véritable raison d’être du chant, c’est la combinaison, le mélange, l’union indissoluble du son et de la pensée. Le son, si beau qu’il soit, n’est rien s’il n’exprime rien. »

Reynaldo Hahn
Reynaldo Hahn

Revue Modal – Collecter la mémoire de l’autre – Geste Éditions
Article « La voix parmi les recueils » Jean François Dutertre
Il faut distinguer un élément de style sur lequel les collecteurs ont insisté : les ornements.
En effet, le thème de l’ornementation des chansons populaires revient sans cesse sous la plume des collecteurs et sa récurrence permet d’affirmer qu’ils en ont été vivement frappés, suffisamment pour le constituer en trait spécifique et remarquable de l’art des chanteurs populaires.

Déjà, Nerval(1877) les avait décrits avec émotion dans Sylvie :
« La mélodie se terminait à chaque stance par ces trilles virevoltantes que font valoir si bien les voix jeunes, quand elles imitent par un frisson modulé la voix tremblotante des aïeules. »

Pour Pénavaire (1906) (Nivernais) :
« C’est un mélange de petites notes, de gruppetti plus ou moins rapides, de ports de voix, avec crescendo ou diminuendo, de sons tremblés, de longs points d’orgue …»

Pour Bujeaud (1865) (Provinces de l’Ouest) :
« Le pibolage, lui consiste dans les ornements et les agréments pétillants de santé dont tout bon chanteur du village pare et termine ses chansons. »

Pour Servettaz (1910) (Savoie):
« Il se plait, il est vrai à revêtir les chants de nombreuses fioritures, petites notes d’agrément, port de voix … »

Pour Garneret et Culot (1971) (Franche-Comté) :
« Nos mélodies de terroir sont très riches en notes d’agrément et fioritures de toutes sortes. »

Pour Marguerite Gauthier-Vvillars (1929) (Bourbonnais et Dauphiné):
« Les chansons d’amour sont les préférées des beaux chanteurs de village, celles où ils aiment à lancer la voix, pour orner de mille fantaisies de cristal si simples, si courtes, presque toujours diatoniques, d’un ambitus restreint mais d’un art caché. »

Pour Marguerite et Raoul D’Harcourt (1956) (Québec) :
« C’est avec délices qu’il plaçait ses fioritures, savait les modérer ou au contraire les accroître : simple appoggiature, mordant, gruppetto ou double gruppetto … »

17 novembre 2019

Mise en route  – Souffle – Préparation vocale

Durant cette séance, nous approcherons et essayerons les fiches de mise en voix et de souffle d’Emmanuel Pesnot (le luthier des voix) que nous avions accueilli dans notre atelier. Retrouvez les fiches pédagogiques ici

Emmanuel Pesnot

Soupir
Peut être accompagné de bâillement – détente.
C’est une expiration « passive »

Inspirer

Vider tout l’air des poumons
Bouche ouverte, mâchoire relâchée : apnée
Redresser le sternum (en pensant que les épaules s’éloignent l’une de l’autre)
Ouvrir la glotte, laisser l’air entrer.
Inspiration par le bas, par le plancher pelvien.

Bouche ouverte sentir une excellente odeur sans bailler.
- dilatation des narines
- pommettes se soulèvent
Puis halètement du petit chien.
Main sous le sternum, en les côtes, les hanches, entre le pubis et le nombril.
Observation du travail du diaphragme.

Expiration
La conduite d’air du chant est une expiration « volontaire »
Main entre le pubis et le nombril
MIAM du gourmand: sentir la poussée des muscles vers l’extérieur.
À différentes hauteurs : vérifier que la ceinture abdominale est poussée vers l’extérieur.

Vider tout l’air des poumons – relâcher, laisser revenir l’air
Puis SSSFFF

POU – OU : sur 1 bourdon puis 3 – 1 – 2
Avec le OU, ne pas changer la position de la bouche entre prise d’air et chant.
PI – PO – PI : sur 1 bourdon puis 1 – 3 – 1
Ne relâcher la pression de souffle qu’après la fin de l’émission du son

Sons harmoniques aigus
MZI IIIIIIIIII : sur 1 bourdon

I U E O A

Les chansons

La Belle sur le navire
Chansons populaires dans le Bas Berry – Barbillat et Touraine

M’y promenant un soir au bord de l’eau,
J’ai bien fait rencontr’ d’un charmant matelot, (bis)
Beau marinier, qui revenait des îles,
Il m’a bien priée d’entrer dans son navire.

Je l’ai trouvé si fier et si charmant,
Que j’ai mis le pied dans son beau bâtiment, (bis)
Vient un grand vent dessur’ la mer étrange,
Qui nous a transportés dans les îles hors de France.

« Marin, marin, arrête ton vaisseau,
Car il est trop tard pour voyager sur l’eau, (bis)
Pour voyager sur cette triste mer -e,
Loin de mes parents, loin de ma tendre mère. »

Beau marinier m’a – a fait bien oublier,
Mon père, ma mèr’, tout c’qui m’est familier, (bis)
Après sept ans de course vagabonde,
Je n’veux plus voyager sur cette mer profonde.

Que diront elles les filles de mon pays,
D’avoir demeuré sept ans sans revenir, (bis)
Que diront ils, mon pèr’ aussi ma mè-ère,
D’être resté sept ans sans revenir les voir -e.

Vous autres les filles bonnes à marier,
N’é-écoutez pas ces garçons mariniers, (bis)
Pour un moment de plaisir de folie -e,
Vous vous en r’pentirez tout l’restant de la vie – e.

Mode Mineur de RÉ (nomenclature René Zosso)
Solmisation RÉ
RÉ FA MI RÉ – FA MI RÉ MI FA SOL LA⇑ – LA SI DO LA SOL – FA SOL LA SOL FA MI (bis)
FA SOL LA RÉ – MI SOL FA MI RÉ MI DO# LA⇓
LA RÉ⇑ MI FA RÉ⇓ SOL FA SOL LA⇑ RÉ⇓ RÉ⇓ DO# FA MI RÉ

Allons ma mie à l'ombre
Chansons françaises de tradition orale – 1900 textes et mélodies collectés par Patrice Coirault.

Allons, ma mie, à l’ombre, voilà la chaleur qui tombe,
La chaleur de l’été, Tralala, laderidera,
La chaleur de l’été, brûlera ta beauté.

L’oiseau qu’est sur la branche, nuit et jour dans la balance,
N’a pas plus de tourment, Tralala, laderidera,
N’a pas plus de tourment que moi en vous aimant.

La petite bécasse, nuit et jour qu’est sur la glace,
N’a pas plus de froideur, Tralala, laderidera,
N’a pas plus de froideur que moi d’amour au coeur.

Veux tu venir mignonne, que nous allions à Bayonne,
Nous avons des talents, Tralala, laderidera,
Nous avons des talents, nous gagnerons d’l’argent.

À moitié du voyage, la-a belle s’est trouvée lasse,
À moitié du chemin, Tralala, laderidera,
À moitié du chemin, la bell’ prend du chagrin.

Courage, ma mie, courage, nous approchons du village,
La première maison, Tralala, laderidera,
La première maison, ma mie, nous logerons.

Bonjour madame l’hôtesse, qu’avez vous pour ma maîtresse ?
«  Un beau lit de draps blancs », Tralala, laderidera,
Un beau lit de draps blancs, ma mie, nous coucherons.

Dit’ moi madame l’hôtesse, qu’avez vous pour ma maîtresse ?
« Un pâté d’trois pigeons », Tralala, laderidera,
Un pâté d’trois pigeons, ma mie, nous mangerons.

Un canard à la broche, un’ carp’ à la matelote,
Et une tranch’ de jambon, Tralala, laderidera,
Et une tranch’ de jambon pour ma mie Jeanneton.

Un p’tit peu de salade, pour la belle son coeur malade,
Et un verr’ de liqueur, Tralala, laderidera,
Et un verr’ de liqueur, pour lui laver le coeur.

Mode de LA – MI
Solmisation LA
MI MI RÉ MI FA MI RÉ – RÉ MI FA MI RÉ MI RÉ DO SI
LA SI DO MI RÉ SI – LA DO SI SI LA SI DO SI
LA SI DO MI FA MI RÉ – DO SI LA SI DO LA

Recueil Coirault

À propos de Patrice Coirault

« Aujourd’hui encore, l’apport de Coirault n’est pas perçu à sa juste mesure. Il est le premier auteur à se situer au carrefour de l’histoire; de l’ethnologie, et du folklore musical, trois disciplines indispensables à la compréhension du particularisme français. Décourageante par sa dimension, l’oeuvre est cependant originale et exemplaire. Elle révèle en premier lieu l’artisan, scrupuleux et patient dans la constitution de ses outils : une collecte de plus de 2000 chansons (du Poitou et du Béarn), un index analytique de la chanson, un catalogue des timbres. Trois ouvrages principaux en marquent les étapes : « Les recherches sur notre ancienne chansons populaire traditionnelle, Notre chanson folklorique, Formation de nos chansons folkloriques. »
« C’est l’écrivain qui reconnaît avoir été séduit par la simplicité de la poésie populaire.
La connaître, comprendre ses détenteurs et transmetteurs, telle fut sa seule ambition, au travers d’une enquête assidue sur le terrain et par le dépouillement d’archives.  Le constat s’est alors imposé de lui-même : c’est bien la variabilité qui caractérise cette chanson, au point de la définir comme un sens, une idée directrice plus qu’un assemblage fixe de mots choisis. »
« À la conception logique, mais inopérante de l’archétype, il oppose la conception esthétique de la forme-type »
Joseph Le Floc’h dans «  Autour de l’oeuvre de Patrice Coirault – FAMDT – Actes du colloque organisé par l’université de Poitiers les 24 et 25 septembre 1994.

Coirault

22 septembre 2019

Mise en route :


Chants et Chansons populaires des Provinces de l’Ouest – Jérôme Bujeaud

Mode mineur de LA ou mineur de RÉ : la sixte n’est pas présente pour faire la différence.
Ambitus 1/2 ton (sensible) + Quinte
On peut solmiser de deux façons différentes sans que la qualité des intervalles ne change.
Solmisation LA – Mode mineur de LA
SI DO LA – LA MI MI MI RÉ DO MI RÉ DO SI – DO LA SI SOL# LA
SI DO SI – SI RÉ DO SI LA SOL# LA SI DO SI – SI RÉ DO SI LA
Solmisation RÉ – Mode mineur de RÉ
MI FA RÉ – RÉ LA LA LA SOL FA LA SOL FA MI – FA RÉ MI DO# RÉ
MI FA MI – MI SOL FA MI RÉ DO# RÉ MI FA MI – MI SOL FA MI RÉ

Solmisation : Définitions
Méthode consistant à chanter les notes à l’aide de syllabes, permettant de reconnaître les qualités des intervalles, de discerner les tons et demi-tons. Les syllabes de la solmisation ne correspondent pas à des hauteurs fixes mais qualifient la situation de chaque note. (Larousse)
Méthode de pédagogie musicale élaborée au XI ième siècle, consistant à chanter les notes à l’aide de syllabes ou voix (« voces »), permettant de reconnaître les qualités des intervalles. Le système remonte à l’utilisation par Guy d’Arezzo de l’hymne Ut Queant Laxis. Les syllabes de la solmisation ne correspondent pas à des hauteurs fixes mais qualifient la situation de chaque note par rapport au demi ton central de l’hexacorde. (Science de la musique – sous la direction de Marc Honegger – Bordas).
Dans la Solmisation, les hauteurs sont donc relatives, tandis que dans le solfège, en revanche, les syllabes – hélas, les mêmes en français – désignent une hauteur réelle, correspondant à telle touche du piano, en rapport avec le diapason. (René Zosso.)

Les chansons


Chansons populaires dans le Bas Berry – Barbillat et Touraine
Chantée par Mme Labesse-Berthon, Châteauroux

A – C’était la fille d’un négociant, et le garçon d’un fabricant,
Quand il allait voir sa maîtresse, ils n’avaient pas de plus beaux discours,
En se faisant mille caresses, que de parler de leurs amours.

B – La mère qu’entendait cela : «  petite sott ‘ que dit’ – vous là ?
Car une fille de votre âge, ell’ doit d’abord aller au couvent,
Pour y apprendr’ le bon usage et vivre heureus’ loin des amants. »

C – La belle fut mise au couvent sans lui d’mander ses sentiments,
Dans tous les quartiers de la ville, son père en fit un si grand récit :
« Prenez bien soin de notre fille, qu’aucun amant n’la voie ici ! »

D – L’galant en roulant son métier s’habille en garçon jardinier,
Va s’ présenter avec adresse dans le couvent par un beau matin,
Et demande à la mère abbesse à travailler dans son jardin.

E – La mère abbesse fut charmée de voir un si beau jardiner :
«  Entrez, entrez charmant jeune homme, vous taillerez nos arbres à fruit,
Vous cueillerez les lys, les roses, tout ce que notr’(e) jardin produit. »

F – « Venez donc voir ma jeune soeur, bêcher ce beau cultivateur,
Comme il travaille avec adresse, nous lui demanderons quelques fleurs,
Le beau galant voit sa maîtresse, tous les deux changent de couleur.

G – La mère abbesse a fait trois pas, le beau galant parle tout bas :
« En te voyant charmante belle, ton coeur me cause un bien grand tourment,
Mais si tu veux m’être fidèle, je te sortirai du couvent. »

H – La jeune soeur en soupirant lui répondit bien doucement :
«  Vois la fenêtre de ma chambre, elle est là-bas, au bord du jardin,
Viens cette nuit sans plus attendre, nous partirons demain matin. »

Solmisation LA – Mode mineur de LA (LA – MI avec une sensible)
DO DO SI LA MI MI FA MI – RÉ DO SI SOL# LA SI DO SI LA
LA DO RÉ MI MI MI FA MI DO – DO DO DO RÉ RÉ MI RÉ DO SI
DO DO RÉ SI MI MI FA MI MI – RÉ DO SI SOL# LA SI DO SI LA

Airs des Crâmignons liégeois – Léonard Terry et Léopold Chaumont – Chansons populaires à Liège – 1889

Voici le printemps mon cousin, que tout se renouvelle, (bis)
Que tous les amants mon cousin, s’en vont changer de belle, mon cousin.

Refrain :
J’aime ma cousine, ma cousine mon cousin, j’aime mon cousin ma cousine.

Pour moi je n’change pas mon cousin, car la mienne est trop belle, (bis)
Elle a les yeux doux mon cousin, et la bouche vermeille, mon cousin.

Ah ! Qu’il serait doux mon cousin d’avoir un baiser d’elle, (bis)
Et encore plus doux mon cousin, de coucher avec elle, mon cousin.

Dedans un beau lit mon cousin, tout garni de dentelle, (bis)
Aux quatre coins du lit mon cousin, quatre roses nouvelles, mon cousin.

Au milieu du lit mon cousin, est le coeur de la belle, (bis)
Voici le printemps mon cousin, que tout se renouvelle, mon cousin.

Solmisation LA – Mode mineur de LA-MI
La note « sensible : SOL# » n’apparaît qu’à l’octave et pas sous la tonique.
LA LA LA LA LA SOL FA MI – MI LA LA LA LA SOL MI
LA LA LA LA LA SOL FA MI – MI LA LA SI DO SOL MI
SOL SOL SOL SOL SOL FA MI RÉ – MI FA MI RÉ MI DO RÉ DO SI LA
LA SI DO RÉ MI MI MI LA SOL# LA SI LA
DO SI DO RÉ MI RÉ MI DO SI LA
Proposition d’analyse :
Ambitus de la mélodie sans la variation du début : une octave + 1 ton
Ambitus de la mélodie avec la variation du début : une octave + 1ton et demi
Le bourdon se situe sur la note finale du couplet que nous nommons LA
La mélodie commence sur la LA⇑ à l’octave de ce bourdon.
Où se trouve la corde récitative ?
À l’écoute de la 1ère phrase du couplet qui est bissée (A + A bis avec la variation mélodique), nous sentons un appui sur le MI :
LA⇑ LA LA LA LA SOL FA MI – MI LA LA LA LA SOL MI
LA ⇑ LA LA LA LA SOL FA MI – MI LA LA SI DO SOL MI
Dès la phrase suivante (B), cet appui change : le début de cette ligne et la corde récitative baissent d’un ton : SOL SOL SOL SOL SOL FA MI RÉ ⇓ – MI FA MI RÉ MI DO RÉ DO⇓ SI LA⇓. La fin de cette ligne rejoint le bourdon LA
La 1ère ligne du refrain © « remonte » l’échelle du mode jusqu’à l’octave avec un appui (une note redoublée) sur le MI pour rejoindre l’octave LA⇑ en passant par le SOL# (sensible).
LA⇓ SI DO RÉ MI⇑ – MI MI LA SOL# LA⇑ SI LA⇑
La 2éme ligne « boucle » à partir de la Tierce mineure dessus le bourdon pour finir sur celui ci.
DO⇓ SI DO RÉ MI RÉ MI DO⇓ SI LA⇓
Si nous souhaitons tenir un bourdon sur cette mélodie, il faut choisir la note finale : LA⇓. Si nous souhaitons tenir la corde récitative MI, celle ci devra s’abaisser d’1 ton (RÉ) dès l’arrivée de la ligne B ou rester sur MI, au choix.


Dos d’une carte postale éditée par la marque Liébig

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