Journal des chansons demandées

Ici, on trouve !

Pour Patrick Roper

Le Bois d’Alisier

Évelyne Girardon, d’après traditionnel.

Voici la Saint Jean, le temps des veillées,
Où tous les amants vont à l’assemblée.
Refrain : Vole vole mon cœur au bois d’alisier, vole vole mon cœur.

Où tous les amants vont à l’assemblée.
Le mien n’y s’ ra pas, j’en suis assurée.

Le mien n’y s’ ra pas, j’en suis assurée,
Il est à Paris chercher ma livrée.

Il est à Paris chercher ma livrée,
Que t’ rapport’ ra t’il mignonne tant aimée

Que t’ rapport’ ra t’il mignonne tant aimée,
Un bel anneau d’or et sa foi jurée.

Voici la Saint Jean, le temps des veillées,
Où tous les amants vont à l’assemblée.

Où tous les amants vont à l’assemblée.
Le mien n’y s’ ra pas, j’en suis assurée.

Le mien n’y s’ ra pas, j’en suis assurée,
Il est dans les champs là bas à la rée

Il est dans les champs là bas à la rée.
La figure au vent, chv’lure dépeignée.

La figure au vent, chv’ lure dépeignée,
Peut être il me trompe avec une fée.

Pour Adélie Colomer

L’amour et la boisson

En espérant que c’est la bonne version : la Bamboche a enregistré plusieurs chansons qui traitent du même thème dont “le Conseil de Guerre” chanté par Jacky Bardot”.

Enregistré sur La saison des amours

Le texte vient du recueil Barbillat et Touraine (Chansons populaires dans le Bas-Berry), la mélodie est tirée d’un autre recueil du Berry : Julien Tiersot (La chanson populaire et les écrivains romantiques).

Jean Blanchard a donc fait une nouvelle chanson en prenant le texte de l’une (Devant le conseil de guerre) et la mélodie de l’autre (La jeune Sylvie).
Mais il n’a pas fait que cela puisqu’il a aussi ré-écrit et adapté quelques couplets.

L’amour et la boisson m’ont fait faire des folies,
Quitter ma garnison pour l’amour d’une fille,
Un jour me prit envie, envie de m’engager,
J’en ai fait la folie, a fallu déserter.

En chemin rencontré, trois grenadiers d’Auvergne,
Mont pris, m’ont demandé mon congé de semaine.
« Oui je l’avais sans doute, il m’a été volé,
Avec ma feuille de route et mes autres papiers. »

« Ce que vous dites là, n’est pas chose certaine. »
M’ont mis les fers aux mains, en prison ils m’emmènent.
Sans que j’aie pu m’défendre, m’ont conduit promptement,
Tout droit à Lille en Flandres rejoindre mon régiment.

Là ils m’ont fait passer, devant l’ conseil de guerre,
E monsieur l’Aumônier, avec sa croix en fer,
M’a dit : « Jeune homme impie, il faut vous confesser,
C’est pour votre Patrie qu’vous avez offensé. »

Version de Jean Blanchard :

À monsieur l’Aumônier, j’ai dit la tête haute :
« Je préfère ma Louison à ma Patrie sans doute,
Grand Dieu que j’ai d’ malheur, car ils m’ont condamné,
Demain matin d’ bonne heure je s’rais éxécuté. »

Version de Jean Blanchard :
« Jeune gens qui m‘écoutez, ne soyez pas si bête,
Restez dans vos maisons, à boire la chopinette,
À caresser Jeannette, à consoler Louison,
Mais n’allez pas vous perdre dans une garnison. »

Version traditionnelle:
« Jeunes gens qui m‘écoutez, ne soyez pas si bête,
Sachez donc vous garder des mauvais coups de tête.
Ah! j’ai bien du malheur, car je suis condamné,
Demain matin d’ bonne heure je s’rais éxécuté. »

*****

Pour Claire-Agnès

Trinquons nos verres

Cette chanson a été recueillie par Gilbert Bourdin et Christian Dautel, auprès de Msieur Pierre Rousseau, de Pluherlin, dans le Morbihan.
D’autres versions de textes circulent, ainsi que des déclinaisons mélodiques.
En 1987 Beau temps sur La Province a enregistré une version de texte plus courte qui compile et synthétise plusieurs versions dont un couplet collecté en Berry.

Trinquons nos verres et vidons la bouteille,la,
Et laissons là les plaisirs de l’amour,
Et laissons là tous ces coeurs infidèles
Qui ne veulent pas nous donner de secours.

Quel secours veux tu que je te donne, la,
Je ne suis pas le fils d’un médecin !
Je ne suis pas celui que ton aime :
Va-t’en plus loin accomplir ton destin !

J’ai parcouru la plaine, la montagne, la,
J’ai entendu le rossignol chanter,
Et il disait, dans son joli langage :
“Les amoureux sont souvent malheureux.”

Battez tambour ! battez la générale, la,
C’est aujourd’hui que nous devons partir.
C’est aujourd’hui que l’amour m’abandonne,
Que ma maîtresse m’a refusé son coeur.

Vous pleurerez, vous pleurerez, la belle ! la,
Vous pleurerez mais il sera trop tard,
Vous pleurerez dessus vos aventures,
En regrettant votre fidèle amant !

Pour Chantal Roca

Pas moyen d’ s’ arrêter

Paroles et musique JEAN BLANCHARD

Jean Blanchard, qui en est l’auteur, a réussi là une petite perle magique dans laquelle chacun se reconnaît.
Beaucoup la chante sans prendre la peine de citer l’auteur, avec une appropriation joyeuse qui fait penser aux chemins pris par toutes les chansons de la tradition populaire arrivées jusqu‘à nous.

Cette chanson court de bouches à oreilles depuis de longues années, depuis que Beau Temps sur la Province _ l’a enregistrée en 1987 sur son 33 Tours auto-produit.

Autre enregistrement : Roulez Fillettes
Tout l’amphi de l’Opéra de Lyon la reprendra en choeur à l’occasion de Laissez chanter qui voudra

Tout savoir sur les mélodies de Jean Blanchard

Encore une chanson nouvelle qui s’envol’ra comme une hirondelle,
Encore une chanson nouvelle qui s’envol’ra comme une hirondelle,
Pas moyen d’ s’arrêter pour respirer, pas moyen d’s’arrêter pour vivre,
Pas moyen d’ s’arrêter pour respirer, pas moyen d’s’arrêter pour vivre.

Encore un verre à vider, encore une bouteille à partager,
Encore un verre à vider, encore une bouteille à partager,
Pas moyen d’ s’arrêter pour respirer, pas moyen d’s’arrêter pour vivre,
Pas moyen d’ s’arrêter pour respirer, pas moyen d’s’arrêter pour vivre.

Encore une année qui passe, encore un tas d’photos qui s’éffacent,
Encore une année qui passe, encore un tas d’photos qui s’éffacent,
Pas moyen d’ s’arrêter pour respirer, pas moyen d’s’arrêter pour vivre,
Pas moyen d’ s’arrêter pour respirer, pas moyen d’s’arrêter pour vivre.

Encore un amour perdu, encore un sourire qui a fondu,
Encore un amour perdu, encore un sourire qui a fondu,
Pas moyen d’ s’arrêter pour respirer, pas moyen d’s’arrêter pour vivre,
Pas moyen d’ s’arrêter pour respirer, pas moyen d’s’arrêter pour vivre.

Encore un train qui s’en va, encore un silence qui reste là,
Encore un train qui s’en va, encore un silence qui reste là,
Pas moyen d’ s’arrêter pour respirer, pas moyen d’s’arrêter pour vivre,
Pas moyen d’ s’arrêter pour respirer, pas moyen d’s’arrêter pour vivre.

Encore un corps caressé, encore un p’tit coeur qui va s’casser,
Encore un corps caressé, encore un p’tit coeur qui va s’casser,
Pas moyen d’ s’arrêter pour respirer, pas moyen d’s’arrêter pour vivre,
Pas moyen d’ s’arrêter pour respirer, pas moyen d’s’arrêter pour vivre.

Encore une année qui passe, encore un tas d’photos qui s’éffacent,
Encore une année qui passe, encore un tas d’photos qui s’éffacent,
Pas moyen d’ s’arrêter pour respirer, pas moyen d’s’arrêter pour vivre,
Pas moyen d’ s’arrêter pour respirer, pas moyen d’s’arrêter pour vivre.

Encore une chanson nouvelle qui s’envol’ra comme une hirondelle,
Encore une chanson nouvelle qui s’envol’ra comme une hirondelle,
Pas moyen d’ s’arrêter pour respirer, pas moyen d’s’arrêter pour vivre,
Pas moyen d’ s’arrêter pour respirer, pas moyen d’s’arrêter pour vivre.

Pour Bernard CAMLANN :

Pour Olivier Wely :

Je suis fillette à plaindre.

Chantée par Madame Dumas, commune de Chalancon en Ardèche.
Enquête : Sylvette Beraud-Williams.

Je suis fillette à plaindre, j’ai perdu mon amant,
Et l’on vient de m’apprendre, qu’il est au régiment.
“Bonjour mon capitaine, bonjour mon commandant,
Donnez moi des nouvelles de mon fidèl’amant.”

“Ton cher amant la belle, il est bien loin d’ici,
Il est dedans les îles , cent mille lieue d’ici”.
Trente six jours de marche, y’a bien de quoi marcher,
Pour une pauvre fille, qu’y‘a perdu son berger.

En arrivant aux îles, ell’ trouva son amant,
Qui faisait l’exercice à la rigueur du temps.
“Tiens te voilà la belle, tiens te voilà ici,
Donne-moi des nouvelles des garçons du pays.

“Les garçons du village, se sont tous mariés,
Y’a rien que toi volage, que tu m’as délaissée.
“Vas t’en, vas t’en la belle, vas t’en dans ton pays,
Au bout de six semaines, j’yserais moi aussi.

Au bout de six semaines, l’amant est arrivé,
Croit de trouver sa belle, ell’ s‘était mariée.
Les garçons sont volages, comme la pluie au vent,
Les filles sont charmantes comme l’or et l’argent.

Amusez vous fillettes, profitez des beaux jours,
Le temps des amourettes, ne dure pas toujours.

Amusons nous les filles.

Haute Bretagne.

Chantée par les “Mangeuses d’Oreilles”

Amusons nous les filles, profitons des beaux jours (bis),
Car la saison d’amour, La lé ri la lène,
La lé ri la lène la la, La lé ri la lène.

Car la saison d’amour ne dure pas toujours (bis),
Moi qui suis la plus jeune,

Moi qui suis la plus jeune, je veux me marier (bis)
Il n’y a que ma mère,

Il n’y a que ma mère qui veut m’en empêcher (bis),
Maries toi si tu veux,

Maries toi si tu veux, non non j’t’en empêche pas (bis),
Si t’es mal mariée,

Si t’es mal mariée des plaintes je n’en veux pas (bis),
Hélas la pauvre fille,

Hélas la pauvre fille, la voila mariée (bis),
A son ménage à faire,

A son ménage à faire, ses enfants à soigner (bis),
Son mari à l’auberge,

Son mari à l’auberge, qui fait le débauché (bis),
Le soir quand il arrive,

Le soir quand il arrive, bien tard après souper (bis),
Il mène le tapage,

Pour Jacot :

BONJOUR MON CŒUR
Evelyne Girardon (paroles et musique)

VALSEZ LES JEUNES FILLES ET LES GARÇONS, SUIVEZ LES NOTES DE L’ACCORDÉON, EMPORTEZ AU FOND DES TALONS UN PETIT TOURBILLON

VALSEZ LES JEUNES FILLES ET LES GARçONS, SUIVEZ LES NOTES DE L’ACCORDÉON, EMPORTEZ AU FOND DES TALONS UN PETIT TOURBILLON

ET À L’ENVERS ET À L’ENDROIT, BONJOUR MON COEUR ET 1, 2, 3
LA MUSIQUE EMMÈNE EN CROISIÈRE ET FAIT TOURNER LA TÊTE A L’ENDROIT, A L’ENVERS

À RECULONS DANS LA LUMIÈRE, LES PAS SOULÈVENT LA POUSSIÈRE,á ET EN AVANT, ET EN ARRIÈRE, C’EST LE VENT QUI NOUS POUSSE, A TOURNER COMME LA TERRE.

LES PETITS ENFANTS, COMME LES GRANDS, SE TIENNENT PAR LA TAILLE DOUCEMENT, LES AMOUREUX FERMENT LES YEUX EN SOURIANT UN PEU.

LES PETITS ENFANTS, COMME LES GRANDS, SE TIENNENT PAR LA TAILLE DOUCEMENT, LES AMOUREUX FERMENT LES YEUX EN SOURIANT UN PEU.

ET A L’ENVERS ET A L’ENDROIT, BONJOUR MON COEUR ET 1, 2, 3
LA MUSIQUE EMMÈNE EN CROISIÈRE ET FAIT TOURNER LA TÊTE A L’ENDROIT, A L’ENVERS

À RECULONS DANS LA LUMIÈRE, LES PAS SOULÈVENT LA POUSSIÈRE, ET EN AVANT, ET EN ARRIÈRE, C’EST LE VENT QUI NOUS POUSSE, A TOURNER COMME LA TERRE.

Pour Juan Carlos.

> Version tirée du recueil de Barbillat et Touraine (chansons du Bas Berry) – 1/2

> Version tirée du recueil de Barbillat et Touraine (chansons du Bas Berry) 2/2

Pour Sergio Diotti.

> Version tirée du recueil de Julien Tiersot (Alpes Françaises)

Pour Isabelle Debard.
La misère (Haute Bretagne)

Chantée par Louis Pierre Guinard (Mirlitantouille) dans les années 1980.

Dans toute la maisonnée
Il n’y avait pas de quoi
Mon Père aussi ma Mère
IIs sont partis sans moi

Refrain

Et moi j’y vais mon train
En roulant ma misère
Et moi j’y vais mon train
En mendiant mon pain

J’ai marché sur les routes
Couché dedans les bois
Et pour casser la croûte
J’ai volé bien des fois

Je n’ai qu’une chemise
Pour toute habillement
Je lui fais la lessive
Une fois tous les ans

Quand je vais à la messe
Je suis pire que le Roi
Tout le monde s’y empresse
De s‘écarter de moi

Et quand je serai mort
Personne ne m’pleurera
Il n’y aura rien qu’ les poux
A m’chanter libera

Pour Danyèle Besserer de Fegersheim.

Le Plongeur (ou “Par un beau clair de lune”)

Par un beau clair de lune, oh joli clair de lune, joli coeur de rosier, (bis)
M’en allant promener, le long de l’eau de la rive,
M’en allant promener, joli coeur de rosier.

Dans mon chemin rencontre, oh joli clair de lune, joli coeur de rosier, (bis)
Une fille qui pleurait, le long de l’eau de la rive,
Une fille qui pleurait, joli coeur de rosier.

Qu’avez vous donc la belle, oh joli clair de lune, joli coeur de rosier, (bis)
Qu’avez vous à pleurer, le long de l’eau de la rive,
Qu’avez vous à pleurer, joli coeur de rosier.

Je pleure mon anneau d’or, oh joli clair de lune, joli coeur de rosier, (bis)
Dans la mer est tombé, le long de l’eau de la rive,
Dans la mer est tombé, joli coeur de rosier.

Ne pleurez pas la belle, oh joli clair de lune, joli coeur de rosier, (bis)
Je vous le renderai, le long de l’eau de la rive,
Je vous le renderai, joli coeur de rosier.

À la première plonge, oh joli clair de lune, joli coeur de rosier, (bis)
L’ galant n’a rien trouvé, le long de l’eau de la rive,
L’ galant n’a rien trouvé, joli coeur de rosier.

À la deuxième plonge, oh joli clair de lune, joli coeur de rosier, (bis)
L’ galant l’a repéré, le long de l’eau de la rive,
L’ galant l’a repéré, joli coeur de rosier.

À la troisième plonge, oh joli clair de lune, joli coeur de rosier, (bis)
Le galant s’est noyé, le long de l’eau de la rive,
Le galant s’est noyé, joli coeur de rosier.

N’y a poissons ni carpes, oh joli clair de lune, joli coeur de rosier, (bis)
Qui n’en aient pas pleuré, le long de l’eau de la rive,
Qui n’en aient pas pleuré, joli coeur de rosier.

N’y a que la sirène, oh joli clair de lune, joli coeur de rosier, (bis)
Qui a toujours chanté, le long de l’eau de la rive,
Qui a toujours chanté, joli coeur de rosier.

Tu as la mer à boire, oh joli clair de lune, joli coeur de rosier, (bis)
Mon amant à manger, le long de l’eau de la rive,
Mon amant à manger, joli coeur de rosier.

Pour Roland Brou et les beaux garçons.

Chers compagnons

Chers compagnons, voici le temps
Qu’il nous faut battre aux champs.
Sans sous ni maille, sans deniers, sans argent,
Sans être au rôle des compagnons partant.

Tous les compagnons se sont dit :
Il faut partir, amis,
Trouver un sage, qui leurs dit : “Mes amis,
Pour de l’ouvrage, il est mort aujourd’hui.”

Si l’ouvrage est mort aujourd’hui,
Enterrons nos outils,
Pour jusqu‘à Pâques, environ la Saint Jean,
Ou les ouvrages iront mieux qu‘à présent.

Ma fausse équerre et mon cordeau,
ne disent pas le mot,
Mon plomb, ma jauge, ma rainette et mon blanc,
Ma pierre noire, ne marquent pas souvent.

Mon chapeau est déjà tout roux,
Et tout rempli de trous,
Mes bas, mes guêtres qui ne valent plus rien,
Et mes soulières qui sont au dernier point.

Ma culotte est toute rompue
Tout alentour du cul.
La pluie, le grêle poignardent mes habits,
Et ma chemise est à moitié pourrie.

Pour Jean-François Dutertre.

Chez le boucher.
Paroles de H. Chanot et D. Pinel.

Musique de L. Lust. Éditions D. R

Dans not’quartier, y ‘a un boucher, un bon et joyeux drille,
Très rigolo, plein d‘à propos, surtout auprès des filles.
Il connaît bien l’goût de chacun, et quand il se présente,
Un jeune tendron, pour du rognon, ou bien pour d’la viand’ saignante,
D’suite il lui dit, tout réjoui :

“J’en ai un p’tit bout qui f’ra sûr’ment votre affaire !
Y’en a pas beaucoup, mais d’quoi bien vous satisfaire.
J’en ai un p’tit bout qui f’ra sûr’ment votre affaire !
Y’en a pas beaucoup, mais c’que j’ai c’est bon comme tout.”

V’là qu’l‘autre matin, arrive soudain, une petite bonne charmante,
Qui lui dit “J’veux un pot au feu, dans les trois francs cinquante,
T’nez s’il vous plaît, dans l’faux filet, j’préfère ça à la rouelle;
Et pour le poids, mettez pour moi, un superbe os à moelle.”
D’suite il lui dit, tout réjoui :

“J’en ai un p’tit bout qui f’ra sûr’ment votre affaire !
Y’en a pas beaucoup, mais d’quoi bien vous satisfaire.
J’en ai un p’tit bout qui f’ra sûr’ment votre affaire !
Y’en a pas beaucoup, mais c’que j’ai c’est bon comme tout.”

Étant un soir, sur le trottoir, voilà qu’une vieille pratique,
Lui dit : “ Mon gros, j’voudrais du veau : c’est pour faire un pique-nique !”
“Dans l’aloyau, j’en ai du beau ! , “Merci (dit la cocotte),
Je préfér’ais, si vous aviez, quéqu’chose dans la culotte ! “
Il répondit, tout réjoui :

“J’en ai un p’tit bout qui f’ra sûr’ment votre affaire !
Y’en a pas beaucoup, mais d’quoi bien vous satisfaire.
J’en ai un p’tit bout qui f’ra sûr’ment votre affaire !
Y’en a pas beaucoup, mais c’que j’ai c’est bon comme tout.”

Enfin, chez lui, on est servi, toujours comme on l’désire.
Selon son goût, c’est dur, c’est mou : on n’a qu’un mot à dire !
Dans un achat, une première fois, si une femme a méfiance,
Dans son panier, d’suite il lui met, plus que l’compte d’la balance ;
Puis il lui dit, tout réjoui :

“J’en ai un p’tit bout qui f’ra sûr’ment votre affaire !
Y’en a pas beaucoup, mais d’quoi bien vous satisfaire.
J’en ai un p’tit bout qui f’ra sûr’ment votre affaire !
Y’en a pas beaucoup, mais c’que j’ai c’est bon comme tout.”

Retrouvez les références de cette chanson enregistrée par Jacky Bardot et Évelyne Girardon sur : Anthologie de la chanson française – La Tradition

Henriette était fille.

Collecte C Oller, Eric Montbel (nov 77, Noux, Chamberet (Corrèze).

Mme Rouland

Henriette était fille d’un baron de renom.
D’une ancienne famille était le Dieu d’amant,
Elle était faite autour, était jeune-z- et belle,
Et d’un parfait amour elle était le modèle.

L’amant plein de tendresse un dimanche matin,
Ayant entendu la messe d’un prêtre capucin,
S’en fut chez le baron d’un air timide et tendre,
Je m’appelle “D’amant”, acceptez moi pour gendre.

Brave galant, ma fille n’est nullement pour vous,
Par derrière une grille Dieu sera son époux,
J’ai des meubles de prix, de l’or en abondance,
Ce sera pour mon fils j’en donne l’assurance.

Et gardez vos richesses, Monsieur, tout votre bien,
Je vous fais la promesse de n’y prétendre rien,
J’ai des meubles de prix, de l’or en abondance,
Ce sera pour mon fils j’en donne l’assurance.

Ce vieillard malhonnête s’en fut sur ces propos,
En secouant la tête en lui tournant le dos,
Comme un père inhumain, traîna la nuit suivante,
Dans un couvent bien loin la victime innocente.

La belle se prit-z-a charge, cru lui changer l’esprit,
En lui parlant de robes, de robe et d’habit,
Prends le voile au plutôt et ornes en ta tête,
Car les anges d’en haut en chanteront la fête.

Oh Madame l’abbesse ramassez vos habits,
Je ne puis par faiblesse être de vos brebis,
Dans un monde plus heureux, le Dieu d’amant m’appelle,
D’amant à tous mes vœux je lui serais fidèle.

On apporte d’All’magne une lettre au baron,
Disant que Guillaume vient de perdre son nom,
Dans un sanglant combat montra son grand courage,
Mais un grand coup ôta ce guerrier redoutable.

En lisant cette lettre poussa mille soupirs,
Pleurant avec tendresse la mort de son cher fils,
J’avais gardé pour toi mon fils bien des richesses,
Mais le ciel a vengé le malheur d’Henriette.

Le lendemain à la grille Henriette il vient voir,
Lui dit ma pauvre fille je meurs de désespoir,
Ton pauvre frère est mort au pays d’Allemagne,
Et je n’ai plus que toi pour être ma compagne !

Oh oui oh oui cher père toujours je reviendrais,
Mais celui que j’aime vous me le donnerez,
Depuis longtemps hélas, ma fille en Italie,
On dit que Castalla (!) y a perdu la vie.

Destinée trop cruelle, quoi? mon amant est mort,
Sa vie est terminée et moi je vis encore,
Destin trop rigoureux à vous faire barbare,
Votre insensible cœur jamais ne vous répare.

Oh Madame l’abbesse donnez moi un habit,
Car je veux par faiblesse être de vos brebis,
Coupez mes blonds cheveux avec un soin extrême,
Arrachez en les nœuds,j’ai perdu ceux que j’aime.

Je vais finir mes jours dans cette habit de nonne,
Priant pour mes parents que le ciel leurs pardonne.

Des documents de collectage sont disponibles à la consultation au cmtra http://www.cmtra.org

Pour Carole Collet.

La Chasse

Barbillat et Touraine, Chansons populaires dans le Bas Berry.

Oh que la chasse est belle, quand il y a de l’amour,
Auprès de sa maîtresse, assise sur ses genoux !
En lui disant “Mignonne, mignonne, embrassez moi :
Permettez moi la chasse partout dans vos endroits !

“Monsieur” répond la belle, “Je ne sais refuser,
Mes terres et mes domaines, vous pouvez y chasser.
Allez, prenez vos armes, faites le tour du bois,
Je vous permets la chasse partout dans mes endroits “

Je suis chasseur habile à tirer mon fusil,
Le chien de ma platine fait feu l’jour et la nuit.
Mon chien chasse le lièvre et moi la perderie,
Embrassons nous la belle, je serai votre ami.

Chassons, chassons ensemble, la nuit comme le jour.
Le lièvre aussi la caille et le gibier d’amour.
Chasseur frappe la pierre, ton fusil partira.
Le trou de la lumière il se débouchera.

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